Le Zimbabwe monte sur ses grands chevaux


Longtemps réservées à l’élite blanche, les courses hippiques ont survécu à l’indépendance du Zimbabwe en 1980 en parvenant à séduire la majorité noire. Elles sont à nouveau menacées de disparition, victimes cette fois de la crise financière.

Dans l’aire d’arrivée de l’hippodrome Borrowdale d’Harare, dernière piste du pays, Bridget Stidolph ne se fait plus d’illusion. « On a vraiment peur pour la survie de notre sport« , confie celle qui entraîne des champions pour ces courses.

« On veut continuer autant que possible mais on se demande comment on va y arriver. Les courses sont populaires au Zimbabwe, c’est juste que les gens n’ont plus d’argent« , dit-elle.

Année après année, propriétaires, éleveurs et parieurs jettent l’éponge les uns après les autres. Le pays ne compte plus que quatre entraîneurs à plein temps et il n’y a plus que 120 chevaux de course, contre 500 en 2012.

Seule la passion indéfectible des Zimbabwéens pour les jeux a retardé la mort annoncée de la filière hippique.

Peut-être pas pour longtemps. Car avec un produit intérieur brut (PIB) divisé par deux depuis le début des années 2000 et plus de 90 % de la population officiellement au chômage, le montant global des paris a déjà dégringolé.

Aucune statistique n’est disponible sur leur volume mais, signe évident du déclin de l’activité, les turfistes se font de plus en plus rares autour de l’hippodrome de la capitale.

Un manque de cash flagrant

« Les Zimbabwéens adorent les courses et les paris, c’est vraiment triste que beaucoup d’entre eux ne puissent plus se distraire comme ça« , renchérit Cuthbert Mangoma. Ce chauffeur a encore trouvé cette fois les moyens de jouer mais admet avoir perdu 40 dollars. « Un jour sans », lâche-t-il.

Dans les gradins, la foule est pour l’essentiel masculine et profite de la bière bon marché offerte par un parrain de la course du jour.

Sans surprise, les parieurs souffrent du manque de liquidités qui affecte l’ensemble de l’économie et de la population depuis des années. Dans tout le pays, les banques sont désormais prises d’assaut tous les jours par leurs clients en quête de « cash ».

Pour tenter d’y remédier, les organisateurs de paris ont bien installé dans leurs guichets des machines permettant d’utiliser les cartes bancaires, mais sans grand succès.





    1 commentaire pour “Le Zimbabwe monte sur ses grands chevaux

    1. bonjour et merci de faire des articles sur ces pays d afrique que les médias traditionnels n évoquent qu en faits divers !!!!! SAVANNA TOURS ET SAFARIS FRANCE

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