L’hôtellerie française retrouve tout son brillant
29 août 2017 Rédaction Aucun commentaire À la une France, Georges Panayotis, Hospitality ON, hotellerie 3814 vues
Selon les résultats de la dernière étude de Hospitality ON, l’hôtellerie française signe un bel été 2017, porté par la forte reprise de Paris et l’Ile-de-France, libérées du joug sécuritaire de 2016, et les bonnes performances de la province hors secteurs littoraux.
Sur les côtes françaises, une météo moyenne et/ou l’absence de certains moteurs ont parfois pesé. Après un mois de juillet mitigé, avec une fréquentation en fort rebond mais des prix en baisse, c’est la première quinzaine d’août qui a contribué à faire basculer plus franchement les résultats dans le positif. Les perspectives sont donc favorables pour la fin de l’été.
Les premières estimations des performances hôtelières françaises pour l’été 2017 permettent d’ores et déjà de dresser un bilan estival bien meilleur que celui de l’an dernier.
A l’échelle nationale, entre le 1er juillet et le 15 août le chiffre d’affaires des hôtels a augmenté de 3,1 % par rapport à l’an dernier. Ce résultat est imputable à la forte croissance du taux d’occupation (+3,9 pts), tandis que les prix moyens ont reculé de 2,4 % sur la période.
En effet, le mois de juillet a été assez mitigé : si le taux d’occupation a gagné 3,8 points (à 74,9 %), c’est au prix de baisses tarifaires de pas moins de -3,2 % en moyenne.
La situation s’améliore sur les deux premières semaines d’août : la hausse de fréquentation s’est accélérée (+4,7 points), permettant aux prix moyens de signer une légère hausse (+1,8 %), même si cela ne suffit pas à compenser les baisses accordées le mois précédent.
Le bilan de l’été témoigne d’une croissance dans tous les segments, mais ce sont les hôtels haut de gamme qui ont été les plus concernés par la chute des prix (-4,5 %).
Résultat, c’est dans les catégories moyen de gamme, budget et économique que l’on trouve les meilleures croissances sur la période, avec un RevPAR (Revenu par chambre disponible) en hausse respective de 6 %, 4,1 % et 3,8 %, tandis que le haut de gamme & luxe ne gagne que 0,7 %.
Ce sont d’abord les hôteliers d’Île-de-France qui se frottent les mains : lourdement handicapés par le contexte sécuritaire l’été dernier, le tourisme parisien et francilien reprend des couleurs avec une belle hausse de la fréquentation (+6,7 pts à Paris, +7,2 pts dans le reste de l’Île-de-France), même si les prix y ont encore baissé (-3,5 % à Paris, -1 % en IDF hors Paris).
La province, qui avait compensé la mauvaise performance de la capitale l’an dernier, signe une progression plus mesurée (RevPAR +0,7 % de moyenne sur la période) malgré deux bonnes premières semaines d’août (+7,8 %).
Cela est dû notamment au fait que de nombreuses villes avaient bénéficié d’un afflux de touristes au cours de l’Euro 2016, qui avait poussé les prix moyens jusqu’à la fin de la compétition, mi-juillet. Le bilan définitif pourrait donc être plus franchement positif.
Les hôteliers hors littoral en particulier ne boudent pas leur plaisir et signent de bons résultats sur la période (RevPAR +4,6 %), car ils connaissent une fréquentation en hausse (+4,3 pts) dans un contexte de baisse des prix moyens (-1,6 %). Ils poursuivent donc sur leur lancée amorcée à l’été 2016, leur RevPAR ayant crû de 3 % par rapport à l’année précédente.
De leur côté, les hôteliers du littoral, malmenés en juillet, se sont repris début août grâce au redressement des prix moyens, même si cela ne suffit pas pour l’instant à compenser : sur la période, leur RevPAR chute légèrement (-1,2 %).
Dans le détail, la façade atlantique est la seule zone littorale à signer une meilleure performance que l’an passé (RevPAR +1,1 % sur la période), tandis que Bretagne, Côte d’Azur et Manche piochent du fait de la baisse des prix moyens. C’est notamment le cas en Normandie, qui avait accueilli en juillet 2016 le Grand Départ du Tour de France.
De son côté, la Méditerranée a payé en juillet (-5,1 %) le prix des tensions géopolitiques affectant les moyen-orientaux, clientèle habituée notamment du marché azuréen mais qui l’a boudé. Heureusement, la région se rattrape début
août grâce au renouveau du marché niçois, fragilisé l’an passé par les attentats du 14 juillet 2016.
A noter par ailleurs les bonnes performances de l’Aquitaine, où le RevPAR signe une hausse de 4,6% cet été, et celles de l’agglomération de Rennes (+10,6 %) : les lancements des LGV Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes semblent d’ores et déjà porter leurs fruits sur l’hôtellerie de ces destinations.
En somme, les performances hôtelières françaises de juillet-août 2017 témoignent de bons résultats par rapport à l’an passé, en particulier pour la capitale, qui s’est défaite de son joug sécuritaire.
De son côté, la province reste dans un climat favorable malgré des prix moyens en berne, tandis que les façades littorales, poussives sur le mois de juillet notamment en raison d’une météo décevante, ont rebondi sur la première quinzaine d’août.
« Après deux étés compliqués pour l’hôtellerie francilienne, la capitale a repris les devants et porte les performances françaises, cet été comme depuis le début d’année » souligne Georges Panayotis, président de Hospitality ON.
« Pour autant, l’essor des villes de province, comme Bordeaux, Lyon ou Toulouse, témoigne justement de leur fort potentiel qui n’est pas encore assez exploité.
Par ailleurs, il faut relativiser le rebond que l’on observe cette année : l’été dernier, le chiffre d’affaires avait baissé de 9,4 % sur la même période, nous sommes donc encore loin d’avoir tout rattrapé, d’autant que les baisses de prix et les coûts liés au digital continuent de rogner les marges des hôteliers. Mais le retour des touristes n’en reste pas moins une bonne nouvelle. »
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