Fausse bonne idée : TapJets désormais interdit de vol aux Etats Unis


Un communiqué de la FAA (Federal Aviation Administration) vient de tomber. Il confirme l’interdiction de vol immédiate de la startup Tapjet inc. basée à Spring au Texas ainsi qu’à Fargo dans le Dakota du Nord. La plus haute autorité américaine de régulation du transport aérien vient ainsi d’interdire l’exploitation de compagnie basée à Houston.

Tapjets inc., à ne surtout pas confondre avec la compagnie portugaise Tap Air Portugal avait l’ambition d’être l’Uber des jets privés.
Son président et créateur Eugène Kesselman (photo) affirmait : «si vous en avez marre de voyager sur lignes régulières, de leur donner votre argent. Si vous souhaitez voler avec classe et tranquillement, alors préférez TapJets». Eh bien, c’est raté.

L’idée était calquée sur le fonctionnement d’Uber : une application pour smartphone à télécharger permettait de trouver rapidement le vol privé de vos rêves. En fait, c’était un peu limité, car tous les avions atterrissaient à Houston.

10 000 personnes avaient téléchargé l’application et près de 500 vols avaient été effectués jusqu’à présent. Optimiste Eugène Kesselman précisait : « Il y a plus d’un million de vols privés qui sillonnent les États-Unis chaque année. Soit à peu près 3 000 vols quotidiens. La plupart sont à peu près vides de passagers et polluent inutilement le ciel. Ce qui prouve que sous l’administration Trump, tout le monde n’est pas insensible à l’écologie, à condition qu’elle génère des revenus« .

Pour être efficace, sa démonstration se voulait sécuritaire : avions certifiés, pilotes qualifiés. Le paiement était même possible en bitcoins. En théorie, c’était idéal et imparable.

Trop sans doute, car la FAA en a décidé autrement. Au terme d’une enquête, l’agence a constaté que Tapjets inc. transportait des passagers non qualifiés dans des avions non autorisés. Le libéralisme à ses limites.

Pire, au moins un vol aurait été effectué par un commandant de vol qui n’était qu’un élève pilote qui préparait sa licence de pilote professionnel.

Même Eugène Kesselman et son directeur d’exploitation ont piloté plusieurs vols lorsque les équipages n’étaient pas qualifiés et les autorisations de vol non octroyées.

Quatorze vols transportant des passagers ont été effectués dans des avions non agrées pour transporter des voyageurs.

La FAA allègue en outre que la compagnie a effectué 14 vols de transport de passagers avec des aéronefs qu’elle n’était pas autorisée à utiliser parce que cet objet social ne figurait pas sur son certificat de transporteur aérien.

Bref, pour l’amour des dollars et des bitcoins réunis, la compagnie a allègrement bafoué la plupart des règlements aériens américains.

En mettant en danger des vies humaines et des bien TapJets Inc ne peut plus effectuer des vols affrétés et c’est sans doute tant mieux ainsi.

Être transporteur aérien est un métier qui ne s’improvise pas et qui a besoin de règles.

François Teyssier





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