Le Waldorf Astoria franchit la ligne jaune

1 mars 2018   Serge Fabre   Aucun commentaire   Hotellerie    Anbang, Marriott Essex House, New York, Waldorf Astoria, Wu Xiaohui    4478 vues

Le mythique Waldorf Astoria avait été vendu 1,95 milliard de dollars en 2014. Le célèbre établissement est fermé depuis le 1er mars 2017 pour au moins deux ans de travaux. Mais un autre problème est en train de se greffer …

Le Waldorf Astoria a vu passer tout le gratin mondial

Ce somptueux bâtiment Art Déco de 1 400 chambres avait ouvert ses portes en 1931. Il a accueilli les plus grandes stars, têtes couronnées
et hommes d’Etat de la planète. Parmi eux : Marylin Monroe, Angelina Jolie avec Brad Pitt, Frank Sinatra, Diana Ross ou encore Line Renaud. On y a vu également Barack Obama ou encore Nicolas Sarkozy.

Le Waldorf Astoria avait été racheté par un groupe chinois

L’hôtel Waldorf Astoria avait été racheté en 2014 par la société d’assurances chinoise Anbang à la chaîne hôtelière américaine Hilton.

Suite à des accusations envers le patron du groupe d’assurances, le gouvernement chinois a déclaré qu’il prenait le contrôle du Waldorf Astoria à New York et surtout du groupe Anbang.

Le Waldorf Astoria pourrait être revendu

Au cours des dernières années, Anbang avait également fait l’acquisition d’hôtels prestigieux aux États-Unis : le Marriott Essex House de New York, le Westin St. Francis de San Francisco et le Loews Santa Monica Beach de Californie du Sud. D’importants investisseurs américains seraient sur les rangs pour racheter ces biens immobiliers.

Au-delà du Waldorf, d’autres problèmes ont surgi

Wu Xiaohui, l’ex président d’Anbang, n’est plus persona grata. Il était pourtant une figure majeure dans les milieux d’affaires chinois. Il avait épousé une petite-fille de Deng Xiaoping, le dirigeant chinois en 1980 et une figure majeure de la politique chinoise.

Wu Xiaohui a également essayé d’étendre ses liens politiques aux États-Unis. Mais il est aujourd’hui détenu pour « crimes économiques » depuis plusieurs mois et semble avoir perdu toutes ses connections politiques.

Un groupe d’assurances détenu par des proches de Wu Xiaohui

Wu était le fondateur et le président, mais son nom n’apparaissait pas dans les registres de propriété d’Anbang. Au lieu de cela, il est détenu sur papier par une succession de sociétés écrans contrôlées par une poignée de noms obscurs. Ce qui est commun en Chine.

Par contre, une enquête a révélé que beaucoup de ces propriétaires étaient des membres de la famille ou des connaissances de Wu Xiaohui, souvent originaires de sa région d’origine, la province chinoise du Zhejiang.

Inquiétudes sur l’endettement et la propriété

Anbang et d’autres ont dépensé des milliards de dollars dans le monde pour acheter des hôtels et d’autres propriétés de prestige.
Les transactions ont illustré la puissance économique croissante de la Chine, mais ont nourri les inquiétudes sur la hausse des niveaux d’endettement qui pourrait ralentir la croissance chinoise. Le régulateur chinois des assurances a indiqué dans un communiqué que le groupe Anbang serait supervisé pour au moins un an par un groupe comprenant la banque centrale chinoise, l’autorité de régulation des changes du pays et d’autres agences gouvernementales.

D’autres groupes chinois risquent d’être aussi dans le viseur

Des sociétés, comme Dalian Wanda Group, HNA Group et Fosun International, ont acheté, des hôtels, des banques et bien d’autres biens. Les dirigeants de ces groupes ont souvent bénéficié de leurs relations politiques et ils étaient souvent soutenus par une dette bon marché fournie par les banques d’état chinoises. Il semble désormais que le vent tourne.

A suivre
Serge Fabre