Les Deux Magots ont fait peau neuve
6 avril 2018 Rédaction Aucun commentaire Voir Catherine Mathivat, Les Deux Magots, Paris 4578 vues
Les Deux Magots ont fermé leurs portes quelques jours en janvier pour faire peau neuve. Cette transformation est le fruit d’une longue réflexion, parlons ici de maturation, et signe le début d’une métamorphose pour s’adapter aux enjeux d’aujourd’hui et de demain.
Mais une maison familiale sait aussi prendre son temps pour valider chaque étape du changement. « Une évolution sans révolution » dit Catherine Mathivat… qui veut aujourd’hui oublier la tragique période des attentats et mettre en avant la singularité du café littéraire qui habite le quotidien et l’imaginaire familial. Catherine Mathivat marque donc de son empreinte aujourd’hui Les Deux Magots qu’elle souhaite vivant et non institutionnel, avant de le transmettre à son tour à ses enfants…
Les Deux Magots, est dirigé par une femme, Catherine Mathivat, quatrième génération de la famille Boulay Mathivat à la tête de l’établissement depuis 1914. Elle a grandi dans les murs de l’établissement et y travaille depuis plus de 25 ans.
Soucieuse de rendre hommage à ses ancêtres et surtout de ne pas les décevoir, elle garde toujours en mémoire ces deux mots d’ordre : tradition et fidélité.
Diplômée de l’Institut Supérieur de Gestion de Paris, Catherine Mathivat a acquis toutes les compétences requises avant de succéder à son père : « Lorsque mon arrière-grand-père rachète Les Deux Magots en 1914, il est loin d’imaginer que 100 ans plus tard, au fil des successions, son arrière-petite-fille aurait l’honneur et la fierté d’accueillir dans son établissement les plus grands noms de la politique, de la mode, du monde des affaires, de la culture. La transmission du savoir et de la passion entre un père et sa fille est, à mon sens, la plus belle preuve d’amour. Mon papa, aujourd’hui disparu, m’a donné l’amour de cette affaire familiale et c’est avec fierté et humilité que je porte le flambeau aujourd’hui ».
La transmission constitue le fondement de l’aventure familiale.
Et c’est donc son empreinte que l’on retrouve dans le « nouveau » Deux Magots. Premier changement, l’abandon du rouge opéra que l’on trouvait dans les rideaux pour revenir à la couleur d’origine retrouvée sous les couches successives du plafond. Un vert émeraude audacieux, que l’on découvre dans rideaux et corniches, tonifie le lieu. Les deux sculptures mythiques habillées elles mêmes de vert n’en sont que plus présentes…
Catherine Mathivat ne s’arrête pas là et souhaite diversifier les expériences vécues dans le café littéraire. Les travaux engagés lui ont permis de réfléchir au sens qu’elle mettait dans chaque espace pour y proposer un moment particulier.
La terrasse jardin permet de profiter des beaux jours et de la vue imprenable sur l’église, la plus ancienne de Paris, chef-d’œuvre de l’architecture parisienne du Moyen-Âge. Aux premiers rayons du soleil, chacun peut profiter de cette terrasse en plein air, déjeuner ou dîner, lire ou converser.
Vient ensuite la volonté de valoriser le passé littéraire et artistique du café et de lui donner un avenir : les trois prix décernés aux Deux Magots – le prix des Deux Magots (littérature), le prix Pelléas (meilleur ouvrage consacré à la musique) et le prix Apollinaire (poésie) – sont au cœur de la stratégie comme les soirées jazz du jeudi qui produisent la fine fleur du jazz actuel.
Et pour incarner cette volonté, les terrasses permettent aux lecteurs de s’adosser à des coussins côté place ou saisir des ouvrages passionnants dans les bibliothèques à la disposition des clients côté boulevard. Quant à la grande salle, les miroirs vont bientôt s’animer et raconter l’histoire des Deux Magots, et toutes les anecdotes vécues depuis 1884.
Sur le même sujet
Art Capital revient au Grand Palais
Art Capital s’est imposé sur la scène artistique française comme une manifestation majeure et...
Sarah Ohayon se bouge comme tout le monde
Je voulais me poser dans un bel endroit pour écrire, prendre le temps. C’est...
Rosemania, la vie comme un bonbon
Rosemania … à lui seul, le titre de cette exposition exprime la popularité de...