Et pour quelques euros de plus, Ryanair remis à sa place


Chez Ryanair, l’imagination est au pouvoir. Surtout lorsqu’il s’agit de gagner quelques euros de plus.
Depuis le mois de juin dernier, le parlement européen enquête pour tenter de comprendre la plainte d’une mère espagnole qui prétend avoir été contrainte de payer un supplément de 4 euros pour que sa petite fille de 3 ans puisse être assise à côté d’elle dans un vol Ryanair.

Peut-être est-ce la goutte qui a fait déborder le vase. Au terme d’un sondage effectué auprès de plus de 4 000 personnes, bon nombre de passagers voyageant sur Ryanair exprimaient avoir été séparés de leurs accompagnants à l’embarquement.

De là à affirmer que le transporteur irlandais utilisait un algorithme pour séparer les familles il n’y avait qu’un pas qui fut rapidement franchi.

La défense de Ryanair laisse toujours planer le doute. La compagnie précise que toute personne qui ne paye pas le supplément pour réserver son siège, c’est l’informatique qui lui attribue de façon aléatoire sa place en cabine.

Même si la réservation est effectuée au même moment et par la même personne. C’est donc l’ordinateur qui est coupable !

En tout cas, si les mots changent, la finalité reste la même.

Les chiffres confirment cette présomption. Statistiquement, les passagers séparés de leurs accompagnants sur les lignes Ryanair sont le double par rapport aux autres transporteurs.

L’étude établit qu’en gros, 18 % des passagers de vols à bas prix payent un tel supplément pour pouvoir voyager avec leur compagnon de voyage. Sur les vols Ryanair, le pourcentage grimpe à 35 %. Six sur dix sont persuadés qu’ils seraient séparés s’ils n’acquittaient pas la surcharge.

Tous les moyens sont bons : provocation, manipulation. Ryanair est devenu au fil du temps un spécialiste de l’art de grappiller le moindre euro pour compléter ses revenus. Mais, le jeu en vaut la chandelle.

Au cours de l’exercice allant du 1 er avril 2017 au 31 mars 2018, le chiffre d’affaires de Ryanair a augmenté de 8 % et son bénéfice net de 10 %. Engrangeant au passage 1 milliard 450 millions d’euros.

Mais, ce n’est sans doute pas suffisant ? C’est bien son président Michael O’ Leary qui envisageait sérieusement de faire voyager debout ses passagers pour optimiser le remplissage de ses avions. Ou encore de faire payer l’utilisation des toilettes. Il ne reste plus qu’à mettre en place un supplément pour l’utilisation des ceintures de sécurité ?

Mais il n’est pas le seul à avoir de l’imagination. J’ai lu le commentaire d’un internaute qui affirmait qu’il préférerait rester emprisonné dans les cachots de Daesh durant une épidémie d’Ebola au moment d’un tremblement de terre de magnitude 10 plutôt qu’être évacué à bord d’un vol Ryanair.

Je reconnais qu’il exagère quand même un peu là !

François Teyssier





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