Cashback : quand le Voyage rend bien la monnaie de la pièce
7 janvier 2019 Yann Le Goff Aucun commentaire À la une blockchain, Cashback, Etats Unis, Fairjungle, Rocketrip 4546 vues
Maintenant, on vous paye pour consommer ! Les Anglo-Saxons ont toujours un temps d’avance sur nous et sont donc toujours très intéressants à observer. Leur dernière innovation s’appelle le cashback et pourrait bien révolutionner la façon non pas s’acheter mais celle de consommer le voyage. Mais avant de développer cette innovation touristique, faisons un peu de vocabulaire.
Pour les Anglo-Saxons, le cashback est une façon de se faire rembourser une partie de vos achats en bénéficiant de réductions personnalisées.
Pour les Européens, le cash-back répond à une directive sur les services de paiement qui est entré en vigueur le samedi 13 janvier 2018. Elle permet aux commerçants de fournir de l’argent liquide aux clients qui le souhaitent lors des paiements par carte bancaire. Ces derniers peuvent retirer jusqu’à 60 euros en espèces. Le service est très utile dans les zones rurales.
Tapez cashback sur un moteur de recherche et vous verrez que le principe basé sur l’approche Anglo-Saxonne fait des émules.
Sur le plan des voyages d’affaires, Rocketrip (www.rocketrip.com) agit aux Etats-Unis et dit clairement qu’il faut rétribuer les voyageurs sur les économies réalisées.
Pour ce faire, un budget par destination est défini (vol+frais de vie+charges ancillaires associés à une durée moyenne) et il sert de référence au voyageur chargé de trouver une solution permettant de descendre sous ce budget.
En clair, c’est la promotion de « l’open booking ». En y regardant de plus près, c’est encore une autre forme de cashback que propose Rocketrip car il ne commissionne pas sur les achats mais bien sur la façon dont le voyage a été consommé par rapport à un budget donné.
Le Français Fairjungle (www.fairjungle.com) à une approche plus adaptée à notre marché en proposant d’intégrer leur solution (similaire à l’approche de Rocketrip) au sein de la TMC et/ou de l’open booking. Le voyageur réservant sur le canal officiel se retrouve alors avec un pouvoir de décision l’incitant à voyager moins cher.
En contrepartie de ses efforts, il pourra acquérir des cartes cadeau (ou faire des dons à des association caritative). Le système est légal et a fait l’objet d’études par des cabinets spécialisés (notamment sur la rétribution par les avantages en nature).
Science-fiction ou réalité ? En tout cas le marché y croit puisque les partenaires marchent et que ceux qui ont implémenté la solution la plébiscite. Mieux, le phénomène n’est pas nouveau car les compagnies aériennes le pratiquent depuis longtemps via des miles ou même des crédits en Euros.
La rétribution intervient souvent après le cumul de points de fidélité et peut se transformer en bon d’achat, en réduction sur un achat, ou en cash.
Si un mécanisme donne droit à du cashback, il sera légal.
C’est en ce sens qu’aurait été rendu un arrêt de la Cour de cassation car de manière générale, un mécanisme de fidélité reste licite lorsqu’il offre en récompense des achats cumulés une remise d’argent ou une réduction sur un achat futur.
Ce mécanisme s’apparente de fait à un rabais qui doit respecter les notions du code de commerce auquel il réfère.
Il est donc évident que le phénomène qui a débarqué sur le marché des voyages va s’amplifier. Il va peut-être même intégrer la fameuse blockchain qui alimente pas mal les conversations et les conférences.
Si vous en doutez, attendez un peu et vous verrez que certains acteurs Nord-Américains vont débarquer avec force en France et permettre à ce concept de prendre pied dans la vielle Europe.
Affaire à suivre pour les acheteurs car les avantages sont certains et l’intérêt est plus que prouvé.
Affaire à suivre également pour les agences qui peuvent avoir un moyen de différenciation et surtout de fidélisation. Il y a certes un coût mais si l’on utilise intelligemment la solution, les bénéfices sont, pour moi, incommensurables.
Yann Le Goff
Expert Mobilité
www.nilrem.fr
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