Tourisme en France : la punition du transport aérien
14 novembre 2019 Jean-Louis Baroux Aucun commentaire À la une Assises du transport aérien, CO², France, Greta Thunberg
Cela fait des années que le transport aérien français, miné par des conflits sociaux à répétition non seulement dans les compagnies mais également dans le contrôle aérien, va mal. Il perd régulièrement des parts de marché vis-à-vis de concurrents soumis à des réglementations sociales moins tatillonnes et à des charges sociales plus supportables. Pour pallier ces défauts récurrents, le Gouvernement a lancé à grands sons de trompe au début de 2018 les fameuses Assises du Transport Aérien censées, après avoir mis tous les interlocuteurs autour de la table, fournir des solutions pérennes pour arrêter l’hémorragie.
On sait ce qu’il en est sorti : rien du tout. Les espoirs de la profession se sont envolés et elle se retrouve dans une situation pire que ce qu’elle affrontait précédemment. Entre temps 2 compagnies françaises ont disparu et la compagnie nationale ne brille pas par ses résultats économiques. Les perspectives pour l’année prochaine ne sont pas non plus très brillantes. Il faut s’attendre à une offensive puissante des « low costs » aussi bien sur le court que sur le long courrier.
Entre temps une vague écologique s’est installée. Elle vient du nord, de la Suède plus précisément portée par une jeune fille Greta Thunberg à laquelle il faut reconnaître un puissant charisme et un aplomb indéboulonnable. Et petit à petit, la dictature environnementale s’installe. Certes le coup de semonce vis-à-vis du transport aérien est salutaire.
Il est grand temps de prendre conscience que même s’il ne produit que 2 % ou 3 % des émissions de CO², cela ne l’exonère pas de faire tous les efforts pour stopper les émissions. Seulement la réponse des autorités européennes est particulièrement étrange et d’une injustice flagrante pour ce secteur d’activité. Elle consiste à créer une nouvelle taxe dont le produit ira enrichir … la concurrence, en l’occurrence le rail.
Cela part du principe largement faux qui veut que les clients des compagnies aériennes soient riches et que par conséquent ils doivent subventionner les modes de transport supposés bénéficier essentiellement aux classes moins aisées.
Il suffit de comparer les tarifs du transport aérien et ceux des compagnies ferroviaires pour constater l’ineptie de cette assertion.
Alors il faut maintenant être clair et que les autorités gouvernementales au premier rang desquelles les françaises, disent si elles veulent ou non la disparition pure et simple du transport aérien. Car il est bien vrai que si rien n’est fait, celui-ci continuera à émettre beaucoup de CO² au vu de sa croissance prévisible.
Par voie de conséquences, il sera alors de plus en plus taxé, jusqu’à ne plus pouvoir servir qu’une infime minorité des transports de passagers réservés pour le coup aux plus riches d’entre eux.
La seule solution consiste à développer à marches forcées la recherche dans ce domaine. Les investissements à consentir sont considérables et tout le monde doit s’y mettre. Les motoristes bien entendu, mais aussi les constructeurs qui doivent produire des appareils beaucoup plus performants
ne matière d’émissions, sans oublier les aéroports.
Mais le contrôle arien doit également faire sa part d’efforts en retaillant des routes aériennes européennes moins torturées, et en créant enfin un espace aérien moins atomisé. Cela passera certainement par la suppression de certains centres de contrôle : il y en a 42 dans l’Europe de la CEAC, c’est beaucoup trop de l’avis de tous les spécialistes.
Il est logique que le financement de cette recherche soit assuré par le transport aérien lui-même. En ce sens, une taxation écologique qui serait appliquée à toutes les compagnies aériennes de la planète, ne serait pas incongrue.
Seulement encore faudrait-il que les recettes soient allouées à un fond de recherche uniquement destiné à améliorer la performance environnementale du transport aérien et non à alimenter ses concurrents, voire je ne sais quel budget général.
La dictature écologique doit avoir ses limites.
Le transport aérien est bien conscient des efforts qu’il doit produire, encore faut-il qu’il puisse dégager les moyens financiers nécessaires.
Il a réussi une performance extraordinaire en matière de sécurité. Il a fait de considérables efforts pour se démocratiser.
Il est devenu le premier facteur de paix en faisant rencontrer les hommes de toutes les cultures.
De quoi veut-on le punir ?
Jean-Louis Baroux
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