Plaidoyer pour que le tourisme cesse d’être une activité CCC ?


CCC que peut donc bien signifier cet acronyme ? C’est C’est Célimène ? Festif surement, mais, ce n’est pas ça du tout,  ou alors Cellules combattantes communistes ? Martial, mais c’est encore moins ça. Peut-être alors la Convention Citoyenne pour le Climat qui déplait à Alexandre de Juniac et IATA, encore moins.

CCC est une société d’origine polonaise, qui est tout simplement le numéro 1 européen de la chaussure.

Le groupe dispose d’un réseau de quelque 1000 magasins dans 20 pays d’Europe et emploie près de 13 000 collaborateurs. Il vend 50 millions de paires de chaussures chaque année. Rassurez-vous, comme tout le monde il est actuellement en pleine déconfiture, terrassé par un minuscule virus. C’était pour situer le problème.

CCC est l’acronyme voulant dire en Poméranien, « Petits prix à tout prix. » (Traduction libre, mais dans l’esprit.)

Théoriquement le voyage est une activité qui devrait faire la part belle à la qualité du conseil, à l’accueil, à la précision des services. Dieu merci, il nous reste quelques beaux fleurons qui perdurent dans cette voie et se porteraient bien sans de f…. Coronavirus.

Malheureusement, dans sa majorité, la profession ne peut pas gagner d’argent, les marges sont trop faibles, les salaires, les charges et les frais de fonctionnement trop élevés.
Surtout dans les ventes de détail. Alors depuis longtemps, on vivote, on rogne sur les coûts.

Certains clients ont même trouvé la solution pour délocaliser l’achat de leurs voyages en les achetant directement à des réceptifs étrangers, avec parfois la complicité d’agents de voyages opportunistes qui tirent une balle dans le pied de la profession.

En fait, ce sont les voyageurs qui sont les grands gagnants de cette situation. Ils ont même le droit de maltraiter leurs fournisseurs, aidés par un environnement juridique qui leur est particulièrement favorable. Pourtant, en principe, on ne tire pas sur les ambulances.

Comment faire ? C’est la quadrature du siècle ou plus exactement, le chien qui cherche à se mordre la queue.

Au-delà des mots échangés, une spécialité de la profession, la seule chose en stock, personne parmi nos grandes voix, n’a songé convier les acteurs à s’asseoir autour d’une table pour mettre à plat et définir ensemble l’avenir de la profession.

Entre professionnels concernés, poser les problèmes, chercher des solutions sans « langue de bois. » Pour survivre en vendant des voyages.

La première image qui me vient à l’esprit serait de créer un prix de revient minimum incompressible par produit. Comme pour les agriculteurs qui ont à peu près les mêmes problèmes, ou un « salary cap » des joueurs de basketball de la NBA.

Bien sûr, il y a une part d’utopie dans mes propos. Les intérêts de chacun divergent. Ce pourrait être long et difficile. Mais rien n’est aisé actuellement (à part discourir bien sûr.) Mais, avec plus solidarité interprofessionnelle, de la bonne volonté, du courage politique et surtout du temps, ce pourrait être envisageable.

La sortie de crise serait un moyen « paléo », de revenir à de meilleures pratiques. L’époque où les vendeurs de voyages étaient des professionnels expérimentés, c’est-à-dire qu’ils avaient l’occasion de voyager, car le bon conseil est à ce prix. Les salaires étaient raisonnables et surtout il y avait moins d’acteurs de la profession, donc « le gâteau » était moins partagé.

Rien de révolutionnaire, mais le grand bond « en arrière » est déjà commencé avec l’écologie et même l’économie en fer de lance.

Soyons acteurs, mais pas spectateurs de notre fin hélas trop souvent annoncé. On ne peut pas être en mode de protection et en mode d’évolution en même temps. 

François Teyssier





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