On a testé le circuit safe tourism en Autriche. En vrai.


Avec la Covid-19 et ses évolutions imprévisibles, une inquiétude légitime a envahi nombre de candidats à la découverte d’autres contrées. Voyager ou ne pas voyager, telle est la question. En couple, nous avons donc embarqué avec un groupe à bord d’un bus grand confort pour tester le « safe tourism » en conditions réelles.

Notre destination : l’Autriche, via l’aéroport allemand de Munich, pour un grand tour du pays de Sissi et des valses organisé par Travel Europe.
Nous serons 27 personnes arrivant de tout l’Hexagone après avoir réservé dans presque autant d’enseignes, de National Tours à Promoséjours en passant par Leclerc Voyages, Havas, Carrefour Voyages et de multiples agences indépendantes.

Et bien sûr de Visit Europe, la vitrine grand public du Tour opérateur Travel Europe. On fera connaissance au gré des atterrissages à Munich et surtout des passages au test Covid. Malgré la dispense prévue pour les participants à voyages à forfait (avion, transferts, hôtels, en un seul contrat), les autorités allemandes ont décidé ce jour là de faire du zèle. Ca va nous prendre un peu de temps mais ça rassure aussi finalement.

Donc à peine descendu de l’avion, chacun est envoyé devant un jeune féru d’électronique qui prend d’autorité en mains votre smartphone, y installe une application avec toutes vos coordonnées et lieux de séjour à venir, génère un QR code, vous dirige vers un bureau où celui-ci est enregistré pour la remise d’un bon de test.

Direction alors un des quatre espaces discrets où attend un infirmier. On ouvre grand la bouche pour un prélèvement salivaire, moins douloureux que le PCR dans le nez, une étiquette est apposée sur notre bon, sésame indispensable pour enfin sortir de l’aéroport. Le résultat de l’examen doit parvenir sur notre téléphone dans les 24 heures. Et ce sera le cas : tout le monde est négatif.

Prendre l’air

A 27 dans un véhicule jaune de 50 places, la distanciation physique est confortable, surtout qu’il y a beaucoup de couples se côtoyant déjà au quotidien par nature.

Le passage aux tests a de plus la vertu de faire tomber une petite inquiétude compréhensible lors de la rencontre avec des inconnus jusqu’alors. L’ambiance sera tout de suite conviviale dans le bus.

La guide, Jarnika, dispose de masques et de gel hydroalcoolique pour suppléer les quelques étourdis.

Il n’y en aura pas besoin car au cours de cette semaine de vacances, chacun a prévu d’apporter ses masques et à chaque endroit visité (masqué), musée, château, église, restaurant ou hôtel, du gel sera à portée de mains en de multiples postes.

Evelyne, venue de Chartres (Eure-et-Loir) avec son mari Jean-Michel, résume le sentiment général : « on pouvait soit rester chez soi et peut-être attraper la covid, soit voyager et peut-être attraper la covid-19. Nous n’avons pas hésité et notre seule inquiétude était que le circuit soit annulé à cause de fermetures de frontières. »

Autre point commun aux passagers, tous avaient choisi l’Autriche en première intention et n’y sont pas venus par compensation d’un autre voyage.

Un choix confirmé quand, à cause de la diminution générale des candidats au départ dans le monde entier, leurs dates initialement prévues ont été
retardées ou avancées.

Pas une minute d’hésitation même pour Patricia et Michèle, deux copines de Limoges (Haute-Vienne), en apprenant que le départ de leur ville était annulé avec une proposition à décoller de Toulouse (Haute-Garonne), à 290 km : «nous avions rêvé ce voyage de longue date, nous nous étions déjà mises plein d’images en tête, et rien ne nous aurait plus déçues que de ne pas partir. »

Jacqueline, de Lyon (Rhône), confirme : « j’avais trop besoin de prendre l’air, de me changer les idées. Venue déjà à deux reprises à Vienne, je savais que je trouverai en Autriche sécurité et beauté. »

Et de l’espace : avec la fermeture des vols long courrier, les hordes de touristes asiatiques qui se déversaient jusqu’au début de l’année sur les plus beaux sites ont laissé place vide et calme au groupe de notre bus. Un bien né d’un mal que tout le monde appréciera sans état d’âme.

Une Autriche parfaitement sécurisée

L’ensemble du bus est bien conscient et informé du risque covid-19, et personne ne rechigne à appliquer les gestes protecteurs déjà entrés dans les nouvelles habitudes en France. Et à se conformer aux directives nationales autrichiennes. Ici elles sont ultra simples à se remémorer : dans la rue et les espaces en plein air, chacun choisit masque ou pas (très peu de locaux en portent) et dès franchie une porte, c’est masque obligatoire. On l’a dit : partout, des fontaines à gel hydroalcoolique.

Ces réflexes intégrés, ne reste plus que le plaisir de la rencontre avec des paysages envoûtants, des villes rayonnantes, des habitants chaleureux…

Le circuit nous amènera donc d’Innsbruck, la cité olympique chère à Maximilien, à Kitzbühel, la très chic station de sports d’hiver, en passant par la Salzbourg de Mozart, l’impressionnant monastère de Melk, Graz, ex capitale européenne de la culture, les églises baroques de villages…

et bien entendu Vienne l’impériale, ses chevaux blancs de l’Ecole d’équitation espagnole, sa somptueuse bibliothèque nationale, ses cafés de chocolats, son Palais d’été de Schönbrunn où Sissi semble prête à apparaître à chaque couloir…

« Tout dans ce pays respire le raffinement, le propre, l’élégance », s’enthousiasme Brigitte, Tarnaise de Castres, déjà convaincue qu’il lui faudra revenir un jour pour approfondir sa découverte.

Denis, d’Yvetot (Seine-Maritime) accompagné de Christiane, a, lui, enfin réalisé un vieux rêve : connaître le pays de Ramsès, son Haflinger, petit cheval originaire du Tyrol, avec lequel il fait de longues balades en Normandie. Du coup, il s’est offert la culotte de peau et le gilet typique des Tyroliens pour harmoniser encore davantage son équipage.

Au terme d’une semaine riche et sécurisée, conclusion à Michel de L’Aigle (Orne), le doyen du groupe et pas le moins dynamique avec ses 81 printemps : « je l’avais dit à mes amis, il n’y a pas plus de risque dans un tel circuit que de rester à la maison. Je suis bien trop jeune pour avoir peur et arrêter de voyager ! »

Avec masques et le refus de s’incliner, la covid-19 a de mauvais jours devant elle en Autriche (et ailleurs pour qui veut). A suivre donc un regard sur les charmes de l’Autriche dans un prochain reportage avec La Quotidienne.

Yves Pouchard

Grand merci aussi pour leur participation sympathique à Christian et Elise de Mours (95), Laurence et Guy de Verdun (55), Christine de Tours (37), Corinne et Jean-François de Verneuil d’Aure et d’Iton (27), Francette et Jean-Pierre de Beaurevoir (02), Bernard et Jocelyne de Paris (75), Marc et Jacqueline de L’Aigle (61) comme Chantal et Jean-Marie.





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