Pourquoi Boeing joue t-elle désormais sa survie
9 janvier 2024 Rédaction Aucun commentaire À la une Boeing, Dave Calhoun, Etats Unis, FAA Federal Aviation Administration, Jennifer Homendy, National Safety Transportation Board 4235 vues
Le gouvernement des États-Unis a décidé de paralyser 171 avions Boeing 737 Max 9, semblables à celui d’Alaska Airlines qui, quelques heures auparavant, avait perdu une partie de son fuselage après avoir décollé de l’aéroport de Portland. Cette décision, prise samedi soir par Jennifer Homendy, présidente du National Safety Transportation Board, l’organisme chargé d’enquêter sur les accidents d’avion, a pour but de prévenir le risque que quelque chose de grave se produise à nouveau et sécuriser l’enquête en responsabilité. Selon son évolution, cela pourrait être un coup absolument fatal pour Boeing.
Le constructeur américain a toujours à l’heure actuelle ses comptes dans le rouge, car il a connu trois années désastreuses, conséquence des erreurs commises dans la conception du 737Max et qui ont conduit à deux accidents mortels, l’un en Indonésie et l’autre en Ethiopie.
La situation de celui qui fut le premier avionneur au monde est très fragile, car il a suffit d’une erreur dans sa stratégie pour qu’il traverse encore plusieurs années de crise, dont il est très probable qu’il ne se remettra pas.
« Le problème, selon les observateurs avertis, est que pendant de nombreuses années, l’entreprise a donné sa priorité à sa rentabilité et aux avantages économiques et financiers plutôt qu’à la qualité du travail et à la perfection de ses procédures« .
Des conséquences financières catastrophiques
Boeing avait déjà accepté de payer 2,5 milliards de dollars dans le cadre d’un règlement avec le ministère de la Justice en 2021 pour résoudre une accusation criminelle selon laquelle il aurait conspiré pour frauder la Federal Aviation Administration, qui réglemente l’entreprise et évalue ses avions.
En 2022, Boeing a encore payé 200 millions de dollars de plus dans le cadre d’un accord avec les régulateurs américains des valeurs mobilières en raison d’accusations selon lesquelles la société avait induit les investisseurs en erreur en suggérant que l’erreur humaine était à l’origine des deux accidents mortels et en omettant les inquiétudes de la société concernant l’avion lui-même.
Au moment où les avions ont été recertifiés, 20 mois après les accidents en Indonésie et en Éthiopie, Boeing estimait que la crise avait coûté à l’entreprise quelques 20,7 milliards de dollars.
Et une image bien écornée
Et l’image télévisée de la porte de l’avion d’Alaska Airlines est dramatique. Ce n’est pas que la porte s’est détachée, c’est qu’elle a emporté avec elle une partie de l’avion, avec une partie du siège qui, heureusement, n’était pas occupée.
S’il s’avère que ce problème ne concerne pas uniquement ce modèle, si l’avion doit être paralysé, la crise pourrait alors être vraiment énorme.
Le directeur général de Boeing, Dave Calhoun (photo de Une), a déclaré dans un message adressé aux employés que Boeing tiendrait aujourd’hui mardi une réunion à l’échelle de l’entreprise, retransmise en direct, pour discuter de sa réponse à l’accident.
Il a réitéré l’engagement de l’entreprise envers « la sécurité, la qualité, l’intégrité et la transparence ».
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