ITB Berlin 2025, une cuvée prometteuse et le tourisme en Albanie à l’honneur

10 mars 2025   Frédéric De Poligny   Aucun commentaire   À la une    Albanie, Edi Rama, ITB Berlin, We Map    2160 vues

Encore une fois, Berlin a été pour quelques jours le centre mondial du tourisme avec ce salon ITB Berlin qui a drainé pas moins de 5.800 exposants venus de 170 pays, un record avec une augmentation des visiteurs de plus de 5 % par rapport à l’année dernière.

De nombreux exposants, comme la Grèce, l’Italie, la Thaïlande, la Turquie, les pays baltes, la Belgique et bien d’autres avaient même augmenté la surface de leurs stands.

Des petites destinations à l’exemple les îles anglo-normandes, Jersey et Guernesey, ont bien mesuré l’importance de revenir participer au salon sous leurs propres bannières.

Mais la France, qui se veut la première destination touristique au monde, avait décidé, comme en 2024, de ne pas participer au salon.

Il est bien connu qu’Atout France avait d’autres chats bien plus importants à fouetter, même s’il serait intéressant de savoir lesquels (sic).

Cependant, la France, si elle ne voulait pas représenter ses régions, était quand même là à toute petite échelle sur un seul stand du secteur technologie, avec quelques jeunes entreprises françaises innovantes à l’instar de « We Map » qui s’est spécialisée dans la création de cartes interactives très variées pour applications mobiles, utilisées par des clients comme Air France, RATP, SNCF, Musée du Louvre, Center Parcs, Paris-Region, Le Petit Futé, Belhambra …

Le tourisme en Albanie à l’honneur

Cette année, le pays hôte d’ITB, était l’Albanie, petit pays sur la côte adriatique, largement méconnu mais au potentiel important.

Au cours de la très belle soirée inaugurale, l’Albanie a fait son show, mettant en avant une nature magnifique, avec des plages superbes, des décors de montagnes enneigées, des rivières et des canyons de rêve et des villages traditionnels avec citadelles, forteresses ou remparts, témoins de l’histoire mouvementée de cette région.

L’antiquité y a aussi laissé de somptueuses ruines romaines.

Parmi les discours officiels de cette soirée, celui du Premier Ministre albanais, Edi Rama, n’est pas passé inaperçu.

Avec beaucoup d’humour il a tracé un joli portrait de son pays, rappelant sans langue de bois son histoire plutôt agitée.

En Albanie, précise-t-il, la population est musulmane, catholique ou orthodoxe, et il n’est pas rare de voir qu’églises et mosquées se dressent côte à côte.

Il n’a pas hésité à revenir sur un point qui fait la fierté du pays : lors de l’occupation allemande pendant la dernière guerre mondiale, la population albanaise a refusé de livrer les membres de sa communauté juive et a abrité ceux qui fuyaient les pays environnants.

L’Albanie, nous dit-il, est le seul pays au monde qui à la fin du conflit avait une communauté juive plus importante qu’au début de la guerre, car les albanais, se sont battus, et beaucoup sont morts, pour les protéger du « diable nazi ».

Un rappel courageux au cœur de l’Allemagne en plein Berlin.

Puis il a rappelé la période dictatoriale marxiste-leniniste qui a suivi, avant que l’Albanie ne se tourne brutalement vers la Chine de Mao au pire moment du petit livre rouge, devenant « la Corée-du-Nord de l’Europe ».

A cette époque les rares passagers, même les étrangers, arrivant à l’aéroport devait affronter le passage obligatoire chez le barbier officiel, cheveux longs et barbes devant disparaître car symboles de dégénérescence bourgeoise.

Pour le Premier Ministre, il était évident que même Karl Marx lui-même avec son imposante chevelure et sa barbe en bataille, n’aurait pas pu entrer en Albanie !

Ensuite il est revenu au temps présent, mettant en avant le sens inné de l’hospitalité du peuple albanais et de son sens de la fête que chacun pourrait découvrir lors des nombreux festivals musicaux et culturels, traditionnels ou contemporains, qui attirent les foules tout au long de la saison.

Sur scène sont alors montés plusieurs groupes, musiciens, danseurs et chanteurs qui nous ont offert un bel aperçu de la diversité festive du pays.

Pour découvrir la gastronomie albanaise, il n’y avait plus qu’à attendre un peu pour apprécier le superbe buffet qui attendait les deux mille invités de la soirée.

Frédéric de Poligny