Droits de douanes US en Europe : Boeing peut-il être remplacé par le chinois Comac ?

7 avril 2025   Rédaction   Aucun commentaire   À la une    Airbus et Boeing, Comac 919, Donald Trump, Droits de douanes, Etats Unis    2874 vues

Pendant quelques années, Comac, le constructeur aéronautique chinois, n’aura pas la capacité de produire suffisamment d’unités de ses modèles à succès car, apparemment, il n’est pas facile de créer une industrie aéronautique à partir de zéro. A ce jour, le nombre de C919 (équivalent du B737 ou de l’A320) livrés par le constructeur oriental n’atteint pas la demi-douzaine.

C’est pour ces raisons que Michael O’Leary, le patron de Ryanair, première compagnie aérienne européenne, en flirtant avec l’idée d’acheter des avions chinois, demande en réalité à Boeing et Airbus de se ressaisir.

Au premier, son fournisseur historique, de rétablir sa capacité de production avec des niveaux de qualité décents, et au second, de baisser ses prix dès maintenant.

L’effet Donald

La question des droits de douane entre les Etats-Unis et l’Europe, particulièrement en ce qui concerne l’industrie aéronautique, est complexe et a souvent été un point de tension dans les relations commerciales transatlantiques.

Le cas de Boeing et de COMAC (Commercial Aircraft Corporation of China) dans ce contexte soulève plusieurs interrogations intéressantes.

Des droits de douane en nette hausse

Les droits de douane sont appliqués dans le cadre de conflits commerciaux, comme celui qui a opposé l’Union européenne et les États-Unis sur les subventions accordées à Boeing et à Airbus.

L’Organisation mondiale du commerce (OMC) a statué que les deux géants aériens étaient subventionnés de manière injuste par leurs gouvernements respectifs, ce qui a conduit à des sanctions réciproques sous forme de droits de douane.

Ces droits de douane ont affecté certains produits, dont les avions. Cependant, Boeing reste un acteur majeur du marché aéronautique mondial, et bien qu’il soit confronté à des défis, notamment de la part d’Airbus, il est peu probable qu’il soit « remplacé » de sitôt, même par des concurrents comme COMAC.

Boeing vs. COMAC
Boeing reste l’un des principaux fabricants d’avions commerciaux, avec des modèles populaires comme le 737, le 787 Dreamliner et le 777.

L’entreprise a une longue histoire de production et de service client, avec une large base de clients dans le monde entier.

Bien que Boeing ait connu des difficultés récentes avec le 737 MAX et des problèmes liés à la pandémie, il demeure un acteur essentiel du secteur.

COMAC est une entreprise chinoise qui cherche à concurrencer Boeing et Airbus, en particulier sur le marché des avions de ligne régionaux et de taille moyenne.

Le C919, un avion de ligne commercial développé par COMAC, est son principal produit concurrent, et il est souvent vu comme une tentative de la Chine de prendre une part de marché significative dans l’aviation civile.

Cependant, le C919 n’a pas encore été certifié à grande échelle et n’est pas encore en production de masse. Il est également confronté à des défis technologiques et de concurrence.

Est-ce que COMAC peut remplacer Boeing ?

Il est peu probable que COMAC remplace Boeing dans un avenir proche pour plusieurs raisons :

La domination de Boeing et Airbus : Boeing et Airbus dominent le marché mondial de l’aviation commerciale.

Bien que COMAC soit ambitieux, il lui manque encore l’expérience, les réseaux de production et la réputation mondiale des deux géants européens et américains.

Certifications et sécurité : La certification d’un avion est un processus long et coûteux.

Le C919 de COMAC, par exemple, n’a pas encore obtenu la certification internationale de la FAA (Federal Aviation Administration) ou de l’EASA (European Union Aviation Safety Agency), ce qui limite sa capacité à entrer dans les marchés en dehors de la Chine.

Boeing et Airbus ont des années d’innovation et d’amélioration continue derrière eux, avec des avions qui répondent aux besoins spécifiques de divers segments du marché (avions régionaux, longs courriers, etc.).

COMAC, bien qu’il soit en développement, devra surmonter un certain nombre de défis technologiques et financiers pour rivaliser.