Comment y’en a qui ferait n’importe quoi pour pas payer !


julieJe viens de fermer un joli dossier à plusieurs milliers d’euros. La journée est donc plutôt positive.
Et voilà que débarque une nana avec sa mère. Elles sont tout sourire. Venez, venez, je vais conclure votre bonheur Mesdames ! Pas manqué !
Elles s’installent, me déballent leur projet. Me reste plus qu’à étaler mon savoir-faire : ma tchatche ! Avec tact bien sûr.

Pour une fois, tout va très vite. Elles me font confiance, valide la compagnie nationale malgré le prix plus élevé car elles veulent s’assurer du service et tout et tout. On en arrive même au bord de l’émission.
Ben ouais, faut dire que c’est pour la semaine prochaine leur voyage en Italie. Tellement vite qu’elles ont à peine pris le temps de se mettre à l’aise.
Si on émet, on va passer à la caisse, alors, j’essaye de les mettre à l’aise quand même.
Elles sont sympas alors autant les récompenser !
La mère finit pas se dévêtir mais la jeunette hésite et esquisse. Mais dans son hésitation, un doute en moi s’installe… « Vous avez un problème ?! » Son visage se tend.
Put… mais c’est pas vrai, pourquoi même quand tout va, y’a toujours un truc qui part en cacahouète avec moi ?!
« Rien, rien. » Et là, étincelle dans mon cerveau.
« Excusez-moi de vous poser cette question peut- être déplacée mais cela fait partie de mes obligations professionnelles.
« Etes-vous enceinte ? »
Ben ouais, comme ça, loin de mon esprit cette idée mais avec l’histoire du manteau, c’est sûr qu’il y a quelque chose.
Bon, j’avais d’abord pensé à des débordements graisseux mais je dois en avoir le cœur net. Et bien, dans le mille ! De 7 mois et 3 semaines. 8 mois exactement quand elle montera dans l’avion.
Quoi ?! 8 ! Ouppss ! Ben je suis sûre à 99 % que la compagnie n’acceptera pas. Je leur en touche deux mots.
Elles s’étonnent et me soulignent que ce n’est pas autorisé par la loi. Ah, préméditation ?!
Parce qu’elles ont l’air bien renseignées.
Je leur explique que si pour des raisons de sécurité la compagnie estime qu’il y a risque, elle peut appliquer des consignes spécifiques.
Et puis, je lui précise qu’au-delà de la contrainte de se faire refuser, c’est surtout qu’accoucher dans un avion, y’a plus prudent, non ?!
OK, l’Italie, c’est pas loin mais quand même.

Mais ma demoiselle a réponse à tout. « C’est pas grave, comme ça, j’aurai un billet gratuit à vie pour aller voir la famille ! ».
Quoi dire ?!
Allez, Julie, serre les fesses et croise les doigts pour que les siennes le restent aussi !

J’embrasse bien fort le personnel des compagnies aériennes qui doivent en voir des vertes et des pas mures !

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages





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