Comment je suis moins brune que j’en ai l’air !
Je suis intelligente ! Oui, c’est clair, je ne suis pas si brune que ça ! En tout cas, c’est ce que je me suis plu à penser lorsque j’ai reçu cette gentille sexagénaire ce matin.
Certainement qu’à me lire, vous allez dire : « Oh mais Julie, tu t’emballes, tu sais pourtant bien que le poisson est toujours le plus mal placé pour commenter l’aquarium... » mais peu importe, ça m’a fait du bien pour l’orgueil.
Je disais donc que cette petite dame est venue me voir tout penaude. Elle m’a expliqué qu’elle était chagrinée parce que pour ses 70 ans, son fils lui a offert le séjour dont elle a toujours rêvé, la Grosse Pomme, rien que tous les deux (la classe le fils à maman quand même, non ?!) mais qu’elle était terrorisée à l’idée de prendre l’avion.
Jusque là, je voyais pas franchement comment je pouvais l’aider.
Surtout que je n’avais même pas si le dossier avait été pris chez nous. Devant tant de gentillesse et de désarroi, Julie a fait sa charmante et lui a parlé des stages pour les phobiques mais cela n’avait pas l’air de correspondre à son besoin.
Bon, clairement, je voyais bien qu’elle tournait autour du pot mais qu’elle savait pas comme me demander. Du coup, j’y suis allée en tronche.
(Allez, mamie, lâche-toi, je suis toute ouïe !)…
En fait, elle était taraudée par une histoire de pilule et de nombre d’heures d’avion.
« Je ne sais pas si mes calculs sont bons mais je ne trouve pas le même d’heures de vol à l’aller et au retour pour aller à New York et vous comprenez, c’est gênant pour le nombre de pilules que je dois prendre. Ça doit vous paraître idiot, je sais. Peut-être que l’avion est plus rapide dans un sens que dans l’autre. »
J’ai gentiment souri.
Je vous jure, elle était à croquer cette dame. C’était presque ça finalement.
« Oh, mais Madame, ne vous inquiétez pas, des remarques bien plus stupides, j’en ai tous les jours ».
Je me suis donc lancée dans une explication vulgarisée des vents dominants pour lui faire comprendre la différence des deux heures qu’elle trouvait.
Et à voir sa tête subjuguée, je n’avais pas envie de m’arrêter.
Pour une fois qu’un client (enfin, même pas) ne me rabâchait pas qu’il avait lu ça sur Internet et que Internet, c’est parole d’évangile… J’ai même eu droit à un « ce que vous êtes intelligente, et gentille en plus ».
Réciproquement, nous étions conquise. Ne me restait plus qu’à la convaincre pour que la prochaine fois, elle parte avec nous… Avec possibilité d’éviter l’avion, of course !
Allez, j’embrasse tous les sexagénaires et leurs fils si attentionnés mais venez dans mon agence la prochaine fois, ça mettra un peu de beurre dans mes épinards !
Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages
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1 commentaire pour “Comment je suis moins brune que j’en ai l’air !”
Et les épinards, elle connaît la Mémé Pilule !
Car, sur l’illustration, elle a plus l’allure de Popeye que de Mamie Nova !
Pardon Julie, pour les références de vieux de la vieille.
Pour Popeye (le mangeur d’épinards), tes parents étaient à peine nés.
Pour Mamnie Nova, tu étais encore en couches-culottes.
Au fait, un vent de haute altitude (qui freine ou accélère un avion) s’appelle un Jet Stream.
La prochaine fois, place-le dans tes explications, tu épateras plus encore la galerie ! 😉
Bonne Journée