Comment la Centrafrique est tendance

13 décembre 2013   Julie   Aucun commentaire   La vie de Julie       2558 vues

« Je donne ma langue au chat ! », comme dirait Mamie Monique.

Oui, je l’avoue, je suis bien incapable de situer la destination dont tout le monde parle en ce moment. Peut-être au sud de l’Uruguay et au nord de la Papouasie Nouvelle Guinée, j’ai juste ?

Je décooooonne ! Je ne suis pas sotte. La Centrafrique, c’est euh… en Afrique. Au cœur du continent, un peu à l’ouest du Royaume des Toumou-Toudou et à l’est de la République Populaire du Métomboula. C’est ça ?

Bon, débrouillez-vous pour la situer sur la carte, moi j’y renonce. Et je n’ai pas le temps de consulter Google Maps, na !

Il va falloir que je me renseigne quand même car, pas plus tard qu’hier, une personne est passée à l’agence pour se rencarder sur la Centrafrique et, plus particulièrement, sur les dessertes aériennes. Ma collègue s’en est chargée.

Comme j’ai les oreilles qui traînent et que je n’en loupe pas une, je lui ai dit sur le ton badin qui me vaut parfois quelques retours de manivelle (comme dirait Papy René) : « Je vous conseille un super club vacances à Bangui. L’animation est assurée par des Français. Vous ne serez pas dépaysé ».

Notre prospect n’a pas (du tout) goûté la plaisanterie. En fait, je pensais avoir affaire à un petit rigolo venu tester nos connaissances en géopolitique. Tout faux !

Le type était très sérieux. Président d’une organisation humanitaire, il s’apprête à dépêcher du matériel chirurgical sur place et une équipe d’installateurs. Bigre, y’en a qui n’ont peur de rien !

Je me suis sentie vraiment gourde. « Julie, je te l’ai dit 100 fois : On ne peut pas rire de tout avec tout le monde. T’as pas retenu la leçon depuis le temps ? Mets ta langue (trop pendue) dans ta poche. Zut, flûte, crotte ! ».

Je lui ai présenté mes excuses et me suis réfugiée derrière une brochure Top Of Travel, histoire de jouer l’occupée de service. La honte !

Alors qu’il y en a qui risquent leur vie pour sauver celle des autres, moi j’ironise à mauvais escient. Quelle conne ! (vous me pardonnerez cet excès de langage. C’est le seul mot approprié).

Allez, j’embrasse nos humanitaires dévoués et nos bidasses déployés tout là-bas, dans ce pays inconnu (de moi et de beaucoup d’autres, j’imagine). Soyez sur vos gardes !

Julie Labrune, 28 ans.
Conseiller en Voyages