Lufthansa déconseille Etihad pour Alitalia
19 décembre 2013 Rédaction Aucun commentaire À la une Alitalia, Avianca, Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, Christoph Frantz, Emirates, Etihad, Germán Efromovich, Lufthansa 3769 vues
Christoph Franz, le CEO de Lufthansa, affiche son scepticisme concernant l’intérêt d’Etihad Airways pour le sauvetage financier d’Alitalia.
Lors d’une interview sur le site italien Corriere.it, il a affirmé que «si le gouvernement italien veut sauver Alitalia, il doit empêcher sa vente à Etihad Airways »
Selon lui c’est « parce que des entreprises comme Emirates et Etihad ont des subventions de leurs gouvernements et donc aucune contraintes économiques, qu’il leur est plus facile de prendre des participations et ainsi gagner à moindre frais des parts de marchés et des slots précieux « .
Le CEO de Lufthansa prévient l’Etat italien du risque » qu’Alitalia ne devienne qu’une navette de plus pour les Emirats Arabes Unis » en cas de position capitalistique dominante d’Etihad Airways.
L’alternative selon le PDG allemand ne laissera aucune place pour le développement d’Alitalia, qui devrait dans le cas d’un tel scénario «devenir une compagnie à faible coût comme Aer Lingus. »
Pour lui, Alitalia doit prendre des mesures en vue de s’améliorer au niveau de sa qualité de services. Elle doit diminuer ses prix et réduire ses coûts opérationnels.
» Mais l’environnement est difficile, et cela reste un vrai challenge pour que la compagnie progresse l’année prochaine » a t-il ajouté.
Les milieux financiers italiens s’attendent à ce qu’Etihad officialise son intérêt dans l’ancienne compagnie aérienne nationale italienne, une hypothèse qui s’est répandu depuis quelques jours, mais qui n’a pas été confirmée jusqu’à présent.
Il y a quelques jours, des envoyés de la compagnie d’Abu Dhabi ont rencontré les deux dirigeants italiens Fabrizio Pagani et Enrico Letta et ont ainsi pu avoir accès à la « data room » d’Alitalia.
Il se murmure que le Cheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan, le fondateur de Etihad, fait toujours pression pour la signature d’un accord qui permettrait à l’entreprise arabe de mettre en place sa stratégie ambitieuse de croissance en Europe.
Les analystes reconnaissent en effet que les deux réseaux de connexions sont compatibles l’un avec l’autre et serviraient parfaitement la stratégie de développement d’Etihad. L’investissement, en théorie, ne devrait pourtant pas dépasser 49 % afin de ne pas contrevenir aux exigences de la Communauté européenne.
« Le secteur aérien est un secteur très important pour l’économie. Mais j’ai l’impression que les gouvernements en Europe ne s’en rendent pas compte » complète Christoph Frantz.
« Là où la croissance est la plus forte, comme en Asie, on voit que les autorités publiques soutiennent leurs compagnies. En Europe, on nous met des bâtons dans les roues, avec l’incapacité de créer un ciel unique européen ou le manque d’investissements dans les infrastructures aéroportuaires, parmi les nombreux exemples. On n’est donc pas sur un pied d’égalité : la concurrence n’est pas loyale avec les autres transporteurs mondiaux. Les compagnies européennes traditionnelles perdent chaque année des parts de marchés. On tire la sonnette d’alarme avant qu’il ne soit trop tard« .
L’hypothèse Avianca
Dans ce dossier épineux, il existe également une hypothèse colombienne : L’entrepreneur Germán Efromovich, propriétaire de la compagnie aérienne Avianca, a déclaré dans une interview qu’il envisageait « une participation dans Alitalia pour en faire une Lot polonaise. »
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