Bangkok, la crise politique


Le gouvernement thaïlandais a annoncé la mise en place de l’état d’urgence à Bangkok et sa proche banlieue.

L’état d’urgence, qui est entré hier en vigueur pour 60 jours dans la capitale et sa proche banlieue, donne plus de pouvoirs aux autorités qui ont toutefois promis de ne pas mettre un terme au mouvement par la violence.

«Nous n’utiliserons pas la force. Nous n’avons pas de politique pour disperser (les manifestants), nous n’avons pas annoncé de couvre-feu pour l’instant», a déclaré le ministre du Travail, Chalerm Yubamrung, désigné pour superviser l’application de l’état d’urgence, assurant aussi que la Thaïlande respecterait les normes internationales.

Cette décision est intervenue alors que plusieurs incidents violents ont eu lieu ces derniers jours après plus de deux mois d’une crise qui a fait au total neuf tués, la plupart abattus dans des circonstances troubles.

Les manifestants, alliance hétéroclite des élites de Bangkok, d’ultra-royalistes et d’habitants du Sud, réclament la tête de la Première ministre Yingluck Shinawatra et la fin de ce qu’ils appellent le «système Thaksin», du nom de son frère Thaksin Shinawatra, qu’ils associent à une corruption généralisée et qu’ils accusent de gouverner à travers elle depuis son exil.

Jusqu’à présent les manifestations de l’opposition dans le cadre du « Bangkok shutdown » se sont déroulées de manière pacifiques et sans affrontements avec les forces de l’ordre. La police s’est toujours montrée très discrète aux abords des rassemblements, allant jusqu’à laisser les manifestants organiser eux mêmes le service d’ordre.

Issara Somchai, un des chefs de file du PDRC, principal parti d’opposition, a déclaré que le PDRC allait poursuivre ses rassemblements à Bangkok, malgré l’état d’urgence.
« Le décret d’urgence ne peut pas passer outre les droits constitutionnels des personnes », a t-il déclaré. Il a également déclaré que les manifestations n’avaient jusqu’ici causé aucun dégâts qui puisse justifier l’application de l’état d’urgence.

Les touristes peuvent se déplacer normalement

 » Il n’y a actuellement aucun couvre-feu imposé à Bangkok ou dans d’autres régions » précise un communiqué de l’office de tourisme,  » les résidents et les touristes peuvent continuer de se déplacer normalement dans la capitale. La circulation peut être difficile à proximité des zones de rassemblement mais le trafic reste normal dans les autres zones de la ville. Les manifestations engagées sont pacifiques et ne visent en aucun cas les touristes. Ces derniers sont néanmoins invités à rester vigilants et à éviter tout rassemblement. Enfin, les principales attractions touristiques de Bangkok, comme le Temple du Bouddha d’émeraude, le Grand Palais et le temple de l’Aube sont ouvertes normalement ».





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