Comment c’est pas gagné d’avance !

28 mars 2014   Julie   3 commentaires   La vie de Julie       4603 vues

Une jeune fille se présente à l’agence un peu avant 14h, signalant qu’elle a rendez-vous avec la boss pour un entretien.

Tiens, on recrute ?

Non Julie, c’est une étudiante en BTS Tourisme qui cherche un stage pour son cursus.

Je la fais patienter afin d’avertir la big chef qui, plongée dans ses stats, n’a même pas calculé qu’il y a quelqu’un pour elle.

« Coucou, c’est pour toi, ton entretien BTS pour un stage ! »

A voir sa tête, je me demande si ce que je venais de dire était français et poli. Heu Oui, à peu près, je crois.

« T’en fais une mimique, dis donc ?! »

Je tiens mon rang mais on s’apprécie pas mal avec la boss, alors je me permets certaines remarques.

Ennuyée, elle tourne autour du pot. J’insiste !

C’est mon côté brune, un peu téméraire !

Elle finit par me lâcher qu’elle reçoit cette demoiselle parce que c’est la fille d’un ami et qu’elle ne pouvait pas faire autrement.

Bon, OK, y’a du piston là-dessous mais ce ne sera pas la première ni la dernière… On sait bien que c’est plus facile quand on connaît Intel ou Intel… Je ne pense pas que les fils et filles de nos présidents respectifs (je pourrais prendre n’importe quelle fonction que ce serait valable) se fassent autant de soucis pour trouver un stage que la progéniture de ma voisine qui pourtant est bien gentille, bien jolie et bien intelligente !

Enfin bref, c’est la vie !

Mais il faut dire que notre boss a toujours du mal avec la notion d’équité ou d’absence d’équité. C’est une nana qui apparemment ne s’est pas faite toute seule et on a presque l’impression qu’elle le porte comme un fardeau !

Moi je dis, y’a pas de mal à être bien née !

En fait, la patronne rechigne parce qu’apparemment, elle a déjà vu l’engin à l’œuvre lors d’un dîner chez des amis et constaté, selon ses propres mots  » qu’elle a pas inventé le fil à couper le beurre« .

Moi gentille j’en remets une couche me faisant l’avocat du diable et en plaidant sur sa jeunesse, vrai qu’après tout elle n’est qu’en BTS.

Combien d’années Super Julie elle a mis pour atteindre une maturité somme toute relative ?! Hein, combien ?! Et y’en encore du boulot !

Légèrement exaspérée de ne pas trouver une oreille attentive, la Boss craque : « Non, mais t’imagine même pas. Elle est jamais sortie de sa région ! Déjà Versailles, c’est le Pérou ! Elle n’a aucune curiosité pour ce qui attrait à l’étranger et si elle aspire à travailler dans l’Office du Tourisme de sa ville, c’est déjà un miracle ! Et elle veut faire un stage dans une agence sur-mesuriste où l’adaptation est un euphémisme, l’intérêt pour la planète entière le B.A.BA ! »

Ah, effectivement, vu comme ça ! Elle est dans la panade la boss. J’espère surtout, pour la petite, que son pote, c’est un vrai pote !

Allez j’embrasse toutes et tous les étudiants de BTS Tourisme qui sauront allier passion et technicité… Le parcours n’est pas simple, l’image souvent plus idyllique que la réalité mais quand on aime, on ne compte pas, non ?

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en voyages