Comment passer d’ensoleillé à orageux…


julieLa journée avait si bien commencé : à 6 h 15, le réveil avait pris la voix de Norah Jones pour m’ôter doucement des bras dodus de Morphée, le miroir et la balance ne s’étaient pas montrés trop brutaux avec l’ensommeillée que j’étais encore, le ciel était parsemé de nuages aussi roses que floconneux.

La douche aux effluves de cannelle avait définitivement assis ma conviction, et la rengaine eighties « Je suis de bonne-bonne-bonne, bonne humeur ce matin, y a des matins comme ça » me trottait dans la tête.

Un dernier coup de peigne après mon kawa-Nutella, un brin de mascara, un sourire Pepsodent au miroir histoire de vérifier qu’une miette ou l’autre ne se cache pas entre deux incisives, OK, regard sur ma montre, oups.

En retard, comme d’hab’. Bah, un petit coup de stress mais rien d’alarmant.

Mes pensées s’en vont vers la journée qui m’attend à l’agence, à tous les bons conseils voyage que je vais prodiguer à mes clients, aux sourires que je vais faire naître sur leur frimousse et donc sur la mienne. Soupir – vous savez, ce soupir tout léger, avec un petit gloussement de plaisir, un soupir de satisfaction, quoi.

C’était trop beau pour être vrai, ce début de matinée à la Walt Disney.

Il a suffi qu’un bête carrefour se présente à moi pour que ça parte en sucette.

J’arrive, donc, audit carrefour. Un coup d’œil à gauche et un à droite suffisent à m’interdire d’appuyer sur le champignon sous peine de me retrouver, dans le meilleur des cas chez le carrossier, dans le pire six pieds sous terre.

Bon, c’est vrai que la circulation est dense et que les voitures passent, passent, passent… et ça lasse. Résultat : une rafale de klaxons déferle dans mes pauvres oreilles.

Je me retiens pour ne pas sortir de ma Mini et hurler ma façon de penser à ces excités : je ne vais quand même pas risquer le crash pour leur faire gagner trente secondes, non mais allô quoi ! (La vache, je suis tellement énervée que je fais ma Nabilla, tout fout l’camp ma brave dame…)

Bon, on se calme et on reprend sa route. Le feu semble plus long et plus rouge que d’habitude, mais ce n’est évidemment qu’une impression. Et tiens, les nuages sont moins roses… Non ? Vite, le CD glisse dans l’autoradio – paraît que la musique adoucit les (hu)m(o)eurs. Petite respiration, iiiinspirez eeeeexpirez !, pensée positive, on se ressaisit.

Pas longtemps : on est lundi – j’avais oublié –, c’est jour de réunion pour les voitures qui s’amusent à jouer au bouchon. Et pas de chance, j’ai été conviée. Mon minuscule écran digital vert me nargue : 8h 12, 13, 14…

L’heure avance nettement plus vite que la file, et à peu près à la même vitesse que mon taux d’adrénaline. En plus ça y est, il pleut. Et les essuie-glaces crissent, c’est horripilant. Faudra penser à les changer. Oui mais faut avoir le temps de passer chez le garagiste. Tiens, ça me fait penser que je lui dois encore les nouveaux pneus…

Ça y est, chuis de mauvais poil.

Euh, mais ça ne va pas durer, hein. Y a pas de (vraie) raison ?

La bise, mmmmouah !!

Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages





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