Une arnaque presque parfaite
8 décembre 2014 Lucius Maximus Aucun commentaire Alea Jacta Est, Transport DGAC, SAV.flights, SCARA 3787 vues
J’ai suivi avec attention le lancement du SAV flights par le Scara. Un rassemblement minoritaire de transporteurs aériens français. Autrement dit, à l’échelle mondiale, un menu fretin qui frétille dans le bocal institutionnel national.
La mission de ce nouveau site crée par la plupart des adhérents à l’exception d’Air France pour l’instant : « Reprendre la main » sur les officines multinationales qui œuvrent à récupérer pour le compte des passagers retardés les indemnités prévues par Règlement (CE) n° 261 2004 11 février 2004.
Des dédommagements que la quasi totalité des compagnies aériennes refuse de régler aux consommateurs, à moins d’y être contraintes.
C’est un peu comme si un cambrioleur proposait à ses victimes de retrouver le coupable des délits qu’il a commis.
L’alpha et l’oméga de l’hypocrisie.
Je ne crois pas un instant que les membres du Scara aient envie de « se tirer une balle dans le pied » en proposant de gérer leurs propres dysfonctionnements.
Dès lors on comprend mieux pourquoi SAV flights ne cherche pas à interpréter la loi. Elle est très précise et leur est totalement défavorable. Et la jurisprudence renforce encore un peu plus les droits des consommateurs.
Et que dire de la supposée reconnaissance par la DGAC ?
L’organisme institutionnel de recours légalement prévu par les instances européennes pour contraindre les transporteurs aériens défaillants à acquitter les indemnités légales dès lors qu’ils résistent ?
Je reconnais qu’il faut avoir un certain cran pour proposer sans ciller une telle entreprise. Que ne ferait-on pas au nom de la communication et de la stratégie ?
Parlons franc, si les officines de récupération des indemnités légales existent, c’est parce que les compagnies aériennes ne dédommagent pas les passagers retardés.
Si elles respectaient normalement les obligations légales à leur charge, les officines, n’auraient aucune raison d’agir (cqfd.)
Seuls 2 % de passagers sont effectivement indemnisés les transporteurs aériens concernés.
Rien qu’en France, pour la seule année 2012, cela représente une somme de 440 millions d’euros non dédommagés. (2 milliards 570 millions dans l’ensemble de la CEE.) Les enjeux sont importants.
A ma connaissance, il n’y a aucune offre alléchante de la part de ces organismes. Ils sont mandatés par les voyageurs, qui cherchent à faire valoir leurs droits se rémunèrent selon un pourcentage préalablement convenu. Selon le principe « no pain no gain. ».
Votre dévoué
Lucius Maximus
Sénateur indépendant
Ps : Amicus Curiae – personne faisant autorité dans un domaine d’activité. Littéralement un « ami de l’assemblée » entendu pour connaitre son opinion sur un sujet précis débattu devant elle.
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