Avec ses nouveaux A350, Finnair voit plus grand
10 février 2016 Bertrand Figuier Aucun commentaire Transport A350, Finnair, Fukuoka, Guangzhou 4689 vues
On peut être petit, loin de tout, et trouver les atouts nécessaires pour voir grand. C’est un peu la leçon que nous donne Finnair.
Perdue au nord de l’Europe, la compagnie connaît assez bien la géographie pour avoir compris qu’elle pouvait offrir des routes plus courtes, si courtes parfois que le stricte temps de vol qu’elle propose via son Hub d’Helsinki est plus réduit que celui d’un vol direct.
Elle connaît aussi très bien les fables de La Fontaine et sait parfaitement que l’union peut réellement faire la force.
Elle travaille main dans la main avec son aéroport et le gestionnaire des infrastructures tient compte de ses avis et de ses contraintes.
Elle profite ainsi d’un aéroport moderne, parfaitement adapté à ses opérations, neige ou pas ; le tout regroupé dans un seul et unique terminal, loin du gigantisme de ses confrères internationaux, où les transferts d’un avion à l’autre ne dépassent guère les 35 mn.
Mieux, pour le trafic long courrier, Finnair y joue même sans la moindre concurrence,
En dehors de ses nombreux accords de code share, elle a choisi soigneusement son alliance, One World, à laquelle appartiennent plusieurs compagnies majeures sur les destinations qu’elle dessert.
Finnair joue aussi à fond des alliances resserrées, où tout est partagé : vols, réservations, marketing, promotions, jusqu’au recettes. C’est le sens de son Atlantique Joint Business, une co-entreprise qu’elle a créée avec Américan Airlines, British Airways, Iberia et Openskyes ; c’est aussi le cas pour la Siberian Joint Business, l’autre grande co-entreprise qu’elle a crée en direction du Japon, cette fois, avec British Airlines et Japan Airlines.
Toute seule, la compagnie finlandaise dessert déjà 17 villes en Finlande, 55 destinations dans 22 pays européens, 17 aéroports en Asie, 4 villes en Amérique du Nord, auxquels s’ajoute encore le Moyen Orient, avec Dubaï et Tel Aviv.
Avec ce tissu d’alliances, son offre s’en trouve considérablement étoffée, et son réseau global compte désormais plus de 1 000 destinations dans 150 pays à travers le monde.
Et voilà comment une compagnie dont le marché national dépasse à peine les 5 M d’habitants a pu transporter en 2015 près de 10 M de passagers, un trafic en hausse de 7, 8 % pour un taux de remplissage moyen qui frise les 79 %.
Si l’on ajoute à ça, la ponctualité, 85 % des vols en 2015, et la qualité du service à bord ou au sol, en particulier à Helsinki, on comprend aussi comment une petite compagnie, discrète mais maline, peut accumuler les distinctions depuis plusieurs années, notamment de la part de Skytrx ou TTG.
L’arrivée, entre novembre et janvier dernier, de 3 des 19 A 350-900 que Finnair a commandé, et celle de trois autres appareils prévue en 2016, vont lui permettre d’améliorer encore son produit.
Configurés en trois classes, Affaire, Confort et Eco, pour respectivement 43, 43 et 201 sièges, leur cabine est effectivement plus lumineuse, plus silencieuse et mieux équipée.
Voilà enfin ce qui explique comment une petite compagnie, qui sera la 1ère européenne à exploiter des A 350 et attend en plus de nouveaux A 321, peut se voir en grand, tout simplement.
Finnair ouvre en effet de nouvelles lignes vers l’Asie : Guangzhou (Canton, Chine) et Fukuoka (Japon) ou Saïgon (Vietnam), mais vers en Europe, en particulier vers des destinations qui profitent de la situation géopolitique actuelle : Lanzarotte, Madère ou Fuerteventura.
Elle va également augmenter ses dessertes notamment vers Pulla, Biarritz ou encore Malte, Tel Aviv, Edimbourg et bien d’autres encore…
Son trafic domestique va aussi être largement renforcé, avec un accent tout particulier sur la Laponie.
Au départ de France, le trafic de Finnair n’a cru que de 0,5 % en 2015. Il paraît que les Français ont peur que la neige ne les bloque ou qu’elle leur fasse rater leur correspondance.
C’est le genre de frein qui devrait vite sauter si les destinations du sud méditerranéen continuent d’effrayer le chaland.
Après tout, le grand nord n’offre pas seulement des routes plus courtes vers le soleil levant, il regorge aussi de trésors touristiques à découvrir.
Avec le Père Noël pour guide !
Bertrand Figuier
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