Un petit pas pour la femme musulmane, un grand pas pour l’humanité
18 mars 2016 François Teyssier 3 commentaires People Brunei Darussalam, Royal Brunei Airlines, Sharifah Czarena Surainy 6120 vues
Le tout petit sultanat de Brunei (nom officiel Brunei Darussalam) est un état d’une superficie de 5 765 km enclavé dans la Malaisie. Une monarchie absolue de droit divin fondée sur l’islam. Un pays riche des trésors de son sous-sol.
Le sultan, Haji Hassanal Bolkiah, est à la fois chef de l’Etat, Premier ministre, ministre des Finances et ministre de la Défense. Il est l’un des hommes les plus riches du monde.
Une autocratie sans doute, mais éclairée et moderne. Ses habitants disposent du 4e pouvoir d’achat mondial.
Royal Brunei Airlines est la compagnie nationale d’un pays de 417 000 habitants. Sa flotte se compose d’une douzaine d’avions de dernière génération.
Le 23 février dernier, elle a effectuée une liaison entre Bandar Seri Begawan et Jeddah, vol BI 081. Un vol qui reliait deux monarchies islmiques absolues. L’une en asie du sud-est, l’autre au moyen-orient. Mêmes causes, mais pas du tout les mêmes effets. Un véritable paradoxe.
C’est donc le jour de la fête nationale de l’indépendance brunéienne que le commandant Sharifah Czarena Surainy et son équipage entièrement féminin ont fait atterrir en Arabie saoudite leur Boeing 787 Dreamliner.
En 2012, lorsqu’elle était devenue le premier commandant de bord d’un pays du sud-est asiatique, le journal local avait finement remarqué : « Etre pilote d’avion est habituellement considéré comme étant l’apanage de mâles dominants. »
Mais, ce voyage inaugural à mis en valeur les discriminations et maltraitrances dont les femmes saoudiennes sont victimes au quotidien.
Un camouflet symbolique pour les principes de l’islam Wahhabite.
Le seul pays au monde où les femmes, bien qu’aucune loi ne l’interdise, ne disposent pas du droit de conduire un véhicule à moteur. Les religieux veillent au grain.
Un pays où les femmes peuvent être répudiées par l’homme qui prononce les formules adéquate (le Talâq) pour que la séparation soit officialisée, sans autres formalités.
Un pays ou une loi condamne (presque et depuis quelques mois seulement) la maltraitance des femmes. Mais où un écrivain conservateur peut exhorter ses compatriotes mâles à maltraiter les femmes au travail afin de préserver leur chasteté (…) # « maltraitez les caissières féminines. »
Donc, j’admire le Brunei ou une femme peut réaliser ses rêves. Un message vraiment fort pour toutes les femmes musulmanes du monde. Je citerai Louis Aragon, car je suis persuadé que « les femmes sont l’avenir de l’homme. »
Pour autant que l’homme ait un avenir.Il est trop souvent occupé à asseoir, ou à à préserver sa position dominante.
Sans doute un combat d’arrière-garde. Seul l’avenir pourra nous le dire.
Pendant ce temps, Royal Brunei Airlines envisage de former plus de femmes pour devenir pilotes d’avion. Tous leurs programmes de formation sont mixtes.
Dans le même temps, les femmes saoudiennes sont réduites à faire des pétitions sur les réseaux sociaux pour plaider leur cause et disposer du droit de conduire… une voiture.
François Teyssier
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3 commentaires pour “Un petit pas pour la femme musulmane, un grand pas pour l’humanité”
Monsieur Michel,
Vous m’appelez par mon nom. C’est normal, je ne le cache pas. Vous signez par votre seul prénom. J’aurai aimé savoir avec qui je communiquais. Simple souci d’équité.
Personnellement, la politique ne m’intéresse pas. Je ne suis que rédacteur dans une revue touristique professionnelle.
En rédigeant cet article, mon unique ambition était de faire un parallèle entre deux autocraties de tradition musulmane. Deux monarchies absolues. L’une plus éclairée que l’autre qui permet aux femmes musulmanes de réaliser leurs ambitions professionnelles. Pendant que l’autre les brime. Le symbole d’un vol avec un équipage entièrement féminin m’avait semblé être un symbole intéressant.
Il faut croire que vous n’êtes pas intéressé par l’émancipation des femmes ? Réactionnaire, rétrograde ? Difficile à dire je ne vous connais pas.
Tel était le fond de mon article. Ma seule ambition. Sans doute beaucoup un peu trop simpliste par rapport à votre propre analyse.
A chacun des milliardaires, vous citez Pinaud et Branson, des références occidentales plus extraverties. Je ne cherche pas à faire un concours ou un classement de nantis.
Hormis mes convictions personnelles qui n’intéressent personne d’autre, la Corée du nord n’est pas une destination touristique susceptible d’intéresser les lectrices et les lecteurs de la Quotidienne.
En tout cas c’est ce que je pense.
Quoi qu’il en soit, je vous remercie pour vos commentaires. Ils me rappellent que l’on ne peut pas plaire à tout le monde.
Petit rappel sur Brunei : l’homosexualité y est un delit puni d’amputations, de lapidations, ou de mort par le code pénal en vigueur. Un vrai paradis n’est ce pas ?
Non mais c’est quoi cet article, pardon publi-rédactionnel lamentable ?
« (Bruneï) Une autocratie sans doute, mais éclairée et moderne. » « Donc, j’admire le Brunei »… on croit halluciner à lire des propos pareils.
Brunei qui a instauré la charia en 2014, Brunei où il est interdit de fêter Noël sous peine de sanctions allant jusqu’à cinq ans de prison, Brunei où la prière est obligatoire le vendredi sous peine de prison et où toute vie nocturne est interdite dès 22 heures, Brunei classé 121/180 au niveau liberté de la presse. Brunei dont nombre de personnalités (Richard Branson ou François Pinault en tête) appellent au boycott des palaces propriétés de son sultan. Et la liste des actions éclairées et modernes de ce Bruneï tant admiré pourrait être encore longue…
La prochaine fois Monsieur Teyssier, vous nous faites un article du même genre sur la Corée du Nord ?