La Côte d’Azur perd sa place sur le marché la croisière


Le French Riviera Cruise Club (FRCC), qui rassemble tous les acteurs publics (CRT, Office de tourisme, ports) et privés travaillant avec la croisière sur la Côte d’Azur, a dévoilé lors de workshop annuel sa politique pour séduire les compagnies de croisière. Hélas en l’absence d’infrastructures portuaires adaptées, la destination malgré ses atouts voit cette activité décroître lentement. Michel Chevillon, président délégué du FRCC répond aux questions de La Quotidienne : 

Où en est l’activité croisière pour les escales azuréennes ?

« Après un optimum atteint en 2009 avec750.000 croisiéristes sur les ports de Canes et Nice (hors Monaco) l’activité décroit depuis 2012 de 650.0000 à 500.000 en 2015 et autant cette année.

Si la destination Cannes-Antibes, escale en rade, conforte son activité, Nice-Villefranche s’effondre. Le port de Nice est pénalisé par l’absence de quais pour l’accueil  de grandes unités. Pour la Côte d’Azur les prévisions à 5 ans restent à la décroissance lente avec la tendance des compagnies de choisir leur itinéraires selon des raisons logistique (quais disponibles, tendering, gestion bagage, bus..) et financières (impact fuel, cout complet d’une escale,..).

Les escales en rade comme à Villefranche ou à Cannes posent d’énormes problèmes de desserte des ports par des navettes de liaison sachant que les nouvelles unités géantes transportent 6500 passagers et 2 000 marins. Les destinations Méditerranéennes « têtes de ligne», comme Barcelone, Rome, Venise ou encore Marseille investissent massivement dans la croisière pour apporter des offres de postes à quai qui correspondent à la demande alors que d’autres ouvrent plus modestement de nouvelles portes d’entrée ce qui diversifient les itinéraires.

Tout cela rend la concurrence plus importante. »

Comment la Côte d’Azur peut rester une escale attractive ?

« La Côte d’Azur reste une alternative incontournable pour les compagnies pour leur circuit croisière en Méditerranée. Ainsi le 30 mai l’ensemble de nos ports n’accueilleront pas moins de 11 unités. Mais il est évident que l’accueil des nouvelles unités géantes en rade à Canes ou Villefranche est un casse-tête pour la liaison via des vedettes pour une escale de quelques heures.

On perd en volume accueilli. Toutefois les compagnies continuent à desservir nos ports qui n’ont pas vocation à concurrencer que ce soit Marseille ou Gênes. Au sein du club FRCC on met l’accent sur l’accueil de compagnies proposant des croisières thématiques visant à promouvoir les trésors cachés de la Côte d’Azur ou l’accueil d’unités Premium haut niveau de taille plus modeste taille.

Certaines compagnies nous sont très fidèles comme la compagnie du Ponant dont les unités peuvent accoster dans nos ports. »

Quelles initiatives allez-vous engagées en 2016 ?

« Nous avons créé en janvier les Awards du French Riviera Cruise Club, une promotion de la destination Côte d’Azur auprès des armateurs fidèles à notre destination. Ces FRCC Awards (4 catégories) ont été remis aux compagnies de croisière lors du Seatrade Cruise Global à Fort Lauderdale. La compagnie Azamara Club Cruises a décroché le « Destination Award « en tant que meilleure ambassadrice de la destination. L’Excursion Award ou suggestion d’excursion la plus insolite a été attribué à Silversea Cruises. Le Technical Award qui récompense un défi opérationnel dans un des ports à Norwegian Cruise Line. Enfin le Green Award, compagnie innovante en faveur de l’environnement au navire « Vision of the Seas » de la compagnie Royal Carribean International.

Ces compagnies lauréates seront invitées en VIP au Festival du Film de Cannes en mai. Une manière de montrer un visage très séduisant de la Côte d’Azur et les inciter à multiplier les escales dans nos ports.

De façon plus traditionnelle le French Riviera Cruise multiplie les outils d’accueil comme la signalisation dans les ports, la distribution de documentations et plans en plusieurs langues pour capitaliser les dépenses à terre dans les commerces et restaurants. Car la croisière est un formidable produit d’appel. Un croisiériste sur deux découvre pour la première fois la Côte d’Azur et 86 % déclarent vouloir revenir par leurs propres moyens.

La feuille de route 2016 vise à repositionner la Côte d’Azur dans les grandes manifestations professionnelles du secteur de la croisière créer un éco-système favorable pour la croisière via des formations, l’amélioration de l’avitaillement, l’utilisation des nouvelles technologies pour maximiser les retombées économiques. Cette activité génère 40 millions d’euros de retombées annuelles sur nos ports. «





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