XL Airways : le discours et la méthode

15 juin 2016   François Teyssier   Aucun commentaire   Transport    Laurent Magnin, XL Airways    4171 vues

A l’image de son Président Directeur Général, Laurent Magnin (photo), XL Airways est une compagnie aérienne atypique. Un transporteur aérien presque inclassable dans le ciel français. Toute la difficulté est la lisibilité et la bonne compréhension de son modèle économique.

Pas vraiment une compagnie low cost

Bien que pratiquant une politique tarifaire agressive et efficace, XL Airways n’est pas vraimentune compagnie low cost. En tout cas, elle ne pratique pas la politique des surcoûts massifs plus ou moins cachés en guise de miroir aux alouettes. XL Airways n’est pas non plus un transporteur anxiogène aux règles complexes et alambiquées. Il se consacre sur l’essentiel pour que les passagers puissent voyager dans les meilleures conditions possibles.

La seule et principale contrainte, mais elle est commune à l’ensemble des transporteurs aériens : la recherche d’un seuil de rentabilité qui est fixé à 85 % de taux moyen de remplissage.

XL Airways est donc « condamné » à être rentable et doit même gagner le l’argent pour continuer sa belle aventure, ce qui fort heureusement est le cas.

Un équilibre précaire

Ceci dit, il y a une réelle notion « old school » : Des prestations de qualité, un personnel naviguant commercial efficace, attentif et sympathique. Ce qui fait la fierté de Laurent Magnin concernant la qualité du dialogue social dans l’entreprise. Et notamment l’absence de revendications.

Alors, est-ce un transporteur aérien traditionnel ? C’est sans doute beaucoup plus proche de la réalité de l’exploitation.

Une flotte moderne et des astuces technologiques

La flotte est moderne : 6 appareils Airbus 330 en « dry lease » (3 A.330-200 et 3 A.330-300) Une flotte cohérente récente d’une moyenne d’âge inférieure à 6 ans. A noter qu’XL Airways dispose d’une équipe technique qualifiée qui « bichonne » les avions au quotidien. Allant même jusqu’à prendre en charge le contrôle des appareils lors de leur livraison.

Ajoutez une restauration en vol de qualité, et le refus manifeste d’économies « de bouts de chandelles. » Même en classe économique.

Une classe Premium Galaxie relativement abordable et carrément confortable qui devrait inspirer bien des transporteurs classiques qui revendiquent le haut de gamme.

XL Airways, à défaut de budget illimité a des idées. Donc, point de sièges avec écran plat intégré, mais, en fonction de la classe de transport utilisée le prêt ou la location de tablettes et/ou de casques de réalité virtuelle. Un média, qui associé à un programme de films récents, est un excellent moyen de voir un film dans d’excellentes conditions. Moins cher, plus léger, plus moderne c’est astucieux et bon pour les passagers et même pour l’écologie.

Il est possible de réserver, moyennant un supplément variable, son siège en classe économique avant l’enregistrement. Une palette de services est donc proposée et chacun est libre d’adhérer ou nom en fonction de ses envies.

L’espacement entre les sièges est classique dans le domaine du « mass market. » Il suffisant, même pour les grands gabarits. Car il serait utopique, voire démagogique de penser pouvoir obtenir les meilleurs tarifs possibles tarifs sans que le transporteur puisse optimiser l’aménagement intérieur de la cabine. Certains font pourtant ce grand écart.

90 % du remplissage est assuré par la vente de vols secs

Dans cet environnement précis, l’équilibre recherché fonctionne correctement.

Alors, mon interrogation serait de savoir s’il venait à être rompu, si XL Airways devait augmenter significativement les principaux paramètres économiques de la compagnie : personnel – flottes aérienne etc. Quelles seraient les conséquences d’une telle modification ? Mais les hommes sont compétents et fiables. L’humain a une grande importance chez XL Airways. J’ai pu m’en rendre compte.

François Teyssier