Brexit : Should I stay or should I go ? I Go finalement !
24 juin 2016 Robert Kassous Aucun commentaire À la une Brexit, carolyn McCall, Deidre Wells, Easyjet, Grande-Bretagne, Michael O'Leary, Royaume-Uni, UKInbound 5212 vues
Les bureaux de vote ont fermé hier soir à 22h heure locale (23h en France). Coup de tonnerre : le Brexit a été voté par une majorité de Britanniques. Leur vie quotidienne devrait rapidement subir les conséquences concrètes de la sortie du pays de l’Union européenne avec évidemment des conséquences pour le tourisme. La situation pourrait même tourner à la catastrophe.
Should I stay or should I go, telle est la question à laquelle devaient répondre, par référendum, des millions d’électeurs britanniques mercredi 23 juin dernier. La Quotidienne, sans faire de pronostique, avait déjà proposé les 3 conséquences du Brexit (contraction de British et Exit) sur le secteur tourisme.
La Grande-Bretagne a accueilli l’an passé plus de 36 millions de touristes, dont près 70 % venaient de l’Union européenne. UKInbound l’association d’études spécialisée dans le tourisme Made In Britain craint donc le pire “C’est comme un suicide économique. Pourquoi se retirer volontairement d’un marché qui fournit les deux tiers de l’activité à nos membres ?”, s’interroge ainsi Deidre Wells, directrice de UKinbound.
Baisse du pouvoir d’achat des voyageurs
En cas de Brexit, les instituts de prévisions avait anticipé une chute de la livre sterling face à l’euro et au dollar. Les Britanniques devraient voir les prix augmenter pour leurs voyages à l‘étranger, ce qui pourraient réduire le nombre de voyageurs. Selon l’association des agences de voyages britanniques (Abta), qui a commandé un rapport intitulé « Quelles conséquences d’un Brexit sur le secteur touristique britannique ? »
Le coût supplémentaire, pour une famille de quatre personnes, pour un séjour de huit jours dans un autre pays de l’Union européenne serait de 291 euros.
La France devrait elle aussi être directement impactée, car s’est la seconde destination des Britanniques derrière l’Espagne, avec plus de 6 millions de visiteurs en 2015. A l’inverse, le Royaume-Uni pourrait devenir une destination très attractive pour les touristes Français et étrangers puisque le taux de change pourrait être plus intéressant.
L’envol du prix des billets low cost
Invitée à l’aéroport de Londres-Luton pour répondre aux questions des journalistes et surtout des employés inquiets, Carolyn McCall, Chief Executive Officer d’EasyJet a été on ne peut plus claire : « La zone aérienne commune créée par l’UE permet à n’importe quelle compagnie européenne de voler n’importe où en Europe. C’est aussi simple que cela. Il n’y a ni limites, ni restrictions, ni coûts. C’est ce qui a permis de conserver des prix faibles, et à des compagnies aériennes comme EasyJet d’étendre leur réseau« .
Même discours pour Michael O’leary, le PDG Ryanair, militant de la première heure contre une sortie de l’Union qui s’attend à « l’apocalypse » sur les compagnies aériennes low-cost.
Avec cette sortie, les accords de ciel ouvert (1992) ne seront plus valables à partir de 2018, la hausse du prix des billets des compagnies présentes sur le sol britanniques étant d’après les spécialistes inéluctable avec des transporteurs du Royaume obligé de renégocier toutes les autorisations de vol avec chacun des pays membres.
L’hôtellerie impactée
L’hôtellerie d’outre-Manche enregistre depuis six ans des records d’arrivées internationales. 35,8 millions de visiteurs étrangers sont venus en Angleterre en 2015, c’est une hausse de 4 % rapportant quelque 21,8 milliards de livres sterling à l’économie du pays. Ici, l’impact de sortie est donc plus nuancé :
La sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne pourrait créer des contraintes supplémentaires, augmentation des taxes, frein à la libre circulation des biens et des personnes. Douanes, taxes, et peut-être même, une exigence de visas aux citoyens souhaitant entrer sur le territoire britannique, toutes ces contraintes hors UE, pourraient déstabiliser le développement du tourisme du Royaume-Uni.
Robert Kassous
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