Carte blanche à la Costa Blanca
4 juillet 2016 Yves Pouchard Aucun commentaire Pays Alicante, Costa Blanca, fleuve Vinalopo, Fogueres de Sant Joan, Misteri d'Elx, Valence 4666 vues
Pilier du tourisme en Espagne, la Costa Blanca a applaudi des deux mains le lancement d’une liaison aérienne directe Nantes-Alicante. Ces 200 km de côtes au sud de la région de Valence ont beaucoup évolué en infrastructures et mise en valeur du patrimoine. Pour ceux qui l’ont connu par le passé et à ceux qui ont à la découvrir, la Costa Blanca entend mettre en avant ses -nombreux- charmes d’aujourd’hui.
Le A319 de Volotea fait quasiment le plein depuis le 27 mai lors de ces deux aller-retour hebdomadaires, le lundi et le vendredi, jusqu’à fin septembre. Deux heures de vol seulement séparent Nantes de Alicante mais au moins 12° d’agréable chaleur idéale pour une semaine de farniente ou un week-end de break dynamique.
C’est ici dès la fin des années 50 que les premiers touristes attirés par l’Espagne sont arrivés depuis l’Europe du Nord. Après des années de tout béton pour les héberger au plus vite, la Costa Blanca a judicieusement choisi de miser sur son authenticité et son cadre exceptionnel pour maintenir le charme. Pari réussi et continuellement relevé pour faire connaître ses plages immenses, bien sûr, mais aussi ses criques sauvages, ses villages pittoresques dans la montagne, ses sentiers de randonnée, ses marinas, sa gastronomie… Exemple éloquent : le lancement l’an passé du label Wikipaella.
« Nous sommes dans la région de Valence et donc la capitale de la paella pour le monde entier mais il fallait remettre les choses en place face à du n’importe quoi, explique Felipe Lozano, guide émérite de Tramuntana Aventura. Le mot paella désigne un ustensile, la poêle, pas son contenu, et il y a trop souvent une perte d’authenticité dans les assiettes au final. Pour être reconnus et identifiés par les touristes, les restaurateurs de la Costa Blanca doivent désormais répondre à des critères stricts de fraîcheur et d’origine locale de tous les ingrédients pour afficher le logo sur leur devanture. Et surtout ne pas faire passer un riz jaunâtre pour une paella ! »
Pour démontrer la diversité de son offre de séjours, la Costa Blanca mise sur trois de ses cités les plus emblématiques, Elche, Alicante et Benidorm, toutes différentes mais toutes animées du même esprit de fête conviviale permanente.
Elche, la verte
Avec plus de 200 000 arbres, presque autant que d’habitants, la palmeraie d’Elche, Elx en valencien, est la plus grande d’Europe, dépassant en taille bien d’autres d’Afrique du Nord.
Classé au patrimoine mondiale de l’Unesco, ce chef d’œuvre de verdure conçu par les Arabes grâce à un exceptionnel réseau d’irrigation, a l’originalité d’envahir la vieille ville et d’apporter nombre de jardins ombragés pour promenades ou parcs d’enfants. Du château, elle descend jusqu’à l’étonnant fleuve Vinalopo, réduit une bonne partie de l’année à une rigole dont les artistes locaux ont décoré les rives de couleurs. Avec son « Misteri d’Elx », du théâtre chanté datant du Moyen-Age dans la basilique en hommage à la Dama de Elche, la ville explose de mille feux à la mi-août. Un événement de ferveur et de fiesta qui a lui aussi reçu le label de l’Unesco.
Alicante, la rouge
Le marché central d’Alicante est l’ncontournable d’une matinée. Toutes les parfums de la Costa Blanca y embaument les étals de fruits, poissons ou viandes. Sur les hauteurs de la forteresse Santa Barbara, c’est toute la ville, sa plaza de toros et son port que le regard embrasse. Mais Alicante est avant tout un véritable tourbillon de vie où l’on parle fort à la terrasse des cafés pour mieux éclater de rire ensuite.
Ici, fin juin, la fête de la Saint Jean (Fogueres de Sant Joan), qui a son musée, n’est qu’explosion de pétards, statues bigarrées de carton qui s’enflamment, farandoles folles… Quelques tapas, un vin blanc local (excellent), et la vie prend sens. Alors, la fin de journée approchant, on se rapproche de la marina et de la plage. Et quoi de plus exaltant que de s’assoir enfin à une table du « Xiringuito », l’unique bar-restaurant les pieds dans le sable, à l’ambiance musicale unique.
Benidorm, la bleue
On a beaucoup causé sur le bon ou le mauvais goût du « skyline » de Benidorm. Un bétonnage de gratte-ciels au long des deux longues plages de sable magnifiques, Levante et Poniente, qui aujourd’hui fait presque l’unanimité pour son dynamisme et sa douceur de vivre.
Symbole au départ du tourisme de masse, Benidorm est devenu une station référence où la fête, le repos, le climat idéal, le shopping, les criques sauvages encore trop mal connues, la gastronomie où règnent les Basques et les Anglais… cohabitent comme nulle part ailleurs. Seniors et ados s’y côtoient dans une harmonie inédite pour une parenthèse surprenante.
Alors que certains pronostiquaient la fin de ce type de villégiature balnéaire, Benidorm séduit plus que jamais, et en premier lieu, ceux qui s’étaient jurés de ne jamais se laisser tenter par cette dolce vita à l’espagnole. Preuve que la Costa Blanca n’en a pas fini de fasciner et surprendre.
Yves Pouchard
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