Peut-on améliorer la gestion des aéroports français et européens ?
16 novembre 2016 Jean-Louis Baroux 9 commentaires À la une aeroports, Air France, British Airways, décret Bosson, Heathrow, Lille-Lesquin, Lyon Satolas, Orly, Roissy 6818 vues
C’est une question cruciale et qui pourtant ne revient pas souvent sur le devant du tapis. Comment sont gérés les aéroports européens, sont-ils de bon niveau et seront-ils capables d’absorber la croissance du trafic ?
Il est clair que le développement du trafic aérien dont le taux est maintenant supérieur à 6 % par an et à 5 % en moyenne sur plusieurs années est tiré principalement par l’Asie et accessoirement par l’Amérique Latine.
La croissance européenne est plus proche de 2,5 %, c’est d’ailleurs le taux des aéroports parisiens. Mais même avec un développement ralenti, il faudra tout de même absorber 28 millions de passagers supplémentaires dans 10 ans, soit plus ou moins la capacité actuelle d’Orly.
Il est loin le temps où on évoquait sérieusement la construction d’un troisième aéroport parisien. On s’achemine plutôt vers l’aménagement des plateformes existantes, lesquelles sont amplement suffisantes pour absorber le trafic nouveau, à certaines conditions toutefois.
D’abord il convient d’oublier les promesses faites en son temps par Jean Claude Gayssot pour faire accepter la construction des deux dernières pistes de Charles de Gaulle. Le ministre avait alors juré et écrit que jamais Roissy ne dépasserait 56 millions de passagers.
Faut-il rappeler qu’il a passé les 65 millions ?
Il faudra de plus se décider à débloquer Orly et à gérer cet aéroport avec des quotas de bruit et non un nombre mouvements. Quand donc arrêtera-t- on de mentir aux riverains ? La gestion harmonisée les aéroports parisiens à partir du volume de bruit est l’unique manière de faire diminuer les nuisances dont pâtissent les populations voisines.
La plateforme d’Orly est sciemment sous utilisée pour empêcher les compagnies « low costs » qui disposent d’appareils modernes donc moins bruyants de développer leur réseau.
Si cela peut encore protéger Air France, et on comprend que cette dernière soit vent debout contre toute modification du décret Bosson qui date tout de même de 1994, cela ne fait les affaires ni des riverains qui voient les emplois potentiels transférés à Roissy, soit 60 km plus au nord, sans que pour cela leurs nuisances sonores diminuent, ni celles des clients dont il faut rappeler que plus de la moitié des passagers avion de la région parisienne habitent au sud de la Seine.
Il faudra enfin utiliser à plein les capacités des aéroports de province. Après tout il faut 2 heures pour rejoindre Lyon et Paris et que je sache, l’aéroport de Satolas est loin d’être saturé. Avec ses deux pistes, il pourrait accueillir au moins 30 millions de passagers alors qu’il n’en traite que moins de 9 millions.
Et je ne parle pas de Lille Lesquin si proche de Paris, ni même de Nantes Atlantique une fois que la polémique de Notre Dame des Landes sera enfin éteinte et que la plateforme nantaise sera remise aux normes avec une piste réorientée.
Les britanniques nous montrent la voie. L’aéroport d’Heathrow est saturé, c’est bien connu. Il traite néanmoins 480.000 mouvements et 75 millions de passagers avec seulement 2 pistes et la décision vient d’être prise par le nouveau gouvernement d’en rajouter une troisième ce qui portera sa capacité à 680.000 mouvements.
Bien entendu cela ne fait pas forcément les affaires de British Airways qui proteste vivement, mais l’intérêt général a prévalu. Je note d’ailleurs que Gatwick, avec une seule piste accueille plus de 40 millions de passagers par an.
Au fond, il n’est pas certain qu’il soit nécessaire de construire de nouveaux aéroports, qui seraient forcément gigantesques, en Europe. Nous avons un territoire relativement petit et une infrastructure au sol performante.
Seulement pendant des décennies, les opérateurs de train n’ont pas voulu parler aux compagnies aériennes et la complémentarité des moyens de transport est peu performante, c’est le moins qu’on puisse dire. Cela est d’ailleurs particulièrement vrai en France et surtout en région parisienne.
La concentration des opérations sur les aéroports de Roissy et d’Orly n’est pas forcément une bonne chose. Les capacités aéroportuaires des villes de province sont importantes et capables d’absorber le développement attendu du trafic.
Encore faut-il que les opérations à partir des plateformes de Lyon, Bordeaux, Lille ou Nantes soient nourries par le marché parisien alors que c’est l’inverse qui se passe pour le moment.
Jean Louis Baroux
Sur le même sujet
Pourquoi easyJet mise autant sur le tourisme au Cap Vert
La compagnie low-cost Easyjet a ouvert des vols depuis Lisbonne, où elle dispose d’une...
Abu Dhabi se met au diapason américain
En dehors du territoire américain, il y a très peu d’endroits dans le monde,...
Comment le Kazakhstan va désormais largement augmenter son Tourisme ?
Le fonds d’investissement Verny Capital, en partenariat avec la Fondation Bulat Utemuratov, vient d’annoncer...
9 commentaires pour “Peut-on améliorer la gestion des aéroports français et européens ?”
Nous connaissons Monsieur Baroux depuis la création de notre association il y a 17 ans, et celui-ci a toujours fait dans la provocation.
Si les plates-formes parisiennes peuvent absorber une augmentation du trafic techniquement parlant, Monsieur Baroux oublie tout simplement les 3 millions de riverains qui vivent sous les avions en Ile-de-France et qui n’ont pas l’intention de subir une détérioration supplémentaire de leur cadre de vie.
Il faut tout de suite oublier ce quota de bruit. Le gouvernement qui mettrait cela en place serait carrément suicidaire ! Et arrêtez de prendre les riverains pour des imbéciles en nous promettant moins de nuisances et plus d’emplois. L’exemple anglais est un très mauvais exemple car ils ont exploité leurs infrastructures au maximum mais sans prévoir l’avenir et ils sont dans une impasse.
Quant au low cost s’il était générateur d’emplois cela se saurait depuis longtemps. D’ailleurs la plate-forme d’Orly perd des emplois alors que le trafic passagers augmente.
D’accord avec tout ce qui précède (sauf évidemment le premier commentaire de JP Thomas). Même Tunis a pris la décision et trouvé le moyen de déplacer son aéroport principal : la France serait à ce point moribonde ou irresponsable pour ne pas y arriver ?
Le bruit est une première catastrophe, mais les pollutions atmosphériques locale (empoisonnement) et globale (réchauffement climatique) en sont deux autres bien pires pour la santé humaine, mais aussi animale et végétale.
M. Baroux et les millions de personnes qui habitent sous les avions ne vivent pas sur la même planète. Des populations subissent quotidiennement le bruit et la pollution au détriment de leur santé, de la valeur de leurs biens et de leur sécurité. Ils voient avec consternation se dégrader leur cadre de vie au fil des années.
Ce Monsieur Baroux adepte d’un developpement sans contraintes d’aeroports enclavés en zone urbaine très habitée comme Orly devrait lire les très nombreux rapports universitaires et de chercheurs qui mettent en évidence une dépréciation des zones survolées et pas seulement à basses altitudes ou proches des pistes de décollage ou d’atterrissage. D’ immenses territoires urbanisés voient ainsi leur cadre de vie sacrifié au developpement incontrôlé et mal planifié de ce moyen de transport devenu un transport de masse.
Ils constatent des phénomènes de paupérisation, de ségrégation et d’injustice sociale. Dans le cas d’Orly c’ est une aberration à 13km de la Capitale dans une région de forte tension immobilière.
L’impact réel sur l’attractivité et la valeur de ces vastes territoires urbains et sur la santé publique doit être évalué à son juste coût pour la collectivité et cesser de brandir l’emploi pour justifier toutes les violences faites à l’environnement. Emplois d’ailleurs a la baisse, souvent déqualifiés et remplacés par l’automatisation des tâches.
La seule règle qui doit être suivie est de supprimer les avions bruyants et les faire passer sur des territoires peu habités. Il faut arrêter le discours fou du lobby aérien qui se réjouit de développer un aéroport international en pleine ville. Il faut mettre en place une vraie étude concertée de l évolution annoncée du trafic aérien au niveau national pour contrôler les abus des low Cost, éviter la concentration en Île de France et valoriser les aéroports de Province souvent déficitaires et sous utilisés.
L’Union française contre les nuisances des Aéronefs (UFCNA) est indignée par les propos de M. Baroux qui pense que l’on peut enfiler les avions comme des perles sur les aéroports de l’Ile de France et de la « Province »sans souci des riverains déjà malades du bruit et de la pollution. Que M. Baroux écoute bien : un jour, peut être pas si lointain , l’exposition au bruit des avions sera déclarée catastrophe sanitaire et le scandale retentira comme celui de l’amiante ou de la vache folle… vous saviez et vous avez laissé faire.
Les nuits sans sommeil pour les riverains de Roissy , de Toulouse, de Lyon , de Nice ou d’ailleurs , les essais des constructeurs à toute heure , les remises de gaz, les gros porteurs , c’est toujours plus ….
et toujours pour les mêmes ….
Les 2 remèdes immédiats sont : l’interdiction des vols de nuit sur tous les aéroports , la taxation du kéroséne qui ferait enfin payer le vrai prix du transport aérien. A bon entendeur salut!
Monsieur Baroux fait semblant d’oublier que dans les plans d’exposition au bruit des aéroports régionaux concentrent 600 hab/km2 (5 fois la densité moyenne du pays) et 1200 hab/km2 pour les aéroports parisiens, alors que le territoire français contrairement à d’autres pays plus densément peuplés contient des zones peu habitées et que notre pays s’est doté d’un réseau de lignes à grande vitesse capable d’acheminer rapidement les voyageurs d’un centre urbain vers un aéroport. Vouloir poursuivre le développement du trafic aérien sur les aéroports existants c’est s’exposer à terme à des scandales sanitaires.
Le bruit à forte dose et la pollution causés par les survols intensifs d’ avions nuisent gravement à la santé des riverains qui habitent en dessous! C’est désormais prouvé par de nombreuses études.
1- L ‘Ile de France va devoir trouver un moyen d’absorber l’augmentation inéluctable du trafic aérien.
2- Or l’aéroport de Paris-Orly, fortement enclavé dans la ville, ne pourra pas augmenter encore davantage son trafic au détriment de la santé des 1,6 million de personnes qui habitent en dessous et qui sont déjà à saturation de nuisances.
3- Donc un nouvel aéroport devra être construit en dehors des zones habitées pour absorber l’augmentation du trafic aérien parisien.
CQFD
C’est la seule solution raisonnable et responsable, solution déjà adoptée par de nombreuses grandes métropoles dans le monde soucieuses de concilier développement économique et protection de la santé des populations…
Raisonner en terme de quotas de bruit pour augmenter le nombre de vols est une ineptie.
Les seuils de tolérance dans le domaine acoustique diminuent et la législation (en dehors de celle liée à l’aéronautique..) en tient compte pour limiter les niveaux de bruits acceptables.
La prise en compte d’ autres paramètres tels que les effets psychosociaux est à l étude à l’ACNUSA pour ne pas raisonner qu’en terme de seuil de bruit à ne pas dépasser.
Pensez vous sérieusement que doubler le nombre d avions au dessus des riverains soit acceptable socialement?
Quant à l’impact sur la création d’emplois, rien n a été démontré dans ce domaine et ce n est certainement pas les low costs qui vont en créer.
Mais après tout, nous sommes actuellement en période pré électorale et des belles promesses qui n’engagent que ceux qui y croient….
Monsieur JL BAROUX continue dans la provocation, comme toujours. Son métier est de promouvoir le tout aérien c’est donc normal. Sauf que jamais à Orly, le 1,6 million de survolés à moins de 3.000 m d’altitude n’accepteront une augmentation des nuisances : il se pourrait que les violences de NDDL se reproduisent d’ailleurs sur cet « aéroport en coeur de ville, dans Paris intra-muros » (Les Echos du 5 août) comme se plaît à le rappeler son directeur.
Le quota de bruit pour remplacer le plafond en créneaux (règlement UE 598/2014) est « totalement exclu » par le ministre, la DGAC, l’ACNUSA, etc. Ca, c’est sur le papier actuellement.
Nous avons une vision différente : les nouveaux avions sont moins bruyants (les vieux mettront tout de même 20+ ans à disparaître …), tant mieux, cela va profiter aux riverains et pas aux compagnies pour en mettre davantage : c’est une simple question de santé publique. Et que ceux qui vont passer leur week-end à Marrakech pour 60 € en billet d’avion ou la semaine de Noël aux Maldives fassent une heure ou plus de transport ne nous offusque pas du tout.
Les avions : hors des zones habitées, point barre.
Le marché Parisien va nourrir les aéroport de Province…. C’est de l humour sur une autre planète… pas la vraie vie, il suffirait de faire un rapide sondage auprès des voyageurs Parisiens pour qu’il devienne évident, même pour un technocrate, que le souhait de ces clients demeure et demeurera de partir au plus près de chez eux et de raccourcir les temps de transfert domicile aéroport. Idem pour les illuminés qui pensent que, parce que d’autres illuminés ont implanté des aéroports à grands frais pour le contribuable dans des villes secondaires comme St Brieuc ou Angers, ils prendraient du traffic venant de toute la Bretagne pour le premier et de tout les Pays de Loire pour le second au dépend de Nantes, Brest, Rennes…. résultat : 2 magnifiques aéroports « internationaux » avec un traffic d’aérodrome …….. « amis voyageurs de la région Parisienne sauvez St Brieuc et Angers » promenez vous avec ce slogan dans les aéroports Parisiens et au moins vous allez bien faire rire… ( entre nous ce serait la même chose pour inciter à partir de Nantes)