Faire l’amour en vol : un business qui peut bien monter

20 décembre 2016   François Teyssier   Aucun commentaire   Transport    David Mac Donald, Flamingo Air, Love Cloud, mile high club    9437 vues

Normalement, l’anglicisme Mile high club est susceptible de parler aux professionnels du tourisme. Un club, exclusif et très fermé, qui compte beaucoup d’impétrants et très peu d’admis. Un club qui relève du fantasme à tous les sens du terme. Pénétrons plus avant :

Adhèrent à ce club ceux qui ont fait l’amour en vol, qu’importe l’altitude. Là où l’expression « s’envoyer en l’air » prend de toute sa signification.

La plupart des transporteurs aériens froncent les sourcils lorsque l’on en parle. Le plus souvent, c’est un non-dit.
D’ailleurs les équipages ne font jamais d’annonce comme c’est le cas pour l’interdiction de fumer dans les toilettes.

L’Europe a bien essayée en 2007, date de la création de la compagnie anglaise Mile High Flight. Mais cette activité est mort-née car le gouvernement britannique a jugée cette pratique comme étant illégale. Prude et perfide Albion.

Seuls les États Unis ont échappés à cette débandade. Deux compagnies aériennes proposent à leurs clients le 7 e ciel à bord de vols privés.

Moyennant finance évidemment. Non seulement ils le permettent mais ils organisent leurs ébats.

L’acteur historique de ce marché, le seul pendant longtemps est Flamingo Air dont le siège est à Cincinnati – Ohio.

Comme on peut le penser, la décision de promouvoir le mile high club a débuté par un coup de dés.

Son Président David Mac Donald gérait une grande entreprise (pas celle à laquelle vous pensez certainement.) Il possédait également une grande ferme. Il a tout vendu et comme il le dit lui-même, il a voulu « jouer avec les avions. »

Il n’était pas dans l’aviation depuis longtemps lorsqu’il a entendu parler lors d’une discussion « entre hommes » du mile high club. Son esprit entrepreneurial à fait le reste. Il a annoncé à la cantonade qu’il pouvait vendre ce concept qui lui plaisait.

Seul hic, et de taille aux États Unis, Mac Donald vit en bordure de la Bible belt. Ses amis objectèrent en lui rappelèrent que cette zone était particulièrement conservatrice et puritaine. Mais Mac Donald est un obstiné. Il n’est pas revenu sur son idée. C’était il y a 20 ans.

Des milliers de passagers ont voyagé à bord de ses avions. Politiquement correct, il affirme opérer des vols romantiques la raison de son succès. Rien de très compliqué pour faire partie du club des romantiques.

Pour 595 $, le couple dispose d’un vol privé pendant une heure. That’s all folk.

Mac Donald explique sa longévité par le fait que contrairement à la concurrence (qui, pendant longtemps s’est cassée les dents, sur le même créneau) lui, ne vend pas du sexe (ce qui serait contraire aux lois américaines) .

Son « truc » c’est le frissonnement du romantisme, « à l’américaine. » Chocolat et champagne et certificat de vol à la clef. Il a même organisé des mariages en cours de vol avec des vrais prêtres. Les puritains de la Bible belt apprécieront.

Depuis cette année, Flamingo Air a un concurrent : Love Cloud basé à Las Vegas. « Sin city » semble être un lieu idéal pour exercer cette activité. Même principe, un vol privé en bimoteur d’une durée variant de 30 minutes pour les petits joueurs jusqu’à une heure trente pour les plus ambitieux. Des tarifs modulés de 799 $ à 1399 $ en fonction de la durée du vol.

Bref, une organisation « à l’américaine » calibrée, sans surprise. Ce qui à mon humble avis enlève une bonne partie du « thrill. » Ce petit frisson de l’interdit qui, caractérisait le mile high club « sauvage », où l’imprévu de circonstance, était de rigueur. Mais après tout chacun ses goûts.

François Teyssier