Le patron d’Expedia touché au coeur par le décret Trump

7 février 2017   Serge Fabre   Aucun commentaire   People    Dara Khosrowshahi, Donald Trump, Etats Unis, expedia    4248 vues

Plusieurs patrons de grandes sociétés américaines se sont exprimés sur le décret de Trump qui empêche les citoyens syriens, irakiens, iraniens, soudanais, somaliens, yéménites ou libyens d’entrer aux Etats-Unis. Et parmi eux, le PDG d’Expedia, Dara Khosrowshahi, dispose d’un point de vue très personnel. Il est né en Iran et était enfant quand sa famille a immigré aux US après la révolution iranienne.

Les patrons de la Silicon Valley ne veulent pas perdre des ingénieurs

Il est très rare que les concurrents de la Silicon Valley se regroupent pour débattre ensemble. Pourtant ils ont décider de se battre virtuellement contre Donald Trump et son administration. Si on peut croire dans leur promesse, celle-ci n’est pas totalement désintéressée : « Dans une économie mondiale, il est essentiel que nous continuions à attirer les meilleurs ingénieurs et les plus brillants du monde entier ».

Et comme autre raison, il faut ajouter que s’ils n’avaient pas montré leur opposition au décret Trump, ils auraient subi un boycott non seulement aux Etats-Unis mais également dans le monde entier.

Travis Kalanick, le PDG d’Uber, en a fait l’amère expérience. Il a dû annuler, sur d’énormes pressions, sa participation à un comité consultatif auprès de Donald Trump.

Expedia est une entreprise mondiale du voyage et à ce titre peut être inquiète de la politique d’immigration des États-Unis. Elle donne au pays une image négative au monde entier.

Le patron d’Expedia était intervenu à la conférence organisée par GeekWire fin 2016. Il avait indiqué alors que le voyage pouvait aider à rassembler les gens et briser les barrières. Des principes que ne doit pas partager le président Trump !

Le patron d’Expedia rappelle ce qu’est le « Go Global »

Ce sont des extraits de l’email envoyé aux employés d’Expedia : « Comme vous le savez, le cri de ralliement pour notre entreprise cette année est « Go Global ». Nous croyons qu’en étant partout dans le monde, nous devenons une entreprise plus intelligente et plus forte. Nos atouts dans cette croissance, notre formule gagnante, sont nos collaborateurs, vous. Et nous pensons que, pour atteindre notre objectif » Go Global », nous devons comprendre et prévoir les besoins et les désirs de nos clients qui voyagent qu’ils soient à Milwaukee ou Newcastle ou Penang ou Fortaleza ou à Tunis. Cela nous oblige à avoir une perspective large et équilibrée. Celle-ci doit bénéficier à court terme à notre clientèle de base, mais également à long terme pour nos nouveaux clients…. Cela nous oblige à avoir une base d’employés qui soit large, et reste toujours à la recherche des différentes façons de faire avancer les choses. »

Dara Khosrowshahi rappelait d’où venait sa famille

« Ma famille a émigré aux Etats-Unis après la révolution iranienne en 1978. Je me souviens que mon père nous emmenait lors de rencontres avec des avocats, lors d’entrevues avec des agents d’immigration, en faisant tout pour obtenir le sésame : la fameuse Green Card. Je crois qu’avec ce décret, notre président joue le court terme. Les États-Unis sont peut-être un endroit moins dangereux à vivre, mais le pays sera certainement considéré comme une nation plus petite. Une nation qui est repliée sur elle-même alors qu’elle était avant-gardiste, et réactionnaire alors qu’elle était visionnaire. » … « Nous allons continuer d’embaucher un vivier de talents et de leaders ».

Un juge fédéral de Seattle a bloqué temporairement le décret anti-immigration du président américain. La Maison Blanche a aussitôt répliqué. Affaire malheureuse à suivre.

Serge Fabre