2014, l’Année des grèves dans l’air !!!
7 janvier 2015 Jean-Louis Baroux Aucun commentaire À la une Air France, Année des grèves, CGT, Easyjet, Eurowings, Germanwings, HOP, Lufthansa, Transavia, transport aérien 4114 vues
On s’habitue petit à petit aux perturbations créées par les grèves à répétition dans le transport et plus particulièrement dans le transport aérien.
L’année 2014 a été de ce point de vue fertile en péripéties. Celles-ci ont touché non seulement la France, on y est hélas habitués, mais également l’Italie, rien de nouveau de côté-là mais de façon plus surprenante l’Allemagne pourtant réputée pour la qualité de son dialogue social.
Reprenons le fil des évènements en espérant ne pas en avoir trop oublié.
Chez Lufthansa
On avait eu un signe avant-coureur le 26 décembre 2013 avec une grève surprise du personnel au sol de la compagnie à Charles de Gaulle, elle a d’ailleurs été suivie par un autre mouvement social au même endroit du 03 au 06 janvier.
Le personnel de la compagnie ne voulait pas être transféré dans une société de service car le but avoué de la direction de la compagnie allemande est de faire de sérieuses économies et d’abord sur le dos du personnel.
D’ailleurs l’ensemble du personnel au sol s’est mis en grève le 22 avril, cette fois-ci en Allemagne.
C’est assez dire le malaise au sein du transporteur germain.
Mais, et c’est très nouveau, les pilotes eux-mêmes se sont mis de la partie avec plusieurs arrêts de travail au cours de l’année. D’abord 3 jours de grève au début avril puis un mouvement social des pilotes à Munich le 10 septembre suivi du même à Francfort le 16 septembre.
C’est assez dire combien la restructuration de la compagnie est délicate. Il faut dire que la direction n’y est pas allée de main morte en supprimant purement et simplement 3 800 postes administratifs et en transférant une grosse partie de ses vols court-courrier vers sa filiale Germanwings, priée elle-même de fusionner avec Eurowings.
Chez Air France
On n’est hélas pas surpris de voir des conflits à répétition au sein de notre compagnie nationale.
Celle-ci doit faire face à une concurrence féroce sur la totalité du spectre de son produit : le court-moyen-courrier est attaqué par les « low costs » et le long-courrier Asie par les transporteurs du Golfe et les Asiatiques.
La direction, bien consciente de la difficulté du dialogue social au sein de la compagnie, y a été pourtant avec d’extrêmes précautions. Au lieu de supprimer des postes purement et simplement, elle a mis en route un plan de départs volontaires lequel coûte tout de même une vraie fortune.
Et elle prend beaucoup de temps pour transférer les activités du groupe à Orly vers une entité présumée plus souple, HOP, laquelle reste tout de même filiale à 100% de la maison-mère. Enfin elle développe Transavia à doses homéopathiques pour éviter de faire de la peine aux pilotes.
Eh bien, cela n’a pas suffi puisque la compagnie a essuyé l’un des conflits sociaux les plus rudes de son histoire pourtant fertile dans ce genre d’évènements.
Ce fameux arrêt de travail de 2 semaines en septembre de la part d’une grande partie des pilotes avait été précédé d’un coup de semonce en mai : un préavis de grève d’un mois entier avait été déposé et annulé à la dernière minute et la CGT, jamais en retard d’une grève a monté un arrêt de travail du personnel au sol le 02 août avec comme sujet de revendication … le sous-effectif ! On croit rêver.
Chez EasyJet
Mais plus surprenant encore, la grève du personnel de cabine français d’EasyJet. Les conflits sociaux sont extrêmement rares dans les compagnies « low costs », car il faut dire que les salariés y sont tout de même moins protégés. Cela traduit une certaine exaspération envers des pratiques sociales toujours à la limite de la légalité.
Et je ne parle pas des arrêts de travail en Italie et des menaces des contrôleurs aérien français en janvier 2014 heureusement non suivis d’effet.
La question que l’on peut se poser est celle-ci : n’y a–t-il pas un autre moyen que le conflit social pour faire avancer convenablement l’économie du transport aérien ?
Jean-Louis BAROUX
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