Le golf fait sa révolution à Cuba


Le Golf fut introduit dans l’Île par des américains au début du siècle passé. Les premiers terrains, avec des caractéristiques dissemblables, commencèrent à surgir entre 1910 et 1920. Aujourd’hui plusieurs installations pour la pratique du golf sont en projet et selon ce qui est prévu les prochaines surgiront dans la périphérie de la capitale, Varadero, Cayo Coco et à l’extérieur de Santiago de Cuba, lieux où le flux de visiteurs croit considérablement. Entretien avec Manuel Marrero, Ministre du Tourisme de Cuba, lors du salon WTM à Londres.

Cuba et l’ouragan Irma

Avant d’aborder le futur du tourisme à Cuba, Manuel Marrero (photo) a tenu à faire le point sur la situation actuelle après le passage du cyclone Irma sur les Caraïbes. Les dégâts ont été en règle générale plutôt légers et tout est redevenu à la normale rapidement.

La baisse en septembre a été de -12,6 %, mais dès octobre la tendance est revenue à la normale (+4 %). Et début novembre le 4 millionième touriste est arrivé à Cuba et le chiffre de 4.700.000 devrait être atteint à fin décembre.

Le tourisme cubain à l’heure actuelle

Pour le Ministre, ce qui différencie Cuba des autres destinations paradisiaques des Caraïbes, c’est en tout premier lieu la traditionnelle hospitalité d’une population particulièrement éduquée et ouverte à tous, auquel s’ajoute l’atout majeur d’être un des pays les plus sûrs au monde.

« Il n’y a pas dedealers ni de marché de la drogue à Cuba, ni de crime organisé, ni de kidnappings. Attentats et autres attaques terroristes n’existent pas sur l’île » nous a déclaré Manuel Marrero. Et pour qui a voyagé souvent à Cuba ces déclarations ne sont pas de la langue de bois.

Rapidement le Ministre rappelle que Cuba, en plus de ses plages enchanteresses, a 9 sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO et 14 parcs nationaux, que l’hôtellerie cubaine propose une offre très variée depuis les fameuses « Casa Particular » (logement chez l’habitant) jusqu’au hôtels 5* de luxe, ajoutant que le ballet permanent des vieilles automobiles américaines des années 40-50 est un spectacle que Cuba est le seul pays au monde à pouvoir offrir.

Tout cela participe à l’attractivité exceptionnelle de l’île. Les chiffres sont éloquents, 41% des visiteurs sont des « repeaters », un score de fidélité que de nombreux pays aimeraient avoir.

L’ouverture à brève échéance du tourisme cubain

Le gouvernement cubain ne veut pas se reposer sur ses lauriers. Le tourisme est un élément vital de l’économie du pays, pas seulement pour les rentrées de devises fortes, mais surtout pour la création d’un grand nombre d’emplois stables, ce qui est une priorité majeure pour les années à venir.

Le Ministère du Tourisme Cubain a de grands projets pour le futur de son tourisme et table pour cela sur un investissement massif de capitaux étrangers. Il propose un portfolio de 140 projets touristiques majeurs qui sont autant d’opportunités d’investir à Cuba pour les grands groupes à travers des joint-ventures d’importance entre l’état cubain et ces investisseurs internationaux.

La révolution du Golf cubain

La grande nouveauté c’est l’ambition affichée par Manuel Marrero de faire de Cuba une des premières destinations « Golf » du monde avec un projet pharaonique mêlant habilement réalisme politique et réalisme économique. Il ne suffit pas de prévoir la création dans les quinze années à venir de pas moins de 24 golfs.

Là où le projet est révolutionnaire c’est que ce projet inclus l’ouverture du marché immobilier cubain aux étrangers qui pourraient devenir propriétaires d’appartements ou de villas dans des complexes créés spécialement autour des golfs.

L’idée n’est pas d’ouvrir le marché immobilier traditionnel -sujet tabou-, mais de limiter les achats immobiliers des étrangers à des zones luxueuses, spéciales et limitées, de façon à éviter toute perturbation de l’immobilier populaire.

Ce projet ambitieux devrait donner quelques sueurs froides à la Floride toute proche, qui a toujours attiré un grand nombre de riches retraités qui pouvaient pratiquer leur sport favori sous un climat particulièrement doux. Cuba aurait les mêmes avantages mais y ajouteraient une douceur de vivre incomparable et un sentiment réel de sécurité qu’on ne peut même pas imaginer dans aucun état américain.

Déjà 4 grands projets sont en cours.

– Bello Monte (La Havane) sur 336 ha deux terrains de golf de 18 trous, 1 hôtel de 500 chambres et 1.600 villas à vendre (représentant 4.300 ch) en joint-venture avec la société chinoise Beijing Enterprises.
– Punta Colorada (près de Pinar del Rio) immense projet de joint-venture cubano-catalan sur 6.000 ha de 7 golfs de 18 trous, 5 hôtels (1060 ch) et 20.000 villas à commercialiser (53.000 ch) ainsi que 3 marinas (1.400 anneaux) plus un terminal pour navire de croisière.
– El Salado (près d’Artemisa) un golf de 18 trous, 2 hôtels (750ch) et 2.939 villas
– Carbonera (Varadero) sur 160ha un golf 18 trous, 1 hôtel (120ch) et 1.000 villas (2.478 ch) avec une société britannique.

Plusieurs autres projets sont en cours de finalisation de contrats.

L’hôtellerie classique poursuit son développement

A l’heure actuelle, le parc hôtelier cubain représente 68.000 chambres dont 70% sont des 4 et 5 étoiles. 64% de ce parc, soit environ 43.000 chambres, est actuellement géré et commercialisé par pas moins de 20 grands groupes étrangers, Melia étant le premier d’entre eux. Le plan 2016-2030 prévoit la construction de 103.000 chambres supplémentaires sur l’ensemble du territoire Cubain.
Le luxueux Kempinski Manzana avec ses 246 chambres, a ouvert il y a quelques mois en plein centre de La Havane. L’hôtel Packard Iberostar sur le Paseo del Prado et l’hôtel Prado y Malecon du groupe Accord à la pointe du Malecon sont en plein travaux et vont bientôt rajouter un total de 570 chambres de luxe à La Havane.

L’engouement mondial pour la destination et l’arrivée importante dans les années à venir du tourisme américain sont des défis en terme de volume et de qualité d’accueil que Cuba veut se donner les moyens de relever.

Frédéric de Poligny





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