Vous irez chaque jour de mieux en mieux

26 septembre 2013   Jean-Pierre Michel   Aucun commentaire   Chroniques, Groupes/CE, Transport       2937 vues

… et ce n’est qu’un début !
Emile Coué de la Châtaigneraie !

Autocaraoké en vue, Maison de la Chimie à Paris, à l’occasion du Congrès de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs, le 16 octobre prochain…

Çà ne rigole pas dans la profession, car l’ouverture du 21ème Congrès sera confiée à Monsieur Frédéric Cuvillier, représentant de notre gouvernement dont on attend forcément en introduction quelques serrages de louches avant qu’il ne rappelle, en parodiant à la fois Candide et son patron que « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ! ».

Il n’est même pas interdit de penser qu’il s’apprête, pour cette grande occasion, à jouer de sa flûte un subtil morceau choisi en agitant sa baguette magique à effets différés…

Pour se vouloir rassurant, fidèle à son image de bonhomie apparente, il devra concocter l’une ou l’autre de ces infusions propres à être postillonnées en direction d’un public toujours si poliment habitué aux distributions de promesses en l’air.

Depuis 21 ans, lors de chaque Congrès, tous remarquablement organisés… il faut le souligner, les professionnels enregistrent les plus belles promesses… qui, si l’on entend bien, se veulent invariablement applicables dans les plus brefs délais, c’est-à-dire dans le meilleur des cas… à Pâques ou à la Trinité.

A la suite de ces brillantes homélies, de ces vibrantes déclarations de stentors, les transporteurs sont emportés par une vague d’optimisme collectif, tentés d’y croire et de s’imaginer qu’enfin, enfin… ils vont pouvoir présumer du grand soir veille d’un formidable avenir.

Çà serait quand même plutôt chouette de pouvoir se libérer d’une inquiétude quotidienne émanant de lois incohérentes, d’appels d’offres impitoyables, de conditions d’exploitations draconiennes, de transmissions improbables, de successions hors de portée… ce beau menu étant assorti d’une ribambelle de bien réelles conditions de concurrence aussi déloyales qu’assassines !

On doit à Monsieur de Lafontaine d’avoir déjà brillamment illustré ce sujet avec sa célèbre fable du Pot de terre contre le pot de fer !

Bon, soyons sages… peut-être que l’on m’écoute alors que le ministre, le sénateur, les députés, les président(e)s et vice-président(e)s de conseils généraux, le(a) président(e) du GART, de l’UTP, de la SNCF, du STIF et autres consultants vont tour à tour venir exprimer leurs avis, leurs opinions et surtout leurs certitudes, face à un aréopage de femmes et d’hommes parfois médusés par ces oraisons verbales, dont le seul effet anesthésiant ne fait que confirmer la méconnaissance des sujets et l’amateurisme des non professionnels dès que l’on touche aux subtilités d’un monde aussi compliqué que celui du transport de voyageurs.

C’est comme çà, mon bon monsieur, tant qu’on n’aura pas intégré que seuls les professionnels ont le savoir, et seuls les politiques le pognon, on ne parviendra pas à faire décemment avancer la machine !

L’avenir de l’autocar se jouera peut-être au travers d’une énième réforme des collectivités locales… la vie des petites entreprises se trouve déjà très certainement en danger de mort sous l’effet du passage à l’intermodalité piloté par des fonctionnaires régionaux, alors que la complémentarité bien réelle des modes de transports réguliers, sur leurs zones de pertinence, tisse un ensemble de difficultés encore jamais atteint pour les PME de ce secteur.

Ce congrès doit permettre à la Fédération de faire le point et de porter un discours syndical puissant, argumenté et extrêmement clair en direction des pouvoirs publics et des élus, en misant sur le dynamisme et la volonté de ses émissaires… Sans oublier parallèlement que la profession vit également du tourisme !

S’il est impensable d’aborder et de régler en une seule journée la multitude des sujets qui pénalisent ce secteur porteur d’espoir en matière de développement durable et de respect de l’environnement, en matière de création d’emplois… (une profession qui place l’homme au centre de son système), il conviendra cependant d’exprimer avec force et énergie, si nécessaire à l’aide d’un porte-voix, ses visions d’avenir, de rappeler ses valeurs, ses engagements et sa détermination !

Quelle immense responsabilité pour notre Président, qui a dû apprendre avec justesse et équilibre à faire le grand écart entre le monde des petits entrepreneurs, dont il est issu, (ceux qui savent ce que conduire veut dire), et les responsables de groupes qui bombent le torse sans raison, comme ces destructeurs de boîtes que sont les politiques qui avec la plus grande sincérité, jurent haut et fort que l’action qu’ils mènent est conduite pour le bien de la population toute entière, la main sur le cœur et le regard fixant l’infini !

Il reste maintenant à saluer chaleureusement ces équipes de la rue d’Amsterdam, qui préparent depuis des semaines cet évènement dans la plus efficace discrétion… Une révérence particulière à son secrétaire général dont on imagine facilement la colossale activité.

Jean Pierre Michel

(A suivre)