Comment à Bangkok, j’ai bien failli virer ma cuti
11 mars 2016 Julie 1 commentaire La vie de Julie Bangkok, gogo boy, Soi Cow Boy 24845 vues
Je me trouve donc dans un bar de Silom avec Kay, un jeune gay thaïlandais. L’endroit est sympa, il y a de la bonne musique et ce n’est pas glauque comme on pourrait le croire. Pendant que nous buvons, Kay me pose plein de questions. C’est leur façon de faire connaissance. Je lui dis que je travaille dans une agence de voyages en France.
Je lui parle un peu de ma vie privée mais je suis très secrète. J’ai surtout envie qu’il me parle de sa vie. Je l’ai rencontré un soir sur Soi Cow Boy. Il doit bien y avoir des histoires drôles à raconter.
En fait, il est encore étudiant et passe trois soirs par semaine à attirer les clients dans un des bars de cette fameuse rue. Il fait des études en architecture. Il ne faut jamais se fier aux apparences. Ce n’est pas parce qu’il travaille la nuit à Soi Cow Boy qu’il s’agit d’un prostitué. Il vit en couple depuis deux ans et il semble très amoureux. D’ailleurs on attend son petit copain.
Il en profite pour me parler de la vie gay à Bangkok. Entre l’image qu’on peut avoir de ce pays et la réalité, il y a parfois un énorme fossé.
Il a conscience que son pays n’a pas toujours une bonne image à l’étranger. Ils sont nombreux à croire que tous les gays se prostituent. Que les « ladyboy » n’existent qu’en Thaïlande. Kay est très fier de son pays. Il veut que je comprenne que si son pays est plus tolérant que d’autres sur l’homosexualité et sur les transgenres, c’est que cette attitude est liée d’une part à la religion (le bouddhisme) et d’autre part à une très longue tradition.
Il n’y a pas de loi contre l’homosexualité comme il y en a dans de nombreux pays. Il y a eu des manifestations politiques mais à aucun moment la question sur les gays a été mise sur la table. Aujourd’hui les militaires gouvernent et cela ne change pas leur façon de vivre. Il n’approuve pas pour autant ce coup d’état mais ils sont habitués à avoir une vie politique agitée.
Pour Kay, tant que le roi est là, il reste au centre de la vie sociale et politique de la Thaïlande. Il est comme la plupart des thaïlandais très respectueux envers le souverain.
Kay poursuit sur sa lancée et me dit qu’un récent sondage indiquait qu’une majorité d’hommes et de femmes n’était pas contre la bisexualité. Il y a près de 68 millions d’habitants dans le pays et sûrement plus de 500 000 gays ou lesbiennes. Il a pu voir à la télévision des gens manifestés en France contre le mariage homosexuel. Il ne comprend pas cette attitude pour un pays aussi développé.
Il faut dire que la loi sur le mariage gay était sur le point d’être votée en Thaïlande avant le coup d’état et sans qu’il y ait la moindre opposition sur le sujet. La Frigide Barjot pourrait se faire rhabiller par ici. Personnellement je suis assez ouverte sur ces sujets. D’ailleurs, j’aurais des difficultés à croire que dans notre métier on puisse avoir des ressentiments contre une race, une religion ou une sexualité.
La seule chose que je n’aime pas, ce sont les malades mentaux qui tuent au nom d’une croyance ou d’une religion. Il allait continuer son discours et mes pensées quand son ami arriva.
Les présentations sont vite faites. Kay me présente donc son ami Prasong.
J’apprendrai plus tard que son prénom veut dire « désire » en thaï. Ils sont vraiment mignons tous les deux. Alors que Kay fait des études d’architecture, Prasong, lui travaille déjà. Il est infirmier dans un des meilleurs hôpitaux de Bangkok. Il s’agit du « Bumrungrad International Hospital ». Il parait que les malades sont principalement des occidentaux qui viennent pour des opérations chirurgicales coûteuses dans leur pays. Ils accueillent en particulier de nombreux patients venant des Etats Unis.
Il me précise que l’hôpital ressemble à un hôtel cinq étoiles, tellement c’est luxueux. J’apprends quelque chose !
Comme nous attendions Prasong depuis un moment, Kay a l’air de lui dire qu’il serait bien d’aller diner. Très galant, Kay paye les boissons. Nous sortons du bar pour nous diriger vers le « shopping mall ». Kay veut absolument me faire manger dans un restaurant de type français. Je tente de le dissuader mais je ne gagnerai pas la partie.
Nous nous retrouvons dans Silom Complex, un centre commercial et au sous-sol il y a pas mal de restaurants. Nous nous dirigeons vers « Wine Connection ». Je dirai que c’est plus italien que français mais la princesse Juliene va pas faire d’histoire, hein ?.
Il y a de belles salades, des pâtes et des pizzas. Donc le diner sera occidental. Je choisis une salade et nous partagerons une pizza à trois. Ils veulent prendre une bouteille de vin.
Il y a principalement du vin australien. Je n’y connais absolument rien, mais étant française, ils me font choisir le vin car ils croient que tous les français picolent. Mon dieu, quelle image !
Je reconnais que l’ambiance est très détendue. Kay et Prasong sont un peu éméchés et n’arrêtent pas de rire pour un rien. Nous passons un agréable moment à table.
C’est Prasong qui me raconte dans un anglais impeccable la suite des évènements.
Nous retournerons boire un verre et ensuite nous irons voir un spectacle de « gogo boy ».
Si pour aller boire un verre, je n’ai aucune appréhension, par contre le spectacle des « gogo boy » m’effraye légèrement. Heureusement que j’ai bu un verre de vin, cela m’a bien détendu. Prasong et Kay s’amusent beaucoup de me voir un peu gênée. Ils ajoutent qu’il est mieux d’y aller maintenant car il y a deux séances par soirée. La première séance devrait commencer dans moins de 30 minutes. Ce n’est pas très loin.
Nous entrons dans un endroit dont je n’ai pas retenu le nom, il faut monter à l’étage.
Les personnes s’installent autour d’une scène. On a l’impression de venir assister à un match de boxe. Je suis rassurée, je ne suis pas la seule fille à être présente. L’entrée est gratuite par contre le club se rattrape sur le prix des boissons. Je suis encadrée par Kay et Prasong. La musique est de plus en plus forte et le show va démarrer. Soyons honnête, il y a plus de mecs dans le club que de filles.
Ceux qui voulaient du sexe dès la première demi-heure, vont être déçus. On assiste à des danses très colorées avec des garçons qui sont encore habillés. C’est la demi-heure d’après qui est un peu plus chaude. On voit arriver plusieurs garçons totalement nus qui nous refont une nouvelle danse.
Je ne suis pas pervertie mais je trouve que leurs sexes se ressemblent curieusement et sont plutôt en forme. Prasong m’explique que leur sexe est recouvert mais l’illusion est parfaite. Quelques gars au premier rang s’excitent un peu devant le spectacle qui devient un peu plus érotique.
Mes accompagnateurs m’indiquent qu’à la fin du spectacle, il est possible de choisir un des garçons pour prendre un verre et plus si affinité. Mais on ne le verra pas. Nous sortons du gogo boy club dès la fin du show. Si j’ai vu plusieurs filles dans la salle, les « males » paraissaient plus hétéros que gays.
Beaucoup d’occidentaux veulent découvrir ce type de show qui n’existe vraiment qu’ici à Bangkok. Mes deux complices m’avouent que c’est la deuxième fois qu’ils viennent dans cet endroit.
Ils préfèrent et de loin, danser dans un des nombreux clubs de la capitale. Nous nous dirigeons vers le DJ Station, pour Kay et Prasong, c’est l’endroit où il faut aller. La nuit ne fait que commencer …
Passez un bon week-end, mes loulous. La suite arrive la semaine prochaine.
Julie Labrune. 28 ans
Conseiller en Voyages
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1 commentaire pour “Comment à Bangkok, j’ai bien failli virer ma cuti”
Super article, j’ai appris certaines choses, en ai revu d’autres que je connais depuis longtemps, j’ai bien ri aussi. J’attends la suite impatiemment ! Je publie bien entendu sur ma page facebook.