A l’ Opéra de Paris, la vérité est tailleur
24 mai 2019 Rédaction Aucun commentaire À la une du WeekEnd Alain Batifoulier, CNCS, Fantôme de l'Opéra, Opéra national de Paris, Paris, Simon de Tovar 3378 vues
L’Opéra de Paris fête son 350ème anniversaire ! À cette occasion, le Centre national du costume de scène présente une exposition exceptionnelle consacrée à l’histoire du costume dans cette institution, de l’ouverture du Palais Garnier en 1875 jusqu’aux productions actuelles de l’Opéra Bastille.
Conçu comme un vaste panorama, le parcours est organisé de façon chronologique et s’articule autour des grands courants esthétiques du ballet et de l’opéra au cours des XIXe , XXe et XXIe siècles. Costumes, photographies, archives, vidéos, maquettes… évoquent la création lyrique et chorégraphique à travers les grands succès du répertoire de l’Opéra national de Paris.
Une sélection de plus de 150 costumes, soit conservés dans les collections du CNCS, soit provenant du répertoire actuel du Palais Garnier et de l’Opéra Bastille illustrent le parcours de l’exposition.
Cette grande fresque scénique met à l’honneur la créativité des costumiers qui ont incarné ces évolutions, le savoir-faire des ateliers de couture qui les ont accompagnés, et les directeurs qui ont programmé les spectacles et choisi les équipes artistiques.
Les visiteurs découvrent l’histoire de l’Opéra à travers de grandes périodes chronologiques: Les premières années au Palais Garnier avec un répertoire allant du grand opéra à la française aux œuvres de Verdi et de Wagner.
Le long mandat de Jacques Rouché, directeur de 1914 à 1944, qui, imposant l’unité stylistique à l’exemple de Serge Diaghilev, mettra fin au monopole des décorateurs et du costumier en titre. La fin de cette règle favorise l’arrivée d’équipes de créateurs différentes pour chaque production, tenant compte ainsi de l’esprit de l’oeuvre.
Son allié le plus précieux est Serge Lifar, héritier des Ballets Russes, figure majeure du renouveau du Ballet de l’Opéra, il fait sans relâche appel à des peintres pour dessiner les costumes de ses chorégraphies.
Dans les années 1950, les artistes de l’École de Paris habilleront Les Indes Galantes, Obéron et La Flûte enchantée, spectacles restés symboliques du faste et de la perfection du travail scénique.
Les années 1960 voient l’élargissement du monde de l’Opéra et de son répertoire. En 1963 par exemple, sont présentées les nouvelles productions de Don Carlos et de Tannhaüser, décorées et habillées par Jacques Dupont et par Léonor Fini. Cette même année marque aussi l’entrée au répertoire de Wozzeck, dirigé par Pierre Boulez, mis en scène par Jean-Louis Barrault, décoré et habillé par André Masson. Après les peintres,
les grands couturiers se prennent au jeu et marquent de leur griffe bien des spectacles de ballet.
L’arrivée de Rolf Liebermann en 1973 ouvre une nouvelle ère, faisant du Palais Garnier « un Opéra royal et démocratique », dont l’immense succès mène au projet d’une salle plus moderne et surtout plus grande, l’Opéra Bastille.
Inauguré en 1989, l’Opéra Bastille marque une étape majeure dans l’histoire de l’Opéra de Paris, désormais doté de deux salles, ainsi que la profonde modernisation de l’organisation et de la réalisation des productions. Dorénavant, chaque théâtre dispose d’ateliers de couture et de services pour l’habillement, les perruques et le maquillage. Les spectacles, à l’échelle du bâtiment et de la salle de Bastille, pouvant accueillir 2700 spectateurs, présentent des mises en scène spectaculaires dans de puissantes scénographies. Ce renouveau esthétique se reflète également dans la création des costumes, chaque production lyrique comprenant en moyenne 300 costumes, allant parfois jusqu’à 700, avec pour ces dernières années une orientation très contemporaine, une forte présence de costumes rappelant le spectacle de la rue ou de la mode des XXe et XXIe siècles.
Ludique et immersive, la scénographie d’Alain Batifoulier et Simon de Tovar propose une véritable plongée au coeur de l’univers de l’Opéra de Paris, soit dans l’opulence et l’ampleur historique du Palais Garnier, soit dans la force technologique de l’Opéra Bastille.
La dernière salle du parcours mène le visiteur au coeur du Grand Foyer du Palais Garnier avec l’envol des balcons suspendus où il découvre des costumes illustrant la très riche histoire du Ballet de l’Opéra. Le jeune public ne sera pas oublié, et le Fantôme de l’Opéra le guidera tout au long du parcours.
Tout au long de la durée de l’exposition Habiller l’Opéra, l’espace permanent dédié à Rudolf Noureev se mettra aux couleurs de cet hommage. Le parcours, qui présente des aspects de sa vie personnelle et artistique, sera essentiellement consacré à ses liens avec l’Opéra national de Paris, dont il fut de 1983 à 1989 le directeur de la danse.
L’Opéra national de Paris est une des trois institutions fondatrices du CNCS, qui conserve dans ses collections plus de 10 000 costumes dont 5000 costumes issus de 400 spectacles produits dans ce théâtre et couvrant plus de deux siècles de son histoire.
Le partenariat entre l’Opéra national de Paris et le CNCS est très vivant, le dialogue avec les artisans d’art des ateliers de couture constant, plusieurs expositions et publications ont déjà témoigné de ce profond attachement.
L’année 2019 est celle d’un double anniversaire pour l’Opéra national de Paris qui célèbre les 350 ans de l’institution et les 30 ans de l’Opéra Bastille.
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