Il y a eu ces dernières années de nombreux rachats de voyagistes, par contre, peu de changements chez les grands du voyage d’affaires. De nombreux observateurs assurent que des fusions sont inévitables compte tenu de marges très faibles et des investissements technologiques très importants.
Un classement sous réserve
Il n’est pas simple de compiler les volumes d’affaires des plus importantes entreprises du voyage d’affaires. Certaines ont fusionné, d’autres ajoutent leur chiffre hors voyages d’affaires.
[1]Mais comme on peut le constater, les TMC américaines trustent le classement mondial. Les chiffres sont en milliards de dollars US.
Amex GBT : 32 milliards
BCD Travel : près de 25 milliards
Carlson Wagonlit : 22 milliards
Hogg Robinson : 16 milliards
FCM – Flight Center : 14 milliards
Egencia – Orbitz : 7 milliards
Travel and Transport : 3 milliards
ATG Business Travel : 1 milliard
On pourrait également ajouter à ce classement Priceline qui, via Booking.com, est largement présent dans le business travel. Pour Egencia, qui a intégré la part de voyages d’affaires d’Orbitz, on n’ajoute pas les voyages d’affaires d’Expedia.
Par ailleurs, difficile de connaitre le volume de voyages d’affaires chez le spécialiste Baoku ou chez Ctrip. C’est dommage, car la Chine aurait dépassé les US en termes de volumes dépensés en voyages d’affaires.
[2]Mouvements importants dans la technologie liée au TMC
Les principales entreprises de SBT (self booking tools), devenues des OBT (online booking tool) se sont développés dans les grandes entreprises pour permettre aux voyageurs de réserver eux-mêmes leurs déplacements.
Ces derniers mois, elles ont été la cible de rachats. KDS a été repris par American Express GBT, Traveldoo, est devenue une filiale d’Egencia. Concur a été rachetée par SAP.
La place de l’humain dans le voyage d’affaires
Dans les grandes entreprises, les voyageurs font leurs réservations directement et par l’intermédiaire des OBT. Ceux-ci aimeraient majoritairement garder un lien humain en cas de difficultés.
[3]Cependant, il est clair que l’Intelligence Artificielle va remplacer une partie des conseillers voyage. Carlson WagonLit qui perd actuellement des parts de marché notamment en France semble vouloir miser sur les PME.
Dans tous les cas, les OBT via les ordinateurs ou via des applications sur smartphones vont continuer à croître.
Au-delà de l’offre traditionnelle des OBT, les TMC doivent rechercher de nouvelles applications afin d’aider les entreprises et les voyageurs d’affaires.
Les investissements technologiques sont souvent inversement proportionnels au montant des « fees » négociés entre les entreprises et les TMC.
Le volume de voyages d’affaires en France continue de progresser
Avec un marché évalué par EPSA (http://www.epsagroupe.com [4]) à 28 milliards d’euros en 2017, le voyage d’affaires poursuit gentiment sa croissance. Il devrait d’ailleurs être encore à la hausse en 2018 pour atteindre 29,2 milliards d’euros.
Si la technologie est au cœur de toutes les TMC, on assiste à une guerre des «fees » qui reste un enjeu crucial pour gagner de nouveaux clients.
Serge Fabre