Aéroport de Notre-Dame des Landes : la Loire-Atlantique a voté Oui
27 juin 2016 Rédaction Aucun commentaire France BTP Vinci, Notre-Dame-des-Landes 2710 vues
Les habitants de Loire-Atlantique se sont fortement mobilisés hier dimanche pour trancher sur l’avenir du projet controversé de l’aéroport de Notre Dame-des-Landes, lors d’une consultation inédite en France, voulue par l’exécutif pour sortir de l’impasse ce dossier vieux de 50 ans. Les habitants de Loire-Atlantique ont massivement dit « oui » dimanche à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Ils ont soutenu le projet lors d’une consultation inédite en France, voulue par l’exécutif pour sortir de l’impasse ce dossier vieux de 50 ans.
La participation s’est établie à 51,08 %. Sur la commune de Notre-Dame-des-Landes, le « non » est arrivé en tête avec 73,57 % des 1150 suffrages exprimés. Mais dans une des deux communes qui accueillent l’actuel aéroport, Saint-Aignan-de-Grandlieu, la proportion est pratiquement inversée.
« C’est un résultat sans aucune ambiguïté (…) qui oblige le gouvernement à engager les travaux » de construction de l’aéroport, a déclaré Philippe Grosvalet, président PS du conseil départemental de Loire-Atlantique. Il a appelé Europe Ecologie-Les Verts (EEV) qui milite pour l’abandon du projet, à respecter le résultat de cette consultation inédite.
Le président de la région Pays de la Loire, Bruno Retailleau (LR), et président du Syndicat mixte aéroportuaire chargé de ce projet d’infrastructure, a lui aussi salué la « victoire du bon sens ». « J’attends de savoir où seront les vrais démocrates« , a-t-il aussi ajouté. « Il faut désormais agir vite« , a-t-il encore réclamé devant la presse. Bruno Retailleau doit être reçu lundi par le Premier ministre Manuel Valls.
« Ce nouvel aéroport est une chance pour ce territoire et ses habitants« , a indiqué ce dernier dans un communiqué publié à l’issue des résultats. Il a prévenu que les occupants illégaux du terrain devraient « partir » d’ici le début des travaux à l’automne.
Les 967.500 électeurs du département étaient invités à répondre par « oui » ou par « non » à la question : « Êtes-vous favorable au projet de transfert de l’aéroport de Nantes-Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes' ».
Les 1.051 bureaux de vote de Loire-Atlantique ont fermé à 18H00 pour la plupart, à 19H00 à Rezé et Saint-Herblain, et à 20H00 à Nantes.
Le résultat définitif du scrutin va désormais décider des suites à donner à ce projet d’aéroport, né dans les années 60 et déclaré d’utilité publique en 2008.
En cas de victoire du « non », le projet aurait été « abandonné », en cas de victoire du « oui », les travaux débuteront « dès l’automne prochain », avait réaffirmé le Premier ministre Manuel Valls à deux reprises, à l’Assemblée nationale mardi et au Sénat jeudi.
Son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, l’un des plus fervents défenseurs de ce transfert, a, comme des centaines de milliers d’électeurs du département, pris part au vote.
La meilleure réponse, c’est la participation
Le ministre des Affaires étrangères s’est « félicité de cette consultation, décidée par le président de la République« . « Je constate que, malgré les critiques, la meilleure réponse, c’est la participation. (…) Lorsqu’on demande l’avis des citoyens, ils le donnent« , a-t-il déclaré après avoir glissé son bulletin dans l’urne, dans une école du centre de Nantes.
Le projet de transférer l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de la ville, vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord, est soutenu par les milieux économiques et les collectivités locales, mais se heurte depuis de nombreuses années à une farouche résistance sur le terrain, et devant les tribunaux.
Première du genre en France, cette consultation locale avait été annoncée le 11 février par François Hollande, dans l’optique de trancher sur ce dossier, qui empoisonne depuis le début de son quinquennat les relations entre socialistes et écologistes.
Dénonçant une consultation « biaisée » et « illégitime », notamment en raison de son périmètre réduit à la seule Loire- Atlantique, réputée plus favorable au « oui », des associations et des particuliers avaient tenté de faire annuler le scrutin par le Conseil d’État. Mais ce dernier l’a déclaré conforme, lors de deux décisions, lundi et mercredi.
« L’aéroport du Grand Ouest », dont la concession a été attribuée en décembre 2010 au groupe de BTP Vinci pour une durée de 55 ans, devait initialement accueillir ses premiers avions en 2017. Les travaux n’ont jamais démarré.
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