Si les passagers n’apprécient pas toujours les services dans les aéroports parisiens, il faut savoir que le Groupe ADP est le 3ème acteur aéroportuaire au niveau mondial et premier acteur européen pour le transport de fret et de courrier. Par ailleurs, ADP a gagné de l’argent. C’est bon pour l’Etat qui reste majoritaire et les actionnaires privés.
Aéroport de Paris au cœur des critiques passagers
Si on constate une très légère amélioration, les passagers restent critiques vis-à- vis du service dans les aéroports et notamment ceux de Paris. Il s’agit souvent de services qui ne dépendent pas directement d’ADP. Par exemple, on constate depuis des années de longues attentes pour passer la police des frontières.
[1]Le système PARAFE qui est censé simplifier le contrôle automatique des passeports biométriques ne fonctionne pas. Pour un pays qui affirme être à la pointe de la technologie et de l’accueil, ce n’est pas gagné.
Pour ce qui est de la fameuse liaison ferroviaire directe avec Paris, c’est un vrai serpent de mer.
Un trafic qui progresse lentement sur Paris
Le trafic aérien en nombre de passagers progresse très légèrement.
Nous étions en 2016 à environ 66 millions de passagers à Roissy CDG.
Les perspectives de trafic en 2017, tablent sur une croissance de 1,7 % à 2,2 %.
[2]Certaines compagnies aériennes se plaignent des taxes élevées qui sont perçues par l’opérateur aéroportuaire.
Mais le groupe ADP gère 22 aéroports à l’international et enregistre en 2016 un trafic de 147 millions de passagers sur l’ensemble de ces aéroports.
Le groupe gagne de l’argent (664 millions d’euros en 2016) et possède de multiples participations financières à l’étranger.
De nombreux investissements à l’étranger
Le groupe ADP possède une participation de 45 % de l’aéroport international Arturo-Merino- Benítez de Santiago du Chili. ADP est présent en Belgique avec 25,6 % de l’aéroport de Liège.
Le groupe détient 29 % dans la société guinéenne de gestion et d’exploitation de l’aéroport de Conakry. ADP possède 9,5 % d’AIG qui est le concessionnaire de l’aéroport international Reine-Alia en Jordanie.
Il détient également 10 % dans la société ATOL qui est concessionnaire du nouveau terminal de l’aéroport international Sir-Seewoosagur-Ramgoolam sur l’Ile Maurice. Et même en Croatie, avec 20,8% de la société MZLZ qui gère l’aéroport de Franjo-Tuđman de Zagreb.
Mais, c’est en Turquie qu’ADP renforce ses participations
On apprend que le groupe va porter de 38 à 46,1 % sa participation au capital de « TAV Airports », qui gère 14 aéroports dans le pays. Cela représente au total un investissement de près de 2 milliards de dollars dans ce pays.
En 2016, TAV Airports, qui opère 14 aéroports, a accueilli 104 millions de passagers. Soit un CA de 1,1 milliard d’euros (+ 1 %), mais un bénéfice net en baisse de 39 %, à 127 millions.
Il est vrai que le nouvel aéroport d’Istanbul va être une plateforme importante pour Turkish Airlines qui espère concurrencer les hubs de Dubaï, de Doha, d’Abou Dhabi dans le Golfe. La partie n’est pas encore gagnée compte tenu de l’instabilité politique.
On garde espoir pour un meilleur accueil des passagers à Roissy et la mise en place d’un système automatique plus performant que PARAFE.
L’aéroport d’Helsinki a installé un système de contrôle des passeports qui semblent bien fonctionner avec désormais une reconnaissance faciale.
Serge Fabre