Aigle Azur : les pseudos dirigeants expulsés hier par la police


Suite à la rocambolesque prise de pouvoir chez Aigle Azur qui a vu lundi Gérard Houa, actionnaire minoritaire (19 %), s’autoproclamer Président de la compagnie, la police a débarqué mercredi en fin de matinée au siège d’Aigle Azur sur ordre du Tribunal de Créteil, pour expulser fermement, mais sans violence, Gérard Houa et Philippe Bohn qui avait été bombardé Directeur Général.

Comme il l’avait a annoncé dès lundi, David Neeleman (32 % des actions) avait déposé plainte avec le soutien du groupe chinois HNA (49 %), contre Gérard Houa pour usurpation et entrave au bon fonctionnement d’une entreprise.

La décision de justice a été aussi rapide que vite vise à exécution et ce psychodrame digne d’une série B n’aura duré que 48 heures avant que Frantz Yvelin ne retrouve son fauteuil de président de la compagnie. Le tribunal de Créteil a aussi nommé un administrateur pour l’assister, comme la loi l’exige quand il y a manifestement une atteinte grave au fonctionnement de l’équipe dirigeante d’une entreprise.

Frantz Yvelin a tenu à préciser que c’est uniquement à ce titre que cet administrateur provisoire avait été nommé, et qu’en aucun cas Aigle Azur n’était engagé dans une procédure de redressement judiciaire, et encore moins de dépôt de bilan.

Cet épisode ubuesque a quand même bien secoué l’ensemble des 1 150 employés d’Aigle Azur, qui même s’ils ont apporté leur soutien à Frantz Yvelin, ont eu le choc de découvrir des pertes de près de 50 millions d’euros.

De quoi être un peu inquiet, même si Aigle Azur avec sa flotte de 11 appareils, deux A 330 long-courriers et 9 A320, réalise un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros, et transporte pas loin de 1,9 millions de passagers par an.

Il n’en reste pas moins qu’Aigle Azur manque de liquidités. Peut-être que cet événement ubuesque et public, va inciter HNA à modifier un peu sa politique en injectant un peu de capitaux supplémentaires ? Sinon il reste toujours l’option qu’avait déjà choisi Frantz Yvelin, la cession des lignes France-Portugal à Vueling. Ce qui remplirait les caisses de quelques millions – on parle d’environ une vingtaine de millions – mais n’y aura-t-il pas des pertes de personnel ?

Il est étonnant de voir tant de problèmes chez les compagnies d’aviation quand on voit les projections exponentielles des besoins du transport aérien mondial pour les années à venir. L’aérien reste un secteur lourd de belles perspectives.

Pour Aigle Azur qui est la deuxième compagnie française un apport d’argent frais et surtout, un plan vraiment sérieux de développement réfléchi sur des lignes rentables, seraient à même de lui permettre de traverser cette mauvaise zone de turbulence.

Frédéric de Poligny





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