Les syndicats CGT et FO d’Air France ont décidé hier jeudi de lancer un appel à la grève le 5 octobre, à laquelle pourrait se joindre l’UNSA, pour protester contre l’éventualité d’un plan massif de licenciements.
Aucun syndicat de pilotes et de personnels navigants commerciaux (PNC, hôtesses et stewards) n’appelle à cesser le travail, a dit à l’AFP Mehdi Kemoune de la CGT.
Mais l’appel à la grève « couvre tout le monde », a-t-il précisé.
En outre, l’ensemble des organisations syndicales ont appelé à une journée d’action le même jour, à l’exception de la CFDT et de la CFE-CGC, absentes de la réunion intersyndicale tenue jeudi. Des rassemblements à Roissy et dans différentes escales sont prévus.
L’UNSA va consulter ses militants avant de décider si elle se joint à l’appel à la grève, a indiqué à l’AFP son secrétaire général, Nicolas Gleyze.
Un comité central d’entreprise (CCE) d’Air France doit se tenir le 5 octobre, trois jours après un conseil d’administration qui pourrait décider d’un plan social touchant « entre 5.000 et 8.000 postes », toutes catégories de personnel confondues, a indiqué M. Kemoune.
« Face à cette menace, il n’est pas question qu’on laisse faire la direction« , a justifié le syndicaliste. Il s’agit de lui « donner un avertissement« , a ajouté Didier Fauverte, secrétaire (CGT) du CCE.
La direction a fait savoir qu’elle procèderait à une réduction de sa flotte (« attrition ») en cas d’échec des négociations sur de nouvelles mesures de productivité, qui se tiennent jusqu’à fin septembre. De nombreux licenciements pourraient alors intervenir.
Le plan stratégique « Perform 2020 », au coeur des discussions, prévoit de réaliser 1,1 milliard d’euros d’économies chez Air France d’ici à 2017.
« Air France concentre toutes ses énergies sur les négociations en cours pour mettre en oeuvre le plan de productivité et de croissance Perform 2020″, a indiqué un porte-parole du groupe.
« Il est dans l’intérêt de la compagnie, de ses personnels et de ses clients de jouer collectif et de tout faire pour éviter l’attrition« , a-t-il ajouté.
Jusqu’à présent, les négociations étaient au point mort en raison d’un différend entre la compagnie et son syndicat de pilotes majoritaire SNPL, sur l’application du plan précédent, « Transform » (2012-2015). Mais le dialogue doit reprendre vendredi.
« Transform » s’est accompagné d’environ 5.500 suppressions de postes, par des plans de départs volontaires et des départs à la retraite non remplacés. L’ancienne compagnie nationale comptait quelque 52.500 salariés en CDI et CDD fin 2014.