La Commission européenne a donné vendredi son accord, sous condition, à l’alliance conclue cet été entre la compagnie aérienne émiratie Etihad Airways et l’italienne Alitalia, permettant à cette dernière d’échapper à une très probable faillite.
L’Union européenne a cependant indiqué que le rapprochement d’Alitalia et Etihad allait créer une situation de monopole sur la route Rome – Belgrade – Alitalia et Air Serbia, également partenaire d’Etihad, étant les seules à l’opérer en vol direct.
Pour y remédier, jusqu’à deux paires de créneaux quotidiens seront redistribués dans les deux aéroports, laissant la place à de nouveaux entrants. Des accords interligne ou un rapprochement des programmes de fidélisation avec les éventuels concurrents pourront également être conclus.
L’approbation de la Commission européenne ouvre la voie à la création de la nouvelle Alitalia, une co-entreprise avec Etihad qui reprend les activités de l’actuelle Alitalia CAI. Par ailleurs, Etihad acquiert le contrôle du programme de fidélisation Alitalia Loyalty.
L’entrée à son capital d’Etihad, propriété du très riche émirat d’Abou Dhabi, devrait donc permettre à Alitalia d’investir de nouveau dans ses liaisons long-courriers, les plus rentables, et de réduire sa dépendance au marché intérieur italien et aux liaisons régionales, un segment sur lequel elle souffre de la concurrence des compagnies « low cost » et des trains à grande vitesse.
Mais cette réorganisation pourrait passer par la suppression de 1 635 emplois. Etihad en réclamait 2 250 avant les pourparlers avec les syndicats du groupe.
Etihad est devenue ces dernières années l’un des principaux actionnaires de huit compagnies dans le monde entier, parmi lesquelles l’allemande Air Berlin, l’irlandaise Aer Lingus, Virgin Australia et, donc, avec le feu vert de la Commission, Alitalia.
En investissant dans la compagnie italienne, Etihad renforcera sa présence dans le quatrième marché européen du transport aérien, avec 25 millions de passagers.