La compagnie aérienne italienne Alitalia a indiqué hier jeudi que son nouveau plan industriel comporterait « des changements radicaux« , tout en précisant réfléchir encore à l’ampleur des suppressions d’emplois, alors que des informations de presse ont évoqué une fourchette entre 700 et 2000 postes.
L’assemblée des actionnaires a voté un financement à court terme de la compagnie, afin de pouvoir donner 60 jours à la direction pour entamer des négociations avec les partenaires, les fournisseurs et les syndicats afin qu’ils « s’engagent à des mesures de forte réduction des coûts« , a souligné Alitalia, à l’issue d’un conseil d’administration.
[1]La compagnie a indiqué que son plan industriel, qui doit être présenté aux salariés en janvier, comporterait des « changements radicaux« , sans donner beaucoup de détails sur celui-ci.
Sauvée de la faillite par la compagnie émiratie Etihad en janvier 2015, la compagnie est encore dans le rouge.
[2]« Les deux prochains mois vont être cruciaux pour Alitalia« , a estimé dans un communiqué le directeur général d’Alitalia, Cramer Ball.
« Il est d’une importance vitale que les salariés et les principaux actionnaires de la compagnie, de même que les partenaires, les fournisseurs et les syndicats, acceptent et s’approprient les changements radicaux dont nous avons besoin pour obtenir les importants financements de nos actionnaires, qui seront essentiels à notre avenir« .
« Il faut que tout le monde avance dans la même direction« , a-t-il insisté.
Son plan s’appuiera sur les investissements de ces deux dernières années tout en faisant face au défi des « turbulences croissantes » du secteur, a ajouté Alitalia en évoquant plusieurs pistes : développement du réseau long-courrier, réduction des coûts, réexamen des accords commerciaux, approfondissement des partenariats existants, réduction de personnel.
[3]Sur ce dernier point, la compagnie assure qu’aucune décision n’a encore été prise.
M. Ball a expliqué vouloir travailler avec les syndicats pour « conclure un nouvel accord collectif sur l’emploi« .
La restructuration passerait par ailleurs par une remise en cause du partenariat avec Air France-KLM, a indiqué à l’AFP une source proche du dossier.
Alitalia, dont Etihad a pris 49 % du capital, avait réduit ses pertes en 2015 à quelque 200 millions, mais selon le journal économique Il Sole 24 Ore, elles pourraient remonter à 400 millions d’euros en 2016 et 500 millions d’euros l’an prochain.
Alitalia a transporté en 2015 quelque 22,1 millions de passagers pour un chiffre d’affaires de 3,3 milliards d’euros.