Asia sur place au Sri Lanka : Guillaume Linton fait le point sur la reprise du tourisme

6 avril 2022   Rédaction   2 commentaires   Pays    Asia, Guillaume Linton, Sri lanka    3419 vues

Le Sri Lanka connaît actuellement des difficultés économiques qui génèrent notamment d’importantes pénuries de produits importés : le gaz, le fuel et l’essence entre autres. Des manifestations parfois imposantes ont lieu dans plusieurs villes du pays. Souvent spontanées, elles peuvent donner lieu à des actes de violence.

Voici un point rapide de la situation pour les voyageurs étrangers au Sri Lanka, où se trouve en ce moment, depuis samedi dernier, Guillaume Linton le président du tour opérateur Asia, avec 11 de ses collaborateurs et agences de voyages partenaires.

Guillaume Linton: « Bien que conscients des grandes difficultés économiques et tensions politiques que traverse le pays, nous nous sentons très privilégiés depuis notre arrivée, puisque le temps est fabuleux (hormis qqs courtes averses en fin de journée), les sites sont très peu fréquentés (de rares européens uniquement), le taux de change est ultra favorable pour nous et tout est fait à ce jour pour que le tourisme (et donc l’apport de devises étrangères) ne soit surtout pas impacté par les difficultés actuelles du pays« .

La Quotidienne : Quelles sont les principales « gènes » pour la population locale et par conséquence sur les touristes étrangers ?

GL : J’en dénombre cinq : 

1. Pénurie d’essence : les réceptifs connaissent les stations les moins encombrées et évitent de faire le plein dans les grandes agglomérations, type Colombo, Kandy ou Jaffna. En cas de forte affluence, les véhicules transportant des touristes sont prioritaires ds les stations service et n’attendent quasiment pas (nous l’avons expérimenté à Habbarana hier après midi, en plein cœur du Triangle culturel)

2. Coupures de courant : les resorts et hôtels de catégorie 4*, 5* et luxe sont tous équipés de générateurs et groupes électrogènes autonomes qui prennent le relais en cas de coupure.

Les interruptions ne durent donc qu’1 à 2 min gd max et ne sont pas si fréquentes (je n’en ai compté que 5 depuis 4 jours).

Elles ne sont gênantes que qqs instants en soirée au moment du retour à l’hôtel (puisque le soleil se lève vers 6h et se couche vers 18h30 en ce moment, c’est dc plutôt le soir que ça saute).

3. Couvre-feu (mis en place suite à l’annonce de l’état d’urgence en fin de semaine dernière) : nous l’avons expérimenté de Samedi 18h à lundi 6h et ça a été le meilleur moment de notre séjour ! Il n’y avait quasiment plus de véhicules sur les routes du triangle culturel et ça nous a permis de gagner un temps fou dans nos déplacements, puisque les véhicules transportant des touristes étaient les seuls autorisés à circuler.

Ce couvre-feu était une réponse du gvt suite à un appel à manifester dans toutes les grandes villes du pays. Vu les derniers rebondissements politiques, peu probable que ces appels se renouvellent de suite.

4. Pénuries alimentaires : à ce stade nous n’avons noté aucune incidence sur la variété et quantité servies aux buffets et repas dans les hôtels et restaurants de notre voyage.

Nous avons même été très agréablement surpris par la grande qualité culinaire sur tous les sites où nous nous sommes restaurés, vs nos dernières missions sur la destination avant la pandémie de covid-19.

5. Manifestations : je dors ce soir sur Colombo et ai circulé parfaitement normalement cet après-midi (dans les conditions habituelles de densité pour la capitale). Pas de nouvelle manifestation d’ampleur annoncée à ce soir.

En résumé, à ce stade, rien ne justifie d’annuler son voyage au Sri Lanka, qui est plus accueillant que jamais, avec des initiatives très appréciables du gouvernement dans le contexte actuel pour permettre aux voyageurs de profiter pleinement de leur séjour sur l’île.

Il n’y a quasiment que des européens sur les sites touristiques et la forte inflation en cours rend la destination très peu coûteuse pour nos compatriotes.

Les récentes annonces d’aides du FMI et du gvt indien, assorties de conditions claires de respect d’un processus démocratique en cas d’élections anticipées, devraient également être de nature à intensifier la pression sur le président sri lankais et à calmer la population.

Très probable également que l’état d’urgence soit rapidement levé.

Propos recueillis par PR