A première vue, cette histoire parait étrange. Pourtant, elle est bien arrivée le 25 janvier dernier. Du jamais vu : Un équipage du vol Iberia IB 6674 qui reliait Madrid à Caracas a été contraint de rejoindre l’aéroport de Simon Bolivar en bateau.
A la suite de l’écroulement soudain d’un pont, qui reliait le lieu d’hébergement de l’équipage à l’aéroport de La Guaira, ils ont du prendre en toute urgence un bateau pour rejoindre leur avion. Avec comme première conséquence, un retard de trois heures au départ.
L’aéroport de La Guaira est le plus important du Vénézuela, il fut même longtemps considéré comme la principale porte d’entrée pour l’Amérique du sud.
[1]Aujourd’hui, La Guaira lutte pour faire face à une chute vertigineuse de son trafic aérien. La raison est simple, un grand nombre de transporteurs aériens ont arrêté de desservir le Vénézuela.
D’une part, du fait de la mauvaise qualité des services aéroportuaiires qui leurs sont proposés. Mais également du fait de la paupérisation de l’économie locale et des déboires politiques du pays.
Autrefois, Caracas était une destination très appréciée par les équipages. Du fait du climat, d’un faible coût de la vie. Aujourd’hui, le Vénézuela est devenu malheureusement un lieu à éviter.
Il y a peu de temps, United airlines à modifié la programmation de ses vols Houston/Caracas et a cessé la desserte de l’escale à Caracas. La raison invoquée : recrudescence des problèmes de sécurité.
[2]American Airlines qui avait deux vols « back to back » entre Caracas à pris la décision de ne plus héberger ses équipages à Caracas. Toujours en raison des problèmes d’insécurité.
Depuis 2004, de nombreux transporteurs internationaux ont renoncés à desservir le Vénézuela, parmi lesquels : Air Canada, Aeromexico, Alitalia, GOL, LATAM, et Lufthansa.
La raison majeure de ce retrait est économique et du fait de la quasi impossibilité de rapatrier des fonds en devises étrangères. et de la hausse des tarifs des billets d’avion et du frêt.
Lundi dernier, Air Canada a initié une procédure d’arbitrage pour tenter de récupérer l’équivalent de 35 millions de dollars séquestrés par le gouvernement Vénézuelien dans la dèche.
La nouvelle de la mésaventure de l’équipage d’Ibéria a provoqué toutes les railleries de la population Vénézuélienne. Pas de quoi mettre un terme à cette crise sans fin.
François Teyssier