[1]« En autocar, cueille le jour présent sans te soucier du lendemain ».
Sauf qu’aujourd’hui, c’est pas carpe diem…
Le samedi 23 mars dernier s’est tenu le Salon des Séjours Linguistiques et des Voyages Scolaires, placé sous le haut patronage de l’Education Nationale…
1 500 visiteurs, des parents, des jeunes, des enseignants, etc… Un authentique succès !
Malheureusement, à peine quelques jours plus tard, changement de partition, la profession qui était à l’honneur va en prendre plein le porte-pipe par la presse avec ce titre destructeur en manchette : « Dramatique accident d’autocar en Tchéquie… Un mort, 5 blessés »…
Face à un tel drame, les transporteurs de voyageurs sont tous solidaires face au deuil… pas un seul qui reste indifférent, comme s’il s’agissait pour chacun de son propre autocar, de ses conducteurs ou même pire encore, de ses propres enfants.
Le monde de l’autocar au grand complet pleure, sauf qu’on aura beau demander pardon… Même en expliquant que les statistiques de sécurité sont formelles, les familles des victimes ne pourront être consolées et la contre publicité reprendra encore le dessus !
Alors après… bien plus tard, quand l’actualité choisira de nouvelles pistes, il sera indispensable de reprendre le bâton de pèlerin… à nouveau rabâcher, seriner tous azimuts, ameuter tout le monde en martelant que l’autocar, niveau sécurité, c’est le top du top… et c’est vrai !
Il faudra à nouveau expliquer au public toutes les contraintes règlementaires de ce métier, l’exigence de formation des conducteurs, rappeler les innombrables contrôles sur toutes les routes, les vérifications en entreprise, expliquer encore et encore les boites électroniques qui espionnent chaque instant d’activité, les temps de conduite ultra respectés et les relais de conducteurs…
Il conviendra, une fois de plus, de décrire le modernisme de matériels hyper performants, de leurs équipements et innovations techniques de plus en plus sophistiquées tels ABS, ASP, ASR… des ceintures de sécurité obligatoires et autres éthylotests anti démarrage, des visites techniques tous les 6 mois… etc… etc… Bon courage, les mecs !
C’est un peu comme s’il fallait s’attaquer à la face nord de l’Everest en tongs, armé d’une lime à ongles en guise de piolet !
Parce que, en dépit de tout ces prêchi-prêcha, il reste le risque éternel et incontournable lié à une malencontreuse défaillance humaine… Et là, c’est une toute autre histoire !
Bon, bon, moi qui m’apprêtais à aborder une rubrique touristique, et bien avec ces contrariétés qui m’ont coupé le robinet de l’inspiration, c’est la panne sèche au beau milieu du chemin… et j’ai beau actionner le bouton du démarreur, tourner la clé de contact, rien n’y fait, je suis pendu !
Alors, en attendant le mécano, je vais prendre le temps de vous faire une confidence…
Mieux, je vais vous dévoiler un secret, car comme chacun le sait, un vrai secret çà se dit tout bas et çà ne se répète qu’à une seule personne à la fois.
Alors, allons-y !
Savez vous que j’ai fait une étonnante découverte depuis que j’ai un peu le temps de me balader en ville et de m’arrêter devant les commerces : dans les vitrines des agences de « voyages ? », sur les présentoirs, je n’ai encore jamais… mais absolument jamais découvert de brochure d’autocariste (sauf chez les autocaristes eux même, çà va sans dire)…
J’en ai vu des tas qui sont posées à même le sol, personnalisées par des rangées de crottes de mouches, çà oui, çà arrive… mais de ces superbes catalogues aux couleurs d’un ténor de la route : JAMAIS !
C’est bien la peine qu’ils se décarcassent à imprimer sur du papier glacé, si c’est pour que çà reste sous la pile des invendables, au fin fond de l’agence…
Est-ce que cela pourrait dire qu’on ignore majestueusement cette production ? On snoberait ces produits ? trop compliqués à vendre ? Mais non, vous n’y êtes pas : un voyage en car, çà ne se vend pas… çà s’achète… C’est le client qui vient l’acheter… le réclamer, jusqu’à détailler le produit à l’agent de comptoir médusé … Alors tu parles, y’a pas de quoi s’biler !
Juste un exemple, t’as vu le voyage du siècle : destination Vladivostok… de l’Atlantique au Pacifique… Pas ordinaire, hein ? 49 jours de car, 14 600 €… çà fait combien de commission déjà, même à 8 % ?
Finalement, çà vaudrait peut être le coup de les sortir de dessous les fagots, ces brochures d’autocaristes, non ?
(A suivre)
Jean-Pierre Michel
Ps : Julie… 47 000 spectateurs de Rennes et de Saint Etienne sont attendus le 20 avril au stade de France, et ils viennent en car (plus de 1000 cars), mais la bonne nouvelle c’est que vos riverains vont vous foutre la paix ce soir là ! Balèze non ?