Boycott du Tourisme en Tunisie : la réponse ferme de René Trabelsi
11 février 2020 Rédaction 3 commentaires People Habib Meyer, René Trabelsi, Tunisie 4793 vues
Un député français (député de la huitième circonscription des Français établis hors de France ) prénommé Habib Meyer a appelé au boycott de la Tunisie au niveau du tourisme et de l’économie en général. Habib Meyer qui est un fervent défenseur de la colonisation et de l’extrême-droite israélienne s’en est pris cette fois-ci au président de la république de Tunisie récemment élu.
« Alors que #ArabieSaoudite, #UAE, #Bahrain ou #Maroc font le choix de la réconciliation avec #Israël, la #Tunisie, jadis modèle de vivre-ensemble, s’enfonce dans la haine obsessionnelle et suit les traces de l’#Iran. Le sport n’est pas épargné. Il faut boycotter les boycotteurs! » a affirmé le député Habib Meyer (photo ci-contre) provoquant l’étonnement puis l’indignation du ministre du tourisme tunisien, René Trabelsi.
La Quotidienne publie ici sa réponse :
« Cher monsieur Habib Meyer, vous devez le savoir autant que moi, votre prénom est très courant en Tunisie, où il est surtout aimé et glorifié car rappelant le souvenir du grand patriote Habib Bourguiba, homme de paix et de compromis, comme vous le rappelez dans votre post, mais qui n’hésitait pas aussi à réagir fermement quand la souveraineté de son pays est menacée… Ce Habib-là obtint l’indépendance de son pays mais aussi la condamnation de tout acte attentant à la Tunisie, tout homme de paix et de dialogue qu’il était.
Cher monsieur Habib, je vous réponds aujourd’hui, non pas par crainte que vos appels à boycotter la Tunisie ne soient entendus, quoique je connaisse parfaitement votre poids non négligeable sur l’échiquier politique… Je vous réponds monsieur Habib, juste pour remettre les choses dans leur contexte qui est malheureusement mis à mal en ces temps de populisme cocardier.
Je ne vous réponds donc pas par crainte tant ma confiance est aveugle dans l’attachement inconditionnel de nos coreligionnaires, « Tunes et autres » à la Tunisie et à la Ghriba, cette destination millénaire de pèlerinage qui charrie tous les ans les émotions, les souvenirs mais aussi les espoirs dans des lendemains de paix de nos coreligionnaires.
Cher Monsieur Habib, en tant que politique chevronné, vous devez savoir mieux que moi que les positions politiques ne sont que du conjoncturel… Le pérenne c’est l’amitié entre nos peuples, amitié douloureuse aussi tant foisonnent les malentendus en ces temps durs ou les récits nationaux s’étriquent d’un côté comme de l’autre… Le pérenne, c’est ma tunisianité comme la vôtre et contre laquelle vous vous insurgez, à cœur défendant, je le sais…
Appeler à boycotter la Tunisie en tant que destination serait d’ajouter à ses malheurs en faisant le lit de l’extrémisme et ignorer le travail titanesque de ses dévoués serviteurs patriotes pour la sortir de l’ornière…
La Tunisie ne demande pas l’aumône, comme vous semblez le sous-entendre mais attend un juste retour des choses, dû au travail et à l’abnégation des siens dont je suis, moi, René, le seul ministre juif du monde arabe.
L’année dernière nous avons atteint le chiffre de 9 millions de touristes et nous savons que nous ferons mieux tant notre engagement à nous en sortir est intact et sans faille et tant nous comptons aussi sur nos alliés et amis qui n’ont pas pu toujours nous aider comme on l’escomptait tant les intérêts sont aujourd’hui fluctuants dans un monde qui change irrémédiablement…
La solution ne sera jamais dans l’invective mais dans l’ascèse dans ce qu’elle comporte d’élévation sur les scories du politique, du slogan viscéral et des tristes temps. Se complaire dans cette fange du circonstanciel, indigne d’un éminent membre du groupe d’amitié tuniso-française tel que vous, ne fera que sustenter la bête immonde car cette bête immonde, que vous ne cessez de décrier, est partout monsieur Habib, partout où on appelle à la haine, à la vengeance, à la punition collective et à la diabolisation« .
Un ministre du tourisme bien en place et à sa place
René Trabelsi est le seul ministre de l’ancien gouvernement qui a gardé son poste après l’élection du nouveau président de la République et c’est une excellente nouvelle pour le tourisme tunisien ! Cela montre que le tourisme reste une priorité majeure pour la Tunisie et que les grandes lignes déjà tracées par René Trabelsi seront maintenues. C’est aussi pour le Ministre une reconnaissance de la qualité du travail effectué, et aussi de son intégrité.
Il faut se souvenir que René Trabelsi est un Ministre que l’on pourrait presque dire « apolitique », ce portefeuille ministériel lui ayant été confié car c’est un brillant professionnel du tourisme.
Sa nomination avait rendu espoir au monde du tourisme, en Tunisie comme à l’étranger, la Tunisie redevenant une destination touristique importante.
Alors que la Tunisie ouvre une nouvelle page de sa démocratie, le maintien de René Trabelsi est un signal fort pour confirmer que le tourisme tunisien est sur la bonne voie.
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3 commentaires pour “Boycott du Tourisme en Tunisie : la réponse ferme de René Trabelsi”
La Tunisie est depuis 2011 la première victime collatérale des conflits régionaux et notamment ceux ayant conduit à l’effondrement de la Libye livrée à ce jour à une guerre fratricide provoquant la déstabilisation de toute la région. Le magnifique peuple tunisien ouvert et progressiste, livré à lui-même par la communauté internationale malgré d’innombrables promesses de soutien non tenues, continue à défendre, en payant très cher, les valeurs du monde libre auxquelles il s’est inscrit, notamment depuis l’indépendance du pays en 1956.
Appeler aujourd’hui à boycotter son tourisme et son économie est un acte ridicule car contre-productif et risque de nuire plus aux pays amis de la Tunisie qu’à la Tunisie elle-même qui est déjà bien atteinte par la crise.
La Tunisie demeure un bastion de résistance à l’extrémisme qu’il faudrait plutôt soutenir pour ne pas la laisser payer seule la facture de la folie d’un monde en perte de ses repères et de sa raison. Personne n’a intérêt à voir la jeunesse tunisienne, abandonnée dans le désespoir ou la misère, venir grandir le rang des extrémistes, des terroristes ou des migrants fuyant leurs pays qui finissent au fond des eaux de la méditerranée en essayant de fuir une réalité difficile à vivre et aller rejoindre une Europe qui les attire.
Pour toutes ces raisons j’ai personnellement choisi le combat, en tant que voyagiste, de militer pour soutenir le tourisme tunisien et son économie en essayant de vendre le bonheur, le bien-être, l’apaisement, la fraternité et la paix. Le combat de promouvoir la tolérance et le respect des diversités culturelles et religieuses. Celui de défendre les intérêts des pauvres d’en bas et des laissés pour compte.
Je suis contre les guerres, contre l’extrémisme d’où qu’il vienne, contre la violence et contre les boycottes. Je milite pour la tolérance, pour la fraternité et l’ouverture sur le reste du monde mais vraiment tout le monde.
Pour cela, je dis non à Habib Meyer pour son appel inapproprié au boycott du tourisme Tunisien et je l’appelle à plus de perspicacité, de sagesse et de retenue pour soutenir plutôt l’élan progressiste tunisien en appelant à aller en masse en Tunisie.
Il s’agit avant tout d’un article qui retranscrit un discours d’un ministre Juif Tunisien et contre le comportement de cowboy de ceux que vous m’avez l’air de défendre. Toujours avec ses chantages pleins « d’évidence » auquel le monde doit se soumettre. « C’est le vocabulaire des antisionistes » dites-vous, et vous vous avez le vocable d’un sioniste extrémiste qui interdit toute critique d’un état aujourd’hui devenu ingérable à cause de vos campagnes de camouflage des horreurs commises par ces extrémistes qui sont au pouvoir en Israël. Et vos campagnes d’interdiction de toute critique des agissements de cet état, donnent carte blanche à des exactions en tous genres. Votre vision de l’objectivité est très subjective. Il y a des circonstances qui ne permettent pas d’être objectif.
Vous écrivez : « Habib Meyer qui est un fervent défenseur de la colonisation et de l’extrême-droite israélienne ».
« colonisation » ? C’est le vocabulaire des anti-sionistes. Est-ce à sa la place dans un article comme celui-ci ?
« Extrême-droite » ? Habib Meyer a été élu sous l’étiquette de centre-droit (UDI)…
Enfin, vous ne précisez pas pourquoi Meyer appelle à boycotter le tourisme : l’ouverture d’une enquête sur la participation d’un joueur israélien à un tournoi international de tennis à Tunis en raison de son refus de toute forme de normalisation avec l’entité sioniste.
Un article objectif et complet eut été appréciable.