Les peuples autochtones du Brésil sont en train d’être décimés par une deuxième vague dévastatrice de Covid-19, au moment même où le gouvernement intensifie sa campagne qui aboutit à une persécution de ces populations.
L’organisation autochtone APIB a confirmé que 962 autochtones sont morts du virus au Brésil, tandis que 48 405 personnes ont été testées positives. Dix enfants sont morts en janvier dans deux communautés Yanomami seulement.
Selon la COIAB, l’organisme de coordination des organisations autochtones de l’Amazonie brésilienne, le taux de mortalité des autochtones de la région amazonienne est incroyablement supérieur de 58 % à celui de la population générale, tandis que le taux d’infection est supérieur de 68 %.
La ville amazonienne de Manaus – qui abrite environ 30 000 autochtones – a été gravement touchée, et l’aide d’urgence pour les zones plus éloignées des hôpitaux reste particulièrement précaire.
Lorsque le virus atteint les communautés autochtones de la forêt – en particulier les territoires des peuples récemment contactés et non contactés – les résultats peuvent être dévastateurs. De nombreux territoires de peuples non contactés ont déjà été envahis par des bûcherons, des mineurs et des colons.
Manaus est la seule ville de l’État d’Amazonas à disposer d’un service de soins intensifs et les réserves d’oxygène sont déjà rares.
La façon dont le chef de l’Etat brésilien a géré la pandémie au Brésil a suscité une condamnation nationale et internationale, et son gouvernement a été accusé de mener une « stratégie institutionnelle de propagation du coronavirus« .
La liste des politiques anti-autochtones de Jair Bolsonaro est bien documentée et semble s’apparenter à un génocide contre les premiers peuples du Brésil. Ayant récemment gagné le contrôle des deux chambres du Congrès brésilien, le président brésilien a exposé ses priorités en essayant de faire passer un projet de loi controversé sur l’exploitation minière, qui contribuerait à l’élimination des droits autochtones au Brésil.
Alors que les programmes de vaccination ont commencé à se déployer dans tout le pays, en décembre 2020, l’Agence brésilienne des affaires autochtones (FUNAI) n’avait dépensé que 52 % de son budget pour lutter contre la pandémie, selon l’APIB.