Considéré comme l’un des événements littéraires majeurs de l’Hexagone, le Salon du Livre en Bretagne à Carhaix (Finistère) connait ce week-end une 28ème édition ensoleillée. Invité d’honneur : la Corse.
Après des présidents prestigieux lors des rendez-vous précédents comme Erik Orsenna, Irène Frain, Jean-Pierre Le Dantec, Patrick Poivre d’Arvor ou Patrick Mahé, c’est au tour de Jean-Guy Talamoni, président de l’assemblée territoriale corse, de couper le ruban inaugural ce samedi pour une édition où l’Ile de Beauté sera à l’honneur à travers ses écrivains, éditeurs, et des débats sur les langues et cultures régionales. Au total près de 100 éditeurs et 300 auteurs occuperont les allées de l’Espace Glenmor de Carhaix jusqu’à dimanche soir.
[1]Ce sera aussi l’occasion pour les Editions Alain Bargain de conclure une année de festivités des 20 ans de sa création. En 1996, Alain Bargain, issu d’une famille d’imprimeurs, fut le premier à conceptualiser le polar régional qui depuis a largement été repris ailleurs en France et par la télévision avec des séries comme « Meurtres à… ».
« Le roman policier régional existait depuis longtemps mais de façon épisodique et sans cadre, explique-t-il. Notre mérite fut de lui donner un modèle, une périodicité et des titres bien rattachés à un territoire ou une ville. »
Les « Ca meurt sec à Locquirec », « Pas d’oignons pour le Léon », « Chili-Concarneau », « Les empochés de Saint-Nazaire »… ont déjà donné le frisson à des milliers de lecteurs assidus aux quasi productions mensuelles.
« Nous nous astreignons à publier une vingtaine de nouveautés par an, explique Carl Bargain qui a pris la suite de l’entreprise derrière son père. Une cinquantaine d’auteurs nous sont fidèles tout comme leurs lecteurs. Et les deux millions d’exemplaires vendus sont maintenant largement dépassés ».
Revenir de son lieu de vacances avec un polar qui en épouse les décors est devenu grâce à Bargain un plaisir pour soi ou à offrir aux amis au retour. « Aujourd’hui grâce au livre numérique, beaucoup d’amateurs suivent nos publications depuis leur ordinateur ou liseuse, conclut Carl. Mais il est vrai que rencontrer l’auteur pour une dédicace et quelques confidences partagées sur les lieux du crime n’a pas d’égal, comme à Carhaix ou au Salon du livre de Paris chaque année. »
Yves Pouchard