La réalisation du CDG Express ne devra pas peser sur les intérêts économiques des compagnies aériennes. C’est ce que clame la FNAM qui suit activement le projet « CDG Express » qui consiste en la mise en service, à l’horizon 2023, d’une ligne ferroviaire directe dédiée entre Roissy-CDG et la Gare de l’Est permettant ainsi de relier l’aéroport à la ville en 20 minutes.
Selon les estimations de Charles-de-Gaulle Express Études, précise la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation Marchande) l’investissement relatif à l’infrastructure aurait un coût prévisionnel de 1,65 à 1,9 milliard d’euros pour 7,3 millions de passagers annuels.
Or, selon ADP (Aéroport de Paris), avec un prix de billet de 21 euros (estimation 2014) au moment de la mise en service (équivalent au tarif du « Heathrow Express »), les recettes collectées par l’opérateur n’assureraient pas les objectifs de retour sur investissement demandés par le GIE de projet (ADP et RFF), avec un TRI garanti de 8 %.
[1]De fortes incertitudes demeurent ainsi quant au financement du projet CDG Express, et, surtout quant à l’équilibre économique du business model.
« En effet, expliquent les dirigeants de la Fédération, même si on conserve le cheminement tel que prévu dans le dossier, on sent bien que le coût final de l’infrastructure risque de diverger, notamment lorsqu’aura été précisé l’entrée à la porte de La Chapelle« .
Par ailleurs, chacun a à l’esprit que lorsque la ligne 17 du Grand Paris sera en place, une partie de la clientèle affaires sera tentée par la formule car cette ligne permettra un meilleur accès à l’ouest parisien. Enfin, pour les touristes en famille, la tarification des taxis, désormais forfaitisée sera vite plus attractive. Les objectifs de trafics ne sont pas garantis.
[2]Une taxe supplémentaire pour les compagnies ?
Les promoteurs du projet envisagent de financer cet investissement en créant une taxe sur les passagers aériens de toutes les compagnies desservant CDG dès 2017, soit 6 ans avant la mise en service. Le coût annuel pour les adhérents que la FNAM est estimé à près de 20 millions d’euros, soit près de 120 millions d’euros avant la mise en exploitation.
Pourtant, ailleurs dans le monde, d’autres solutions, innovantes ont été mises en place. Les dessertes ferrées dédiées ville-aéroport (Shanghai, Bangkok, Londres, Seoul, Hongkong, Tokyo…) sont financées sans faire appel à des taxes levées sur les passagers.
La FNAM demande que soit mise en place une garantie par l’état de l’intégralité du financement de CDG Express comme cela s’est fait sur le financement d’autres types de structures. Cela éviterait de faire appel à d’autres sources de financement contestables.
De plus, les passagers aériens n’étant pas disposés à payer plus cher, cette taxe portera de fait sur les compagnies aériennes, sous forme de charges additionnelles, et sera en contradiction avec la recherche d’une meilleure compétitivité de la plate-forme.
Il faut donc que d’autres sources de financement soient identifiées, par exemple des partenariat public-privé, une taxe Grand Paris ou encore des prélèvements sur la recette des parcs de stationnements Groupe ADP, etc.