C’est en Sicile, au sein de l’Hôtel Torre del Barone, un beau 5* du groupe Mangia’s, qu’Adriana Minchella, la Présidente du CEDIV (le Cercle des Indépendants du Voyage), a organisé du 20 au 23 novembre derniers la convention annuelle du réseau.
Les 170 participants se sont retrouvés à Orly pour un embarquement vers Palerme sur un vol Transavia. Comptoirs dédiés, passes VIP pour passage direct au contrôle des bagages à main et un embarquement lui aussi prioritaire, Transavia représenté par sa charmante et efficace commerciale Marie Baillobay, avait tout fait pour faciliter les opérations.
A l’arrivée à Palerme, jolie surprise pour la grande majorité des participants, chacun doit déposer ses bagages qui sont chargés à bord de deux grands autocars dédiés, et la petite troupe se dirige vers le parking des loueurs de voiture ou pas moins de 45 Fiat 500 arborant de magnifiques autocollants numérotés les attendent.
Rapidement par affinité ou par pur hasard, se créent des équipages de 4, chacun recevant un bracelet rappelant le numéro de sa voiture.
L’hôtel est à environ 1h30 de l’aéroport, la nuit est déjà tombée et chaque équipage s’empresse de rentrer les coordonnées GPS du Torre del Barone, et en route !
Et après une traversée de la Sicile jusqu’à la côte Sud, les 45 Fiat 500 finissent par se retrouver sur le parking du Torre del Barone.
Pendant les 4 jours de la convention, chacun restera fidèle à sa voiture et malgré quelques moments cocasses qui semblaient sortir tout droit du film « Braquage à l’italienne », tous les équipages ont pu parcourir les paysages siciliens sans trop s’égarer.
Personne ne manquera à l’appel au cours des visites qui les emmèneront de Sélinonte à Trapani, et jusqu’à Palerme pour la dernière journée de découverte avant de reprendre l’avion.
Et de l’avis de tous, ce fut une manière beaucoup plus agréable de découvrir la Sicile, que lors de traditionnels déplacements en bus.
Mais une convention, à côté de moments hyper conviviaux et sympathiques comme cette soirée « Sicilienne » en noir et rouge, c’est aussi beaucoup de réunions de travail, avec de nombreuses conférences et des moments dédiés aux rencontres avec les partenaires.
Dès la première conférence, Adriana Minchella a donné le ton, l’objectif est de « travailler mieux pour gagner mieux ». Avec 230 adhérents en 2023 et 30 de plus à venir en 2024, le CEDIV continue sa marche en avant.
Avec 100 millions d’euros en billetterie et 100 autres millions en produits tourisme, le réseau est en progression.
Mais Adriana rappelle que près de la moitié des agences n’ont pas de site internet de ventes en ligne, une hérésie insiste-t-elle car la vente en ligne c’est une vitrine de l’agence 24h sur 24 et 7 jours sur 7.
L’investissement proposé aux membres du réseau est de l’ordre de 1.500€, avec un coût mensuel de 150€ pour l’entretien et la mise à jour du site. Et chaque agence peut y ajouter sans problème ses propres productions.
Autre service qui fait la fierté du bureau, le CEDIV Solo, qui permet aux adhérents travaillant seuls, de bénéficier d’un service de transfert d’appels vers un agent de voyage dédié qui les remplace et gère l’activité à distance en cas de besoin.
Après cet état des lieux, il était temps de parler de l’avenir. Et pour Adriana, il semble que le futur commence aujourd’hui. Il était temps de parler RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et IA (Intelligence Artificielle). Deux nouveautés qui vont impacter l’activité de chacun et qui furent au cœur des conférences.
La RSE, est un impératif qui s’impose légalement aux entreprises, mais qui ne se limite pas à la décarbonisation et à l’écologie.
Il ne faut pas oublier le volet social, qui est principalement axé sur les rapports au travail, amélioration des conditions de travail, des horaires, du travail à distance, des rémunérations…
Et la partie sociétale est d’essayer d’impliquer au maximum les ressources humaines de proximité, en n’oubliant pas que le rôle d’une entreprise est d’apporter son écot à la société et que pour cela elle se doit d’être bénéficiaire !
Puis pour parler de la partie « contraintes environnementales et autres réchauffements climatiques » c’est Julien Duvaureix qui est venu présenter sa propre vision du monde et d’un futur proche qu’il imagine bien sombre.
Et s’il n’a pas forcément tort sur les problèmes, il ne voit guère d’avenir sauf à se priver de tout, ne plus voyager, devenir végan, et même choisir une version égalitaire (totalitaire ?) de nos sociétés. Et comme il l’a confié en aparté, il est là pour faire peur. Mais cela a été l’occasion pour tous d’avoir une réelle et intéressante prise de conscience d’une réalité plutôt complexe.
Heureusement, pour le moral de tous, même si Julien est un excellent orateur qui sait quand même amuser son public malgré la gravité du sujet, le lendemain soir c’est Jean-Pierre Nadir, le fondateur de FairMoove, agence digitale et responsable, qui est venu spécialement en Sicile pour une seule soirée afin de nous expliquer pendant une bonne heure sa vision positive.
Partant du même constat de la situation de notre monde, il n’hésite pas à pourfendre ceux qui ne font que dénoncer et ne cherchent pas des solutions.
Pour Jean-Pierre Nadir, il ne faut pas baisser les bras, mais au contraire affronter la réalité, progresser dans la réflexion et trouver des solutions viables à ces problèmes.
Une démarche forte et réfléchie qu’il défend avec enthousiasme, n’hésitant pas à entartrer ceux qui à ses yeux ne vont pas dans la bonne direction. Le Président d’ADP en a pris pour son grade, à la grande joie de l’auditoire.
Autre grand sujet abordé très sérieusement, l’Intelligence Artificielle, l’IA (ou l’AI pour les anglophones). C’est Olivier Roche, spécialiste de la question qui a dressé un beau panorama de cette technologie qui vient de débarquer dans nos vies et qui se développe à une vitesse exponentielle.
Pour beaucoup, l’IA c’est d’abord Chat GPT mais Olivier a tenté de montrer à quel point il faut s’investir dans ce nouvel outil qui comporte des avantages certains, permettant d’automatiser des taches preneuses de temps, d’accélérer de nombreux processus, optimisant le travail de chacun.
Par exemple pour répondre aux commentaires et retours clients, pour des traductions multilingues et pour des milliers d’autres usages possibles.
Le Club Med utilise déjà l’IA pour, entre autres, trier et gérer son stock de 50.000 photos ou pour organiser ses campagnes CRM basées sur ses fichiers de millions de clients.
L’IA se doit d’être un facilitateur, mais comme pour tout progrès il y a aussi le revers de la médaille. Avec l’IA générative, comme Chat GPT, le gros problème est l’origine et la fiabilité des sources car cette intelligence ultra-rapide se sert de tout ce qui est publié sur internet pour ses synthèses généralement de qualité, mais les erreurs et les dérives sont loin d’être rares.
Et quand on sait qu’Elon Musk est entrain d’installer son propre système d’IA qui serait basée uniquement sur les publications faites sur X (anciennement Twitter) qui est un paradis pour les propagandistes de fake-news, il y a de quoi s’inquiéter.
Le son comme l’image sont eux aussi maintenant totalement manipulables par l’IA….
Cependant il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain, l’IA est une énorme révolution qu’il faut apprendre à utiliser sans tarder, mais qu’il faut aussi surveiller de près pour éviter toute dérive.
C’est le message que le CEDIV a voulu communiquer à ses adhérents. Demain commence aujourd’hui, alors n’attendez pas.
Frédéric de Poligny